Burundi : Les violences basées sur le genre se multiplient et restent impunies par le pouvoir cnddfdd
Le centre Seruka qui accueille et prend en charge les filles et femmes victimes des violences sexuelles affirme qu’il n’est pas capable de dire avec exactitude le nombre total des victimes des VBG (violences basées sur le genre). Il justifie cet état de fait par la culture burundaise qui fait de ce genre d’actes un sujet secret entre les deux. Même s’ils sont faits sans consentement, les filles et femmes ne veulent pas que les autres sachent qu’elles ont subi de telles violences sexuelles de peur de perdre leur considération. Ce que le centre Seruka n’a pas voulu dire, c’est que les membres de la milice imbonerakure menacent de mort les victimes ou leurs familles pour leur empêcher d’en dire un mot, et surtout de dénoncer les auteurs.
Pourtant, les cas de ces VBG se multiplient au Burundi. Le Centre Seruka affirme qu’il enregistre, dans les centres urbains où il a ses bureaux, plus de 100 cas de VBG par semaine à travers tout le pays.
Ces informations sont transmises à qui de droit, mais des mesures conséquentes ne sont pas prises par le pouvoir pour punir sérieusement les auteurs et ainsi décourager ou mettre fin à ces crimes. C’est à cause de cette impunité que ces derniers jours se multiplient les cas des filles et femmes qui sont égorgées après viol. Les exemples cités sont notamment : Une fille violée et torturée par un policier du nom de Mohmed Rugamba sur la colline Mututu à Bururi ; elle est morte à l’hôpital. C’était le 8 Février 2022. Ndamuhawenimana Emelyne a été violée puis tuée, égorgée, le 9 février 2022 à Gahongore de la commune et province Bubanza . Une jeune fille du nom de Divine Kezakimana qui vivait dans un site de déplacés et qui avait été portée disparue 5 jours avant, a été trouvée morte après viol au centre Karuzi le 18 février 2022. Une semaine avant cette date, un cadavre d’une jeune fille nommée Xavière Ningabiye, 19 ans, a été découvert sur la rivière Ndurumu, en commune Buhiga de la même province Karuzi. Ce ne sont que des cas illustratifs pour le seul mois de février 2022. Les cas qui n’ont pas été portés à la connaissance du public sont plus du double. Les auteurs sont parfois appréhendés et emprisonnés pour un petit moment, juste le temps qu’il faut pour oublier un peu le dossier et ils sont relâchés ou bénéficient des facilités de s’évader parce qu’ils sont membres du parti au pouvoir cnddfdd. Les cas des enseignants ou des directeurs d’écoles qui enceintent les élèves sous leurs responsabilités sont aussi légion, et les auteurs restent impunis ; quelquefois, des menaces de mort sont proférées à l’endroit des membres de leurs familles pour qu’elles n’osent pas porter plainte. Voilà qui fait que les chiffres ne sont jamais connus avec une moindre précision comme le dit bien le centre Seruka.
Et pourtant, mercredi 23 février 2022, la Première Dame Angeline Ndayishimiye a reçu en audience Maxime Houinato, Directeur Régional d’ONU Femmes pour l’Afrique Orientale et Australe, accompagné de Damien Mama, Coordinateur Résident du système des Nations Unies au Burundi et Janet Kem, Représentante d’ONU Femmes au Burundi. Mr Maxime Houinato s’est dit satisfait des réalisations de la Première Dame de la République du Burundi dans différents domaines surtout celui de la promotion de la femme. Et cette dernière n’a pas manqué de remercier vivement ONU Femmes pour son soutien matériel et financier pour faciliter la mise en œuvre des programmes et initiatives visant la promotion de la femme au Burundi.
Comment promouvoir la femme burundaise dans de telles conditions ? Quand la jeune fille et la femme sont quotidiennement violées, puis tuées par les membres de la milice imbonerakure sans aucune réaction de la Première Dame, peut-on dire qu’elle œuvre vraiment à la promotion de la femme ? D’abord sa survie, ensuite sa santé physique et mentale, puis promotion. Sans ces préalables, Angélique Ndayishimiye n’a qu’à encaisser les fonds alloués par ces bailleurs pour ces soi-disant programmes de promotion de la femme, aucun résultat n’en sortira.
Il est connu que même les fonds donnés par ces partenaires pour essayer de relever le niveau de vie de la femme et par conséquent de la famille au Burundi sont uniquement affectés dans des associations des femmes membres du cnddfdd, comme si celles qui ne sont pas membres du parti au pouvoir n’ont pas droit de vie. Après l’ouverture de la banque des jeunes imbonerakure à Gitega le 06 janvier 2021 par le ministre Ezéchiel Nibigira, le président Evariste Ndayishimiye vient de lancer les activités d’une autre banque des femmes cnddfdd dans la même province ce 3 Mars 2022. Il a de quoi mettre dans son discours du 8 mars 2022, journée internationale de la femme, qui approche.
URN HITAMWONEZA estime que ce soi-disant développement qui exclut tous ceux qui ne sont pas de sa tendance ethnique et qui ne sont pas membres de son parti, cette impunité généralisée qui s’observe dans tous les domaines de la vie du pays, en particulier chez les criminels qui violent et tuent les filles et les femmes, par la poursuite de la corruption qui gangrène le pays depuis 2005 et qui fait que le pays reste au bas de l’échelle mondiale, par les tueries sélectives faites par sa milice et les forces de l’ordre zélées, utilisées par le cnddfdd, le président Evariste Ndayishimiye est entrain de creuser sa propre tombe. Les burundais qui souhaitent la paix, la sécurité et le développement pour tous devraient se réveiller et prendre les choses en main avant qu’il ne soit trop tard.