Burundi : Les multiples initiatives du Rwanda dans la recherche du bon voisinage avec le Burundi sont toujours sans résultats concrets.
Le résultat auquel les peuples burundais et Rwandais attendent des différents pourparlers entre les leaders à tous les niveaux des deux pays est la réouverture de la frontière pour reprendre les échanges entre les deux peuples frères. Ce ne sont pas les discours de bonnes intentions ; ce ne sont pas les visites mutuelles des différentes autorités non plus ; encore moins les échanges des malfaiteurs appréhendés d’un côté comme de l’autre ; mais une mobilité facile des citoyens entre les deux pays.
Ici nous parlons des initiatives du Rwanda comme si le Burundi ne fait rien ou comme si le Burundi n’a pas besoin de cette bonne relation. Ce n’est pas du tout pour prendre position pour un pays ou pour un autre ; c’est chercher à dire la vérité telle qu’elle est, sans passer à côté. Tout le monde devrait savoir que la frontière entre le Burundi et le Rwanda est fermée par le Burundi. Le pouvoir cnddfdd a recouvert sa frontière avec la RDC et la Tanzanie, frontières qui avaient été fermées suite à la pandémie covid19. Mais, la frontière avec le Rwanda est restée fermée. Cette dernière avait été longtemps fermée suite aux mauvaises relations qui existaient entre les deux pays. Jusqu’avant covid19, les citoyens burundais et rwandais pouvaient voyager dans des véhicules de leur pays jusqu’à la frontière et descendaient pour prendre d’autres bus de l’autre côté de la frontière. Tout cela a été arrêté. Aujourd’hui, seule la frontière aérienne est ouverte. Et peu de citoyens sont capables de se payer un billet d’avion. Donc, le Rwanda dit toujours que sa frontière est ouverte pour les citoyens burundais, mais le Burundi maintient cette frontière fermée.
Pourquoi ?
Malgré le réchauffement des relations entre les deux pays remarqué dans plusieurs rencontres à tous les niveaux (rencontres entre autorités militaires, rencontre entre les autorités administratives frontalières, rencontre entre ministres des relations extérieures, échanges des malfaiteurs appréhendés des deux côtés etc…), aucun acte concret de la part du pouvoir de Gitega. Le pouvoir de Kigali a même envoyé le 1juillet 2021 son premier ministre pour soutenir les burundais dans leur célébration de la fête de l’indépendance. Une visite fort appréciée par le président Ndayishimiye dans son discours de circonstance. Et la suite ? Frontière toujours fermée. Tous ces gestes positifs de la part de Kigali ne veulent rien dire au pouvoir cnddfdd qui a toujours évoqué une condition impossible : il demande aux autorités rwandaises de lui remettre les putschistes qui seraient sur son territoire.
Nous l’avons dit et redit, cela n’est qu’un prétexte ; la cause principale est ailleurs. C’est une peur non fondée. Le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye pense toujours que ceux qui pourraient perturber la sécurité du Burundi viendraient du Rwanda. Plus bête encore est d’imaginer qu’ils entreraient par véhicules. Voilà ce qui pousse ce pouvoir à priver les burundais des occasions d’échanges avec leurs frères et sœurs rwandais. Quant à la remise des putschistes au gouvernement burundais, c’est demander l’impossible car ils sont aujourd’hui sous la responsabilité du HCR et ne constituent aucune menace pour le Burundi et le Rwanda ne se permettrait pas de violer les lois internationales qui les régissent. Ensuite, pourquoi le pouvoir cnddfdd demanderait ceux qui seraient uniquement au Rwanda au moment où l’on sait qu’ils sont éparpillés dans le monde entier ? Ce prétexte ne tient donc pas la route.
Ce lundi 8 Novembre 2021, le Rwanda a encore une fois posé un geste positif en faveur de la bonne entente avec son voisin du sud. Les autorités administratives de Bugesera ont remis à l’autorité communale de Busoni en province Kirundo des bateaux appartenant aux pêcheurs burundais saisis dans les eaux rwandaises après avoir dépassé la frontière. Ce geste s’ajoute à beaucoup d’autres qui ont été posés par le pouvoir de Kigali pour voir si Gitega pouvait laisser les citoyens des deux pays circuler librement dans les deux pays respectifs. Après la rencontre entre les gouverneurs de Muyinga et Kirundo avec les autorités rwandaises des provinces de l’Est et du Sud, des rumeurs ont circulé que la frontière sera rouverte le 15 Novembre 2021. Les gens n’ont pas inventé cette date. Soit, ça peut être un souhait, soit, les deux parties auraient provisoirement avancé cette date lors de leur meeting. Il reste à voir si cette date pourrait être respectée par la partie burundaise qui maintient cette frontière fermée.
URN HITAMWONEZA ne croit jamais aux discours de bonne intention du pouvoir cnddfdd. Cette date, même s’elle aurait été annoncée par les représentants du gouvernement de Gitega, elle a très peu de chance d’être respectée car on a toujours vu que même les décisions prises par Evariste Ndayishimiye sont souvent mises en cause ou se contrarie lui-même après un certain moment. Les burundais et la communauté internationale devraient savoir que le problème burundais n’est pas le Rwanda comme le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye semble vouloir le faire comprendre aux peuple burundais ; son problème se trouve à l’intérieur du système cnddfdd. L’autorité du chef de l’Etat est mise en cause par une clique militaire qui l’a installé dans son fauteuil après avoir triché les élections de mai 2020 ; la clique militaire est composée par de grands bandits qui sont plus riches que le pays après avoir pillé toutes ses ressources ; ces gens tuent qui ils veulent dans l’impunité totale. Les burundais ne vont plus supporter les enlèvements faits au grand jour par des services de l’Etat ; et on retrouve des cadavres de ces personnes enlevées dans les rivières ou sur les collines, loin de leurs lieux d’origine et en état méconnaissable. Puis l’administration se hâte à les faire enterrer pour éviter tout effort de leur identification. Tout est planifié et exécuté par la machine à tuer du cnddfdd. Les burundais et la communauté internationale devraient conjuguer et coordonner leurs efforts pour mettre hors d’Etat de nuire ce pouvoir criminel ; le démettre et traduire en justice tous ceux qui sont responsables des différents crimes commis au Burundi. C’est de cette seule manière que le Burundi pourra penser à rassembler tous ses fils et filles, sans exclusion, sous un même objectif de développement social tant souhaité.