Burundi : Boris Johnson a démissionné. A quand le président Evariste Ndayishimiye ?
Trois ans au poste de Premier ministre, Boris Johnson a annoncé sa démission lors d’une allocution prononcée en début d’après-midi, le 7 juillet 2022. Il avait longtemps résisté aux demandes incessantes de sa démission suite à de multiples scandales (tsunami de scandales), mais la démission de près de la moitié des membres de son gouvernement dont ceux des finances et de la santé, lui a forcé de le faire. Il est principalement accusé de mensonges et de violations de la loi.
La dernière accusation en date concerne la promotion d’un député conservateur faite par Boris Jonhson alors qu’il savait qu’il était accusé, à plusieurs reprises d’agression sexuelle. Le pire des péchés est qu’il avait d’abord déclaré ne rien savoir sur ce dossier, et a fini récemment par l’accepter. Les britanniques n’ont pas besoin d’un ‘’leader menteur’’
Le 30 novembre 2021, le Daily Mirror révèle qu’au moins une fête a eu lieu chez Johnson à la période de Noël 2020, alors que le reste du pays était confiné et que les Britanniques pouvaient à peine voir leurs proches pour les fêtes de fin d’année. Au fil des semaines, les médias britanniques vont découvrir qu’il y a eu plus d’une quinzaine de fêtes dans différents ministères, y compris une fête pour l’anniversaire de Boris Johnson en juin 2020. Ce qui donne l’image d’un gouvernement qui se sentait au-dessus des lois.
Revenons au Burundi pour voir s’il est possible pour Evariste Ndayishimiye ou tout autre leader du cnddfdd au pouvoir de démissionner s’il y a des scandales du genre. La réponse est déjà négative car Evariste Ndayishimiye aurait passé très peu de temps au pouvoir.
Le premier scandale qui restera dans la mémoire des burundais est celui du 23 Aout 2020. Lors de la clôture d’une croisade de prières à Ngozi, le président Evariste Ndayishimiye a donné deux semaines pour que les autorités se préparent à déclarer leurs biens. Il n’a pas tardé à faire un revirement à 180 degré en faisant entendre, lors d’une conférence publique à la fin de l’année 2020, qu’il serait impossible de déclarer tous les biens des autorités ; que cela prendrait beaucoup de temps, que par ailleurs les biens de quelqu’un constituent un secret personnel. Pourtant, c’est une exigence de la constitution de la République du Burundi. Il a menti au peuple, et de surcroit, il a violé la constitution, la loi mère.
On ne peut pas citer tous les mensonges, toutes les contradictions, toutes les déclarations fantaisistes du président Ndayishimiye. Pensez aux fonctionnaires de l’Etat limogés publiquement sur accusations de corruption, d’incompétence et qui ont été promus quelques mois plus tard ; souvenez-vous du cas des 54 milliards destinés à la construction du barrage de Mpanda ; le scandale diplomatique consistant à accuser le Rwanda voisin d’être un pays hypocrite ( puis quelque jours après il a déclaré qu’il ne l’a pas dit : pourtant il oublie que les éléments sonores de tout ce qu’il a dit resteront éternellement conservés) ; tellement ses déclarations mensongères, mal placées, contradictoires, déclarations d’intention non jamais suivies d’actes, sont nombreuses que les burundais commencent à s’ habituer à ce genre de langage. Mais lui, il se croit le plus convaincant et pense que tout le monde est idiot. Même les plus zélés des membres du cnddfdd commencent à en avoir marre. Malheureusement, ils n’osent pas lui en parler ; peut-être qu’ils agiront un jour. Wait and see comme disent les anglais.
Face à la résilience et la résignation des burundais devant cette situation grave, nous jugeons bon de leur rappeler cette belle citation de Norbert Zongo qui disait que le mensonge tue.
D’après lui,’’ il y a mensonge vrai : quand un homme applaudit sans comprendre ; quand un homme ferme les yeux pour ignorer la vérité ; quand un intellectuel troque sa conscience et son âme pour des biens matériels ; quand par peur de la mort ou simplement de certains désavantages, un homme sourit au malfaiteur, au tyran et au voleur ; quand un peuple refuse de se battre, de se responsabiliser parmi les autres ; et quand un dirigeant agit comme s’il avait inventé son pays, quand il ruse avec les lois. Ce mensonge tue les hommes et les nations.’’
Cette vérité de Norbert Zongo assassiné le 13 déc. 1998 colle parfaitement avec la réalité que vit les burundais aujourd’hui. Combien ferment les yeux devant une vérité qui crève les yeux pour des avantages matériels passagers ? Combien applaudissent chaque jour les discours insensés des tyrans, des criminels, des voleurs qui dirigent aujourd’hui le pays ? Le système cnddfdd ne cesse de dire qu’il ne relâchera jamais le pouvoir comme si le Burundi est devenu sa parcelle privée ; et Reverien Ndikuriyo, ivre de ce pouvoir, ose déclarer que le cnddfdd est confondu au Burundi. Lui, comme Evarsite Ndayishimiye et les autres leaders du cnddfdd n’ont jamais et n’auront jamais honte de ce qui sort de leurs bouches ; c’est pourquoi penser à ce qu’ils présentent leur démission un jour comme Boris Johnson est un véritable rêve.
URN HITAMWONEZA estime que trop c’est trop ; qu’il est grand temps que les burundais ouvrent les yeux et voient que ce mensonge tue à petit feu les hommes, mais aussi la nation burundaise ; et qu’ils acceptent de se sacrifier en donnant chacun sa contribution pour sauver ce qui reste à sauver au Burundi. Le système cnddfdd a tout détruit que seule sa chute reste le seul remède pour la renaissance de la nation burundaise.