Burundi : La province de Cibitoke transformée en véritable abattoir des burundais par les hommes d’Evariste Ndayishimiye
C’est une triste réalité ; aucun jour ne se passe sans qu’on découvre un ou des cadavres dans la province de Cibitoke. La fin du mois d’octobre 2021 a été marquée par des tueries d’une autre ampleur : 05 cadavres découverts dans la province en deux jours. Le 31 octobre 2021, 04 cadavres ont été découverts dans Mparambo2, en commune Rugombo. Il s’agissait de trois hommes et une femme. Deux parmi les trois hommes étaient ligotés et liés entre eux par une corde. Tous n’ont pas été identifiés ; l’administration a vite ordonné leur enterrement. Le 1er Novembre 2021, un autre cadavre a été trouvé dans la même commune. Un homme visiblement tué par machette. Lui aussi n’a pas été identifié et l’administrateur communal l’a directement fait enterrer. Non seulement qu’il n’y a pas de volonté d’identifier ces personnes tuées, mais aussi qu’il est difficile de le faire car les cadavres sont souvent défigurés ou sont déjà au stade de décomposition.
Ce manque de volonté de les identifier est une preuve qui ne trompe pas que ces gens sont tués par des services de l’Etat. Et l’administration connait bien les criminels car le fait de faire enterrer le plus rapidement possible les cadavres sans identification est une sorte de couverture faite aux criminels ; pourquoi pas en quelque sorte une certaine complicité. C’est un véritable crime organisé au plus haut niveau de l’Etat ou cautionné par les hautes autorités, jusqu’à Evariste Ndayishimiye
Quand le président de la République déclare sur les médias internationaux qu’il n’y a pas de disparitions forcées au Burundi, ce n’est pas parce qu’il ne le sait pas ; c’est une manière de couvrir ces crimes car les criminels sont tous sous ses ordres. Si les cadavres étaient identifiés, on découvrirait que ce sont les gens qui sont régulièrement arrêtés au grand jour par le SNR, les services de renseignement de l’armée et de la police, certains militaires et policiers envoyés par leurs chefs ou certains dinosaures du parti, sans oublier les membres de la milice imbonerakure du cnddfdd. Ces gens enlevés sont maintenus dans des prisons inconnues pendant plusieurs jours, voire même des mois, et sont tués par après et jetés loin de leur milieu d’origine. Voilà la tactique de la clique militaire du cnddfdd au pouvoir. Et Evariste Ndayishimiye connait toute cette manœuvre. On l’a vu plus d’une fois se lever et crier contre le fonctionnement des services en charge de la justice, accusés à tort ou à raison, de corruption. Même s’il ne fait rien pour remédier à cette situation ou tout au moins sanctionner les coupables pour décourager cette attitude, au moins il ose les dénoncer au grand jour et les plus naïfs croient qu’il a une bonne volonté de changer cet état de fait. On l’a entendu plusieurs fois crier contre les corruptions et malversations économiques devenues mode de gouvernement au sein du système cnddfdd depuis son arrivée au pouvoir (d’où le pays est toujours le plus pauvre du monde). Jamais, on n’a entendu Evariste Ndayishimiye dénoncer les cas de tueries observés au Burundi alors que des cadavres sont ramassés chaque jour dans les rivières, dans des boisements ou buissons ou sur les collines. C’est parce qu’il sait bien ceux qui tuent ces gens et il sait pourquoi ils sont enlevés et tués par après. Il s’agit bien des tutsis ou des hutus membres du CNL considérés tous comme les ennemis du pays car ils osent lever le doigt pour dénoncer ce qui ne va pas au pays. Cela signifie, aux yeux de la clique militaire, combattre le pouvoir du cnddfdd. Et ces gens ne méritent ni moins ni plus que la mort ; et une mort atroce. Voilà la démocratie du cnddfdd.
Le choix de la province Cibitoke n’a pas non plus été fait au hasard. Se croyant plus stratèges que quiconque, les membres du laboratoire criminel du cnddfdd pensaient pouvoir tromper l’opinion en faisant croire que ceux qui sont régulièrement tués sont des rebelles en provenance de la RDC voisine, qui traversent le Rusizi et qui sont arrêtés et tués quand ils arrivent sur le sol burundais, en province de Cibitoke. Ils ignorent qu’en matière de Droit International Humanitaire, même un ennemi au contact, quand il arrête de tirer sur toi et qu’il se replie, il est interdit de tirer sur lui de derrière. Arrêter des gens, les ligoter et les tuer par après, quel que soit l’erreur (ou crime commis) commise, est un crime qui est sévèrement puni
URN HITAMWONEZA rappelle encore une fois au président Evariste Ndayishimiye qu’il est le premier responsable de ces crimes commis par ses hommes dans l’impunité totale. Tout le monde sait que ces crimes de sang sont organisés au sein du laboratoire du cnddfdd pour se maintenir au pouvoir. La clique militaire qui les planifie est connue ; les exécutants sont connus ; Evariste Ndayishimiye est régulièrement informé de tout ce qui se fait pour qu’il sache comment le masquer par ses déclarations alléchantes ou le démentir s’il le faut car il n’a pas honte de mentir ou de se contredire. Dire la vérité reviendrait pour lui d’aller contre la volonté de la clique militaire qui l’a installé dans le fauteuil présidentiel après la triche des élections de mai 2020 ; ce qui constituerait une trahison du système cnddfdd et qui risquerait de lui couter la vie. Heureusement qu’il n’a pas ce courage de le faire. Mais, quoi qu’il en soit ; lui et tous ceux qui tuent impunément des innocents en les prenant pour des opposants devront demain répondre de leurs actes.