Burundi : Y a-t-il un minimum de vérité dans tout ce que Evariste Ndayishimiye a raconté dans sa récente conférence de presse ?
Non. Seuls les naïfs peuvent y croire. Nous lisons dans ses propos beaucoup de dénigrements du peuple burundais, beaucoup de mensonges, d’hypocrisie et de contradictions.
Du jamais vu et entendu au Burundi. Aucune autorité, à n’importe quel niveau, n’a jamais répondu à ses dirigés qui criaient famine, d’aller manger les vers de terre, les escargots, les mouches et les champignons. C’est comme si un enfant demandait à son père du pain et du poisson et qu’il lui donne une pierre et un serpent, comme le dit la Bible.
Que faut-il comprendre par ce langage impropre d’un président ? Il semble qu’il relativise toutes les questions, et répondent aux médias comme quelqu’un qui est entrain de blaguer, avec des sourires injustifiés et mal placés. Cela montre qu’il n’a pas de réponses sérieuses aux questions pertinentes qui préoccupent les citoyens burundais et il tente de s’en sortir en racontant tout ce qui lui vient en tête sur la question. D’où des contradictions deviennent nombreuses dans ses réactions et il ne s’en rend même pas compte.
A la question épineuse en rapport avec le positionnement du Burundi face à la Russie qui a attaqué l’Ukraine, il pense que le peuple burundais est idiot et ment sur toute la ligne. Est-ce que réellementm le Burundi a adopté une position de neutralité comme l’a dit Evarsite Ndayishimiye dans sa conférence de presse de ce 10 Mai 2022 ? Jugez-en vous-même : lors du vote aux Nations Unies de la résolution visant la suspension de la Russie du conseil des Droits de l’homme, 93 pays ont voté pour la suspension de la Russie, 24 pays, dont le Burundi, se sont opposés à cette résolution et 54 ont voté abstention. Pouvons-nous dire qu’Evariste Ndayishimiye ne sait pas que voter contre cette résolution signifie soutenir la Russie et tout ce qu’elle fait en Ukraine ? Est-ce cela la position de neutralité dont il faisait allusion ? Nous disons non : il a pris position pour la Russie et ce sont les burundais qui paieront les pots cassés. Le Burundi ne bénéficiera plus des appuis des USA et des pays de l’UE. Certes, ces pays ne vont pas abandonner complètement le Burundi car ils ont besoins d’y garder un pied, mais, pas d’appuis consistants pour son développement. C’est pourquoi comme l’a dit Evariste Ndayishimiye, l’EU veut construire des écoles ( ce qui est directement bénéfique au peuple), mais ces pays ne donneront plus les appuis budgétaires qu’ils avaient promis au pouvoir cnddfdd. La Russie vient de promettre à la clique militaire du cnddfdd au pouvoir du carburant, des fertilisants et des médicaments. Là aussi, si la Russie ne leur envoie pas de l’argent pour acheter ces produits ailleurs, il y a beaucoup de risque que ces produits n’arrivent pas au Burundi. Voilà les premières conséquences de ce mauvais positionnement dû au manque de vision des leaders issus du parti de l’Aigle.
A la question concernant la réouverture de la frontière avec le Rwanda, le président Ndayishimiye est catégorique : pas d’amélioration des relations avec le Rwanda tant que les présumés putschistes qui s’y trouvent ne sont pas remis au Burundi. Mais, dans un langage ironique, il se veut rassurant : ‘’je suis convaincu qu’un jour, le président rwandais va m’appeler pour me dire de récupérer mes hommes’’. Nous tenons encore une fois à rappeler l’opinion que le nœud de la question ne réside pas sur les putschistes ( car ils existent même dans d’autres pays), mais la question centrale est la présence des FDLR/fln au Burundi; qui sont hébergés et soutenus par le pouvoir cnddfdd pour perturber le Rwanda. Evariste Ndayishimiye trouvera toujours des prétextes pour ne pas améliorer ses relations avec le pouvoir de Kigali, ce qui perturberait ces génocidaires qui se meuvent aujourd’hui dans son pays comme des poissons dans l’eau. Quant à mentir encore une fois au peuple qu’un jour le pouvoir de Kigali l’appellera pour récupérer les putschistes, nous aimerions lui rappeler que tous les présidents ne sont pas comme lui , qui n’a pas honte de dire une chose et son contraire. Il y a des leaders sérieux qui prennent des décisions fermes et qui se font respecter en faisant respecter la loi dans toute sa rigueur.
Terminons ce registre par l’annonce des négociations avec Red Tabara et FNL Nzabampema faite par le président Ndayishimiye. Ici, nous vous rappelons aussi qu’il n’y aura jamais de négociations sérieuses avec le système cnddfdd pour arriver à changer les choses dans le sens du respect de la loi pour le vivre ensemble et le bien-être de tous sans exclusion. Que les sympathisants et combattants de ces groupes le sachent : leurs leaders vont s’asseoir, s’ils ne l’ont pas déjà fait, avec les représentants du système au pouvoir pour leur donner des postes et vous, vous serez obligés de rentrer croupir dans la même misère que les autres burundais non membres du cnddfdd ( qui sont sans emploi) et surtout, les escadrons de la mort du cnddfdd vous élimineront un à un selon leur bon vouloir. Sachez aussi que vous rentrerez avec beaucoup d’imbonerakure pour qu’ils soient facilement intégrés au sein des corps de défense et de sécurité. Voilà en quoi consisteront les négociations.
URN HITAMWONEZA rappelle encore une fois au peuple burundais, car il le sait déjà, qu’il n’a pas de leaders sérieux à la tête de l’Etat ; qu’il est dirigé par des hypocrites, des menteurs, des criminels et qu’il est temps qu’il prenne leur destin en main. Au président Evariste Ndayishimiye, nous lui disons qu’il n’est pas respecté, car ne se fait pas respecter dans ses discours et ses actes ; que les gens ne respectent que la fonction qu’il occupe ; que même les membres de son parti regrettent de l’avoir imposé à ce fauteuil et que d’un moment à l’autre il peut être éjecté s’il n’est pas éliminé. C’est un clin d’œil. Mais, ne te suicides pas Monsieur le Président, tu dois d’abord répondre de tous les crimes que tu as toujours cautionnés.