Burundi : Quelle serait la véritable raison de la visite au Burundi du président Antoine Felix Tshisekedi de la Rd Congo ?
Nous nous permettons de nous interroger sur les véritables raisons de cette visite car le programme établi et les raisons déclarées sur les médias ne tiennent pas la route.
En effet, un président qui s’occupe au quotidien des questions qui minent un pays comme la RD Congo ne devrait passer trois jours au Burundi pour des motifs avancés.
« Je vais m’enquérir de ce qui se fait de très bien ici, notamment dans les coopératives agricoles, comment cela est organisé, comment l’armée est organisée pour se prendre en charge », a déclaré le président Tshisekedi , après un tête-à-tête avec son homologue Evariste Ndayishimiye. Il a en outre indiqué que sa visite vise à s’inspirer des grands projets réalisés au Burundi. « Parmi ces projets, il y a celui qui me tiens beaucoup à cœur, c’est celui du chemin de fer qui partirait de la Tanzanie et qui passerait par le Burundi pour se terminer au Congo et plus précisément à Kindu. Nous avons également un projet de construction d’un pont entre le Sud-Kivu et une des provinces burundaise », a-t-il souligné.
A vrai dire, y’a-t-il au Burundi quelque chose qui va bien en matière de développement et de défense qui va bien et qui puisse inspirer les autres pays ? Comment un pays le plus pauvre de la planète peut-il être un modèle pour la Rd Congo ? Les deux pays ont en commun la mauvaise gouvernance, ce qui fait que leurs peuples respectifs restent dans la misère au moment où ils riches en ressources naturelles ; même si le Burundi ne peut pas se comparer au Grand Congo.
Est-ce que les projets initiés à Giheta et Bugendana ( chez Evariste Ndayishimiye), comme l’IRAZ qui a fermé depuis 1990, un champ de la coopérative VASO (Valorisation du Sol), un centre de multiplication des races améliorées de bovins de 50 vaches peuvent déplacer un président d’un pays comme la RD Congo ? Peut-être que le président Evariste Ndayishimiye l’aurait invité pour lui parler de ses projets personnels d’élevage des mouches, des vers de terre (en violation de la constitution de la République du Burundi, article 101). Sinon, s’il y a des projets réussis au Burundi, y aurait-il une pauvreté extrême ? y’aurait-il un si taux de chômage ? Nous restons convaincus que même s’il y a des problèmes de gouvernance, il y a beaucoup plus de grands projets mieux réussis en RD Congo.
En matière de défense, en quoi l’organisation de l’armée burundaise actuelle peut-elle inspirer le président Tshisekedi ? Peut-être sa structure car elle n’a pas beaucoup changé. Si non, une armée divisée selon les provenances politiques de ses membres, une armée sans cohésion (les gens ont entendu un major, commandant en second d’un bataillon en somalie qui a reculé devant l’ennemi sur sa position attaquée par Al shabaab avec plus de 100 soldats, laissant son chef sur place), une armée non équipée, non bien entrainée et encadrée (dont les chefs sont devenus plutôt des hommes d’affaires), peut-elle être vraiment un exemple à suivre pour les autres pays ?
Le président Tshisekedi a aussi parlé d’un grand projet qui lui tient à cœur : celui du chemin de fer qui partirait de la Tanzanie et qui passerait par le Burundi pour se terminer au Congo et plus précisément à Kindu. ‘’Nous avons également un projet de construction d’un pont entre le Sud-Kivu et une des provinces burundaise », a-t-il souligné.
Le Président Evariste Ndayishimiye avait déjà parlé de ce chantier dans la presse et les gens ont l’habitude de croire que ce sont les mêmes déclarations d’intentions du président Ndayishimiye qui ne sont jamais concrétisées. Qui devraient financer ce grand projet très bénéfique pour tous les pays s’il est réellement réalisé ? Par la contribution des pays bénéficiaires ? Par les prêts bancaires ? Il est légitime de poser de telles questions car nos pays manquent de quoi faire vivre décemment leurs peuples respectifs qui croupissent toujours dans la misère ; où trouveraient ils les moyens de financer ce grand projet ? Par ailleurs, serait-il une priorité aujourd’hui par rapport au vécu quotidien de la population qui souffre énormément suite aux effets néfastes du covid 19 et la guerre en Ukraine qui sont venus aggraver la situation ? Ne fallait-il pas plutôt se pencher beaucoup plus sur les modalités pratiques de supprimer ou alléger au maximum les frais de visa et de test de covid 19 qui empêchent le bas peuple à se mouvoir entre les deux pays afin de chercher de quoi nourrir leurs familles ? S’ils n’ont pas été capables de résoudre ces questions qui hantent le paysan lambda de la RDC et du Burundi, la visite du président Tshisekedi au Burundi aura été juste un moment de pick nick.
Mais, les gens devraient savoir que lors de pareils déplacements des chefs d’Etat, il y a toujours des non-dits. Le président Tshisekedi se serait rendu au Burundi rencontrer physiquement le président Evariste Ndayishimiye pour lui ordonner de retirer de son pays ses militaires et sa milice imbonerakure qui ne cessent de commettre des exactions sur son peuple (viol, torture et tueries sur la population congolaise, vol de son bétail etc…). Au moment où Tshisekedi est en train d’engager petit à petit des pourparlers avec tous les groupes armés présents sur ton territoire, il est inexplicable qu’il laisse une armée d’un autre pays et une milice envahir son territoire et faire tout ce qu’ils veulent envers son peuple. A souligner qu’il n’y a aucun accord officiel qui autorise le déploiement de ces hommes en RDC ; raison pour laquelle, ni la RDC, ni le Burundi, personne n’accepte officiellement que ces hommes d’Evariste Ndayoshimiye sont présents à l’Est de la RDC. Pour que Felix Tshisekedi puisse faire pression sur Red Tabara et FNL d’Aloys Nzabampema, il faut d’abord que les hommes de Ndayishimiye rentrent dans leur pays. Voilà la véritable raison qui aurait poussé Tshisekedi à se rendre physiquement à Bujumbura le 21 Mai 2022.
URN HITAMWONEZA conseille plutôt aux militaires burundais de ne plus accepter des missions non officielles qui les mettent en danger pour l’intérêt des seuls dirigeants qui ne cherchent qu’à s’enrichir. La Constitution de Burundi prévoit les procédures d’envoyer une force militaire à l’extérieur du pays ( art 255 et 256) , mais puisque le parlement est presque à 100% cnddfdd, le pouvoir se permet de la violer comme il veut sans s’inquiéter. Si le Burundi avait réellement une armée professionnelle, elle devrait refuser de telles missions illégales.