Burundi : La Belgique doit assumer l’entière responsabilité de l’assassinat du Prince Louis Rwagasore
13 Octobre 1961-13 octobre 2021, 60ans sont passés après l’assassinat du Prince Louis Rwagasore. Il a succombé d’une balle tirée par le Grec Jean Kageorgis. Ce dernier a été lui aussi tué fusillé le 30 juin 1962 ; d’autres commanditaires dont Ntidendereza et Birori, fils de Baranyanka, ont été pendus le 15 janvier 1963 après des procès toujours perturbés par la tutelle belge, le vrai commanditaire de son assassinat.
Brève bibliographie du Prince
Né le 10 janvier 1932 à Gitega, il est mort le 13 octobre 1961. Il était premier ministre quelques mois avant que le pays n’obtienne l’indépendance. Prince héritier du Burundi à sa naissance, le prince Louis Rwagasore est le fils du mwami Mwambutsa IV et de la reine Thérèse Kanyonga. En 1939, il entame ses études à l’école primaire de Bukeye, puis à Kanyinya et Gitega. En 1945, il s’embarque pour le Rwanda, où il entre au Groupe Scolaire d’Astrida à Butare et y passera 6 ans. De retour de Belgique après des études à l’université d’Anvers, il entame sa vie politique en 1956.
En septembre 1958, il fonde l’Union pour le progrès national (UPRONA) pour lutter contre les Belges et réclamer l’indépendance du Burundi. Son père le nomme chef de Butanyerera, pensant que le rôle de la famille royale doit transcender les politiques partisanes, mais Rwagasore renonce pour se consacrer entièrement à la cause nationaliste.
Lors du premier congrès de l’UPRONA en mars 1960, Louis Rwagasore réclame l’indépendance totale du Burundi et incite la population à boycotter les magasins belges et à refuser de payer les impôts.
Du 27 octobre au 9 décembre 1960, le prince Rwagasore est placé en résidence surveillée, alors que les élections communales doivent être tenues à la mi-novembre. Le but de son placement en résidence surveillée était de handicaper l’UPRONA, et de l’empêcher de remporter les élections communales. Le but est atteint : les élections communales sont remportées par le PDC, parti soutenu par la Belgique.
Rwagasore remportera les législatives supervisées par l’ONU le 18 septembre 1961. Il devient premier ministre du Burundi le 29 septembre 1961.Il est assassiné le 13 octobre 1961. Il est dit que son assassinat a été organisé par le chef Baranyanka (membre de la famille royale) avec d’autres représentants du parti PDC. Le tireur était un Grec du nom de Jean Kageorgis. Il sera fusillé lui aussi le 30 juin 1962 et l’indépendance du Burundi a été proclamée le 1juillet 1962.
La Belgique est responsable de la mort du Prince Luis Rwagasore
Toutes les preuves sont jusqu’aujourd’hui réunies pour montrer que la colonisation belge a organisé l’assassinat de Rwagasore. Juste lors du procès, Jean Kageorgis, le tireur de la balle qui a tué le Prince, a bien dit que c’est la tutelle belge qui est le cerveau de cet assassinat, qu’il n’est qu’un simple exécutant. Le sociologue Ludo De Witte dira plus tard que les documents découverts dans les archives nationales du Royaume-Uni permettraient de conclure à une implication de la tutelle belge dans l’assassinat du Prince Rwagasore. Beaucoup d’écrits actualisés prouvent que comme Patrice Lumumba de la République Démocratique de Congo (ancien Zaïre), l’assassinat du Prince Louis Rwagasore était planifié par les Belges. Comme ils ont reconnu leur implication dans la mort de Lumumba, il est temps que la Belgique le fasse pour le Burundi pour enfin demander officiellement pardon et réparer ce qui reste à réparer. Mais, la Belgique n’est pas seulement responsable de la mort de Rwagasore, il est aussi à l’origine des divisions ethniques qui ont conduit aux génocides des tutsis burundais en 1993 et des tutsis rwandais en 1994, ainsi que d’autres massacres à caractère ethnique observés dans la sous-région des grands lacs en général. S’il faut que la Belgique paye, la facture serait lourde.
Le Burundi est partiellement indépendant
Oui, les Burundais reconnaissent le sacrifice du Prince Louis Rwagasore pour faire descendre le drapeau belge et hisser le drapeau national. On peut dire aussi que les corvées, les chicotes, les œufs, le lait de vache et autres objets de valeur fournis par les burundais à l’homme blanc ont cessé. Mais, on doit aussi affirmer que les burundais subissent aujourd’hui des tortures de la part des burundais comme eux ; de véritables colons burundais sont nés. L’insécurité humaine que vivent les burundais, les multiples cotisations leurs imposées par le pouvoir cnddfdd au moment où ils vivent une misère sans nom, la peur pour leur lendemain à cause des arrestations arbitraires suivies par des emprisonnements ou assassinats, le rétrécissement de l’espace politique et la privation du droit d’expression, sont autant de faits et gestes qui montrent que le Burundi n’est pas totalement indépendant.
L’indépendance nationale c’est aussi la capacité de défendre et sauvegarder la totalité du territoire de son pays. Or, le Burundi a été amputé d’une grande partie de son territoire hérité de nos ancêtres. La colonisation a cédé le Buha et le Bugufi à la Tanzanie suite aux conventions Orts-Milner et le Burundi n’a jamais bénéficié d’aucune rentrée en provenance des Belbases mentionnées dans ces conventions, mais son territoire est resté attaché à la Tanzanie jusqu’à ce jour. Depuis la signature de ces accords en 1919, il est dit que roi Mwambutsa a adressé une requête à la tutelle belge pour une rétrocession de ce territoire en 1949 sans obtenir de réponse. Le prince Louis Rwagasore aurait aussi tenté d’entrer en contact avec Julius Nyerere pour régler cette affaire ; ce dernier lui a amicalement conseillé, comme pour le lui faire oublier, de se concentrer d’abord sur l’acquisition de l’indépendance pour régler le problème après. Probablement qu’il savait qu’il ne survivra pas et l’affaire serait étouffée. C’est ce qui s’est passé car les pouvoirs qui ont suivis n’ont jamais fait un seul pas en avant pour récupérer ce territoire qui, semble-t-il équivaut à deux tiers de la superficie actuelle du Burundi. Encore des pertes énormes pour le Burundi dans lesquelles la Belgique a toujours une responsabilité première.
En effet, la colonisation a trouvé une organisation monarchique très forte et pour pouvoir imposer sa domination, il fallait l’affaiblir. L’émiettement du territoire est aussi une des stratégies qu’ils ont utilisées. Une partie du Burundi ancien est en Tanzanie, une autre est à l’Est de la RDC.
URN HITAMWONEZA estime que pour arriver à la vraie indépendance du Burundi, nous devrons récupérer ces territoires. Nous devrons aussi arriver à mettre la pression sur la Belgique pour qu’elle reconnaisse officiellement leur responsabilité dans les multiples problèmes qu’a connu et connait encore le Burundi comme il l’a fait pour le cas de Lumumba en RDC pour qu’enfin elle demande pardon moyennant réparations. La vraie indépendance passera aussi par la paix et la sécurité de tous les burundais sans exception. Pour y arriver, nous devons nous débarrasser sans tarder de le clique militaire cnddfdd qui prend en otage le peuple burundais et nous choisir des leaders capables d’unir tous les burundais, la seule façon de faire entendre nos voies pour réclamer nos territoires amputés injustement du pays par la colonisation. Pourquoi ce qui s’est passé entre la Somalie et le Kenya qui se disputaient 100mille kilomètres carrés de territoire maritime dans l’océan indien ne nous servirait pas d’exemple ? Il revient à nous burundais qui sommes victimes de cette injustice de nous lever et nous battre pour récupérer notre territoire.