Burundi : Les Tutsis n’ont-ils pas le droit de vivre dans la région des grands lacs comme tous les autres citoyens ?
URN HITAMWONEZA qui a, dans ses missions, la lutte contre l’idéologie de génocide et les génocides au Burundi et dans la région des grands lacs, est en droit de se poser une telle question et de la poser à quiconque aurait une réponse appropriée car ce qui est en train de se faire en RDC dépasse les limites de l’acceptable.
En effet, depuis la reprise des combats entre le M23, (un mouvement qui a des revendications claires et qui avait déjà signé des accords avec le gouvernement congolais, ce dernier ayant refusé de les mettre en application) et les FARDC (Forces armées de la RDC), le feu nourri de ce mouvement a surpris les autorités congolaises, militaires et politiques, qui se sont mises directement à accuser gratuitement le Rwanda de le soutenir. De façon maladroite, le pouvoir de Kinshasa a déclaré le M23 groupe terroriste (c’est dire groupe avec qui il ne faut plus négocier, mais groupe à écraser par la force militaire jusqu’au dernier) ; du même coup, il a gravement entaché ses relations avec son voisin, le Rwanda. Ce climat de méfiance est arrivé même au sein de la population, parfois relayé par les discours de haine des parlementaires et des administratifs à tous les niveaux (niveau provincial et national)
Avec la prise de la ville de Bunagana par les M23 et la fuite des militaires congolais qui la défendaient vers l’Uganda voisin le 13 juin 2022, les tensions sont montées ; du gouvernement régional au pouvoir central, tout le monde a continué à accuser, sans preuves, le Rwanda d’avoir envoyé ses troupes pour envahir leur territoire. Ils ne pouvaient en aucun cas imaginer comment ce mouvement pouvait chasser, si rapidement, les militaires congolais, avec leur effectif imposant et leur lourd armement. Mais, cela semble étonnant car le gouvernement congolais devrait être le premier à savoir que ce n’est ni les effectifs, ni le matériel qui font la guerre, ils en ont déjà l’expérience. Ce qui motive les gens à combattre est surtout et avant tout la cause à défendre. Nous y reviendrons.
La prise de Bunagana a aussi poussé certains extrémistes congolais à accuser aussi l’Uganda, qui avait pourtant des accords militaires avec la RDC, de l’avoir trahi (toujours sans aucune preuve). On s’imagine que les congolais pensaient que les militaires ougandais allaient aider les FARDC à défendre Bunagana. Surement que cela n’était pas inscrit dans les accords qu’ils ont signés, raison pour laquelle ils ne l’ont pas fait. Au moins, l’Uganda leur a donné refuge, comme il a accueilli les civils qui ont fui les combats.
En parlant de l’Uganda et du Rwanda, certains faux politiciens congolais, alimentent l’opinion, tant congolaise qu’internationale, de fausses idées, faisant croire que ce sont des tutsis qui cherchent à envahir leur territoire ; qu’il faut se lever pour les combattre avec leur dernière énergie. C’est pour cette simple raison que des militaires congolais d’origine tutsie ont été malmenés, d’autres auraient même été révoqués de cette armée accusés d’être des complices du Rwanda ; la population civile a débuté la chasse à tout congolais, ou tout simplement tout humain qui ressemble aux tutsis, l’accusant d’être rwandais. La question à se poser est de savoir si les tutsis n’ont pas de place en RDC ? Où vont aller ces congolais banyamulenges ? Quelle sera la place de toutes ces autorités congolaises d’origine tutsie ? Les racistes extrémistes hutus ne cachent pas leur intention de les chasser tous vers le Rwanda comme si la RDC n’est pas la terre de leurs ancêtres.
En tuant les tutsis burundais en 1993, les extrémistes hutus du Frodebu (front pour la démocratie au Burundi, parti qui était au pouvoir) jetaient leurs cadavres dans les rivières disant qu’ils leur envoient chez eux en Egypte via le Nil ; en tuant les tutsis rwandais en 1994, les FDLR et le pouvoir Havyarimana jetaient leurs cadavres dans Nyabarongo et autres rivières en faisant recours au même slogan. Aujourd’hui, la même idéologie de génocide est véhiculée par les FDLR se trouvant en RDC et ayant leur Etat-major au Burundi et d’autres positions dans la Kibira, frontalière avec le Rwanda. Ces FDRL sont mis à la première ligne devant les FARDC et d’autres groupes armés pour combattre le M23. Voilà pourquoi, trois fois de suite, des bombes ont été lancées dans le secteur de Musanze au Rwanda en provenance de la RDC ; une manière de provoquer ce pays pour que lui aussi entre en guerre ouverte avec le pays voisin, la RDC. Ce qui est très étonnant est de voir une mission des Nation Unies, la Monusco, appuyer de telles opérations. Le gouvernement rwandais a toujours été caractérisé par un comportement incompréhensible de retenu, préférant privilégier, dans un premier temps, la voie diplomatique, même si l’autre partie continue à mettre en avant la confrontation.
Les manifestations de la population de Goma observées le 15 juin 2022 sur la frontière entre le Rwanda et la RDC, ont montré combien les congolais sont en train d’être instrumentalisés par des politiciens congolais, sans foi ni loi ; eux-mêmes manipulés par certaines puissances occidentales, pour mettre le feu dans cette sous-région pour des intérêts bien connus de tous. Lors de ces manifestations, des drapeaux rwandais ont été descendus, des magasins des congolais d’origine tutsis ont été saccagés, des injures envers les rwandais et leur président ont été lancées etc….. et on dit que ce sont des manifestations pacifiques au moment où les images ont montré des foules entières vouloir forcer la barrière pour entrer au Rwanda. Pour faire quoi ? A eux de répondre.
Généralement, la violence appelle la violence. L’ancien testament parlait de ‘’ œil par œil’’ ; dans le nouveau, on nous dit de tendre la joue gauche à celui qui nous gifle sur la joue droite’’ ; ce qui n’est pas facile à mettre en œuvre.
Si aujourd’hui le pouvoir de Paul Kagame est encore capable de fermer les yeux devant de telles agressions et cherche plutôt une solution pacifique ; cette attitude peut changer demain si l’autre partie continue à renforcer la pression sur lui. Si le M23 a conquis Bunagana et est resté sur les positions conquises pour demander encore une fois des pourparlers avec le pouvoir de Felix Tshisekedi, rien ne l’empêche de conquérir d’autres villes et localités s’il continue à boucher les oreilles et le considérer toujours comme groupe terroriste. Si les tutsis banyamulenge et tous les autres tutsis congolais se laissent tabasser, humilier injustement, ce comportement de patience pourrait changer demain, car trop c’est trop.
URN HITAMWONEZA rappelle encore une fois qu’il a toujours averti la communauté internationale d’un génocide à grande échelle en préparation dans la sous-région des grands lacs. A lieu de prendre des mesures qui s’imposent, les Nations Unies vont activer ce génocide par sa mission, la Monusco. Que le Secrétaire Général des Nations Unies soit prêt à en assumer la pleine responsabilité. Au niveau des pays de l’EAC (communauté des Etats de l’Est) , le président Kenyan prône l’envoie des militaires des pays de l’EAC dans Ituri, Nord et Sud Kivu. Pourquoi y faire Monsieur le Président ? Les effectifs des FARDC et de la Monusco qui y sont déployés sont suffisants, ils n’ont rien fait jusqu’aujourd’hui, plutôt la situation s’est empirée. Voulez-vous envoyer vos hommes se faire humilier, vous aussi ? Bonne chance. A toutes les âmes de bonne foi, nous disons qu’il est grand temps que cesse cette idéologie de génocide dans la région des grands lacs. Il faut agir comme un seul homme et avec fermeté pour que tous les génocidaires de la sous-région soient mis à leur juste place.
Le génocide des tutsi est une réalité au Burundi. Le système dit #kamwe_kamwe( un à un) est en cours au vue et au sur de la communauté internationale.