Burundi : Jean Bosco Ndayikengurukiye, un rapatrié pas comme les autres.
Du jamais vu au Burundi. Jean Bosco Ndayikengurukiye est rentré d’exil lundi le 20 septembre 2021 à bord d’un avion de l’Uganda Airlines avec un protocole et une sécurité d’un homme de couleur blanche. En plus, son rapatriement a fait objet d’un reportage de TV5 monde, du début de son hôtel de résidence à Kampala jusque dans sa famille biologique à Bujumbura.
Pourquoi ce show ? Pourquoi cette particularité ? Qui ont organisé ce rapatriement hors du commun et pour quel intérêt ? Autant de questions qu’un observateur avisé peut se poser.
Son background
Jean Bosco Ndayikengurukiye est un hutu natif de la commune Songa en province Bururi. Il montre la face d’un hutu modéré, mais ceux qui l’ont côtoyé dès son jeune âge reconnaissent en lui un hutu très extrémiste, qui a une haine viscérale envers tout ce qui s’appelle tutsi.
Il a fait ses études secondaires, d’abord à l’ETS Kamenge (juste une année), puis les a poursuivies au Lycée de Rutovu où Leonard Nyangoma enseignait les mathématiques à l’époque, lui aussi natif de la même localité que Ndayikengurukiye. Grand professeur de Mathématiques, Nyangoma le formait en Maths avec beaucoup d’intérêt avec d’autres hutus (formation faite surtout au sein du club MMR : Module Mathématique de Rutovu ) et en éducation physique et sport, en vue de les préparer à entrer à l’ISCAM ( Institut supérieur des cadres militaires) ; un domaine militaire que beaucoup de hutus disaient qu’il est exclusivement réservé aux Tutsis.
A la fin de ses études secondaires en 1989, alors que Nyangoma avait déjà été nommé en 1988 secrétaire général de l’UTB (union des travailleurs du Burundi) ; un poste lui confié par le président Pierre Buyoya ( intention de le faire taire) après une réunion tenue à Bururi au cours de laquelle Nyangoma démontra au feu président Buyoya, exemple à l’appui, que les hutus sont exclus du domaine militaire et spécialement l’entrée à l’ISCAM. C’est ainsi que Jean Bosco Ndayikengurukiye est entré à l’Iscam avec une dizaine d’autres hutus. Signalons que 5 parmi eux ont été cooptés (ils n’étaient pas les suivants sur la liste de résultats) ; une injonction du président Buyoya pour augmenter le nombre de hutus au sein de cette 25eme promotion appelée ‘’promotion de l’unité’’. Jean Bosco Ndayikengurukiye quittera l’Iscam sans avoir présenté son travail de fin d’études après la mort du président Melchior Ndadaye en 1993 pour rejoindre la rébellion naissante en 1994. Il est parti avec presque tous les candidats officiers hutus qui étaient au sein de cette institut.
Sans entrer en détail de comment cette bande de criminels appelée rébellion fdd, puis cnddfdd a évolué, depuis Kamenge (avec les Savimbi, feu Adolphe Nshimirimana et d’autres), en passant par Bujumbura rural jusque dans la Kibira de Musigati en province Bubanza et dans les montagnes de l’Est de le RDC, nous devons souligner seulement que Jean Bosco Ndayikengurukiye a été un des chefs de ces génocidaires après avoir évincé son ancien professeur Leonard Nyangoma. Il sera lui aussi chassé à la tête de cette organisation criminelle par Radjabu et feu Pierre Nkurunziza avec toute la clique militaire actuellement au pouvoir.
Des actes de génocide commis pendant le maquis
Après avoir remarqué que le génocide des tutsis de 1993 n’a pas été parfait comme ils l’avaient planifié, tous ces génocidaires se sont réunis au sein d’une bande de criminels appelée FDD soit disant pour défendre la démocratie au Burundi. Leurs actes montraient réellement qu’ils voulaient parachever le génocide des tutsis commencé en 1993 : des tutsis tués sur les voies publiques, chez eux à la maison, dans les écoles (spécialement à Buta), dans les camps des déplacés ( Bugendana, Teza , etc..). Jean Bosco Ndayikengurukiye est le premier responsable de tous ces crimes car il était chef militaire de cette bande de criminels. Ce qui lui a valu le refus de son exil en Europe quand il a fui le pays en 2015 ; il se replia sur l’Uganda d’où il est parti le jour de son récent rapatriement.
Son parcours politique
A la suite de l’Accord d’Arusha et l’Accord global de cessez-le- feu signé entre tous les mouvements politiques armés, Jean Bosco Ndayikengurukiye est rentré à la tête de Kaze FDD, une organisation politique proche du cnddfdd ; ce qui est tout à fait logique car ayant la même idéologie. Il sera plus tard nommé par le pouvoir cnddfdd consul du Burundi à Kigoma en Tanzanie.
Il est parmi les marionnettes du cnddfdd qui se sont prononcés contre le troisième mandat de feu président Pierre Nkurunziza et qui ont été obligés d’esquiver un peu en prenant le chemin de l’exil. Les premiers sont déjà rentrés, d’autres sont derrière.
Opposants politiques ou agents de renseignement du cnddfdd ?
Tous ceux qui se réclamaient opposants politiques se sont initialement regroupés au sein du CNARED, une plateforme politique qui avait à sa tête le Docteur Jean Minani ( lui qui avait appelé via la radio mille collines, les hutus à se lever comme un seul homme pour exterminer les tutsis en 1993) avec comme secrétaire général Anicet Niyonkuru. Il fera tout pour se maintenir à la tête de cette organisation pour avoir le temps suffisant de négocier avec le cnddfdd sa rentrée triomphale après avoir réussi sa mission ; celle de casser cette prétendue opposition politique. Il sera remplacé par Charles Nditije pour un moment avant de reprendre le contrôle de la plateforme qui n’a jamais constitué une force politique capable de faire trembler le pouvoir cnddfdd. Par contre, Jean Minani a continué à négocier en cachette avec ce pouvoir pour qu’il accepte de réhabiliter son hôtel situé à Kirundo détruit par la milice imbonerakure du cnddfdd et bien d’autres avantages avant de rentrer. Il n’a pas réussi à tout obtenir ; ce qui le maintient encore en exil. Sinon, il a réussi à anéantir complètement le CNARED. Mission réussie ! Est né ensuite CFOR-Arusha qui a rassemblé ceux qui voulaient encore faire un effort de crier haut et fort pour faire entendre leur voix en vue de demander à la communauté internationale qui a appuyé les négociations et la signature de ces accords afin qu’ils soient restaurés. Ce groupe de politiciens était aussi infiltré par certains politiciens comme Jean Bosco Ndayikengurukiye, Jérémie Minani et d’autres. Après le mandat de Chauvineau Mugwengezo à la tête de cette organisation, Jean Bosco Ndayikengurukiye a remue ciel et terre pour se hisser de force à sa tête, mais il n’a pas réussi à évincer Fréderic Bamvuginyumvira qui avait été élu par ses membres. Ndayikengurukiye ne s’arrêtera pas là. Il est arrivé même à construire une organisation parallèle qui n’a pas fait long feu. C’est après qu’il mettra en place une autre organisation appelée ANR (Alliance Nationale pour le rétablissement de la démocratie au Burundi) qu’il dirigera sans concurrence avec Prosper Nzobambona comme secrétaire général de l’Alliance.
De l’ANR à un chanteur Gospel
Jean Bosco Ndayikengurukiye sera ensuite évincé à la tête de l’ANR par Jérémie Minani. Il sera dit que Jean Bosco Ndayikengurukiye a été forcé de démissionner et Jérémie Minani et son équipe ont pris la relève. C’est à partir de ce moment que Jean Bosco Ndayikengurukiye a commencé à sortir des vidéos où on le voyait entrain de chanter des chansons religieuses ; ce qui a étonné plus d’uns et qui a poussé beaucoup d’observateurs à se poser la question de savoir ce que prépare l’ancien chef rebelle Jean Bosco Ndayikengurikiye. Voilà, la réponse est tombée :il préparait son retour au pays pour donner rapport de mission au cnddfdd qui l’avait envoyé et qui lui donnait sans doute des moyens de bien réaliser le travail demandé.
Son retour au bercail a été exceptionnel. Du jamais vu au Burundi. Un refugié rentre volontairement dans son pays natal quand il sent que sa sécurité est garantie. Jamais un refugié ne demande des agents de sécurité pour retourner dans son pays, encore moins des mercenaires blancs. En plus, l’organisation canadienne qui a facilité son retour d’exil lui aurait payé un reportage de TV5 Monde, une chaine de Télévision très reconnue qui a couvert sa rentrée, de son départ à l’hôtel de Kampala en Uganda jusqu’ à son arrivée à Bujumbura dans sa famille biologique.
Que cache l’organisation d’un pareil retour triomphal au pays ?
Le temps nous le dira. Mais, selon l’information à notre disposition, le remplacement de Jean Bosco Ndayikengurukiye à la tête de l’ANR par Jérémie Minani est un jeu connu des deux concernés. Jérémie Minani a toujours dit qu’il a une nationalité canadienne et a menti à l’opinion qu’il a un diplôme en droit qu’il a obtenu dans ce pays. Et tout le monde sait que c’est un homme qui a toujours eu des moyens financiers de voyager partout. De la part de qui ? Certains disaient de la part du pouvoir cnddfdd. Une jeune dame aurait d’ailleurs vu une carte de visite d’Allain Guillaume Bunyoni tomber de son portefeuille quand il allait payer sa facture d’hôtel. Vrai ou faux. Nous le saurons. Ce n’est qu’une question de temps. Il y a lieu alors de penser que le retour au bercail de Jean Bosco Ndayikengurukiye, facilité (comme on l’entend dans ce reportage de TV5 Monde) par une organisation canadienne, aurait été négocié par Jérémie Minani pour qu’il vienne préparer ou négocier le retour d’autres prétendus opposants politiques qui restent en exil. Sortir des chansons religieuses sur les vidéos aurait été aussi une condition imposée par de cette organisation qui a négocié son retour avec le président Evariste Ndayishimiye. Il fallait que Ndayikengurukiye se transforme en serviteur de Dieu au lieu de continuer à faire semblant de jouer l’opposition politique. Lui coller une garde d’un homme blanc a été accepté par Evariste Ndayishimiye pour inciter tous les politiciens qui restent à l’extérieur à rentrer sous n’importe quelles conditions.
URN HITAMWONEZA rappelle à tous les burundais en exil de faire attention avec ces hommes qui se montrent très virulents en parole envers le pouvoir cnddfdd. Certains d’entre eux sont sur une mission de renseignement et de destruction de toute structure politique ou militaire qui tenterait de combattre le système cnddfdd. Ils se rapprochent de toutes les victimes de ce pouvoir et se montrent aussi opposés aux actes violents de la clique militaire pour vous empêcher de faire un pas vers la lutte contre ce pouvoir. Quand leur mission est terminée, ils négocient avec le même pouvoir pour rentrer. Ce n’est même pas négocier, c’est juste tromper l’opinion pour leur permettre de rentrer donner rapport de mission sans se faire dévoiler. Mais que tous ces traitres sachent qu’au-dessus de tout il y a un Dieu qui voit leurs actes et qui leur donnera des récompenses méritées.