Burundi : Sylvestre Ntibantunganya et Pierre Claver Ndayicariye ne devraient pas raconter des mensonges sur les évènements de 1972 ; la vérité est connue (suite).
Nous continuons notre démarche de recherche de la vérité sur les évènements malheureux qui ont endeuillé notre pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Nous nous intéressons aujourd’hui sur les évènements de 1972 car la clique militaire du cnddfdd au pouvoir est entrain de manipuler l’opinion, en utilisant Pierre Claver Ndayicariye et sa fameuse commission vérité et réconciliation (CVR), ainsi que Sylvestre Ntibantunganya pour arriver à démontrer que ces évènements constituent un génocide contre les hutus ; tout ceci pour des buts purement politiques. La vérité est ainsi cachée pour mettre en surface ce que le pouvoir veut montrer à son électorat hutu et à la communauté internationale. Nous nous sommes engagés à chercher tous ceux qui ont vu comment les choses ont été planifiées, comment les évènements ont commencé, qui ont fait quoi ; ceci pour éviter que les gens croient uniquement à ce que dit Pierre Claver Ndayicariye, Ntibantunganya Sylvestre et leur patron (le pouvoir de Gitega).
Le témoin oculaire des évènements de 1972 qui nous raconte ce qu’il a vécu est Mr Karihanze Pierre, il étudiait à Mutumba en 8eme année, mais était hébergé dans une famille hutue. Il nous raconte que les évènements de 1972 avaient été bien préparés à l’avance par des groupes de hutus qui avaient l’objectif d’exterminer les tutsis. Il affirme que la famille hutue qui l’hébergeait était de bon cœur, mais que quand les paysans hutus des environs avaient pris un verre de trop, ils leur disaient : ‘’ mwa bwa z’abatutsi mwe, ni kabiri na rimwe mugasubira iwanyu mu misiri’’ ( les chiens tutsis, il ne reste pas beaucoup de temps pour que vous retourniez chez vous en Egypte). C’était en mars 1972. Au cours du même mois, Pierre se rappelle que les enseignants hutus avaient demandé aux élèves d’apporter des houes, des machettes et serpettes pour entretenir l’école ; et ce matériel a été stocké à l’école. Il sera utilisé par les paysans hutus habitant les hauteurs de Mutumba pour massacrer les tutsis à partir du 29 avril 1972. Autre fait marquant qu’il n’oubliera jamais, c’est que les mêmes enseignants hutus mettaient souvent devant tout le monde en classe deux élèves, un hutu et un autre tutsi, dans le but de leur enseigner la différence morphologique entre les deux ethnies.
Selon notre témoin, les élèves finalistes, responsables du mouvement scout, avaient préparé un feu de camp à Rumonge pour les 29, 30 avril et le 01 mai 1972. Ils avaient même loué un camion qui devrait assurer ce transport. Ils n’ont pas avisé les autorités de l’école sur le déroulement de cette activité, surtout que c’étaient des jours de congé. C’est ainsi que la date du 29 avril 1972 venue, ce camion déjà apprêté à l’école, ils sont allés demander des provisions pour trois jours au directeur d’internat qui leur en a tout de suite refusé car n’était pas au courant de cette activité, par ailleurs non programmée par l’école. Le camion est retourné en arrière et ces élèves ont quitté l’école le soir même du samedi 29 avril et sont retournés à l’école le lundi 01 mai 1972 avec des yeux tout rouge. Probablement qu’ils ont participé dans les massacres qui ont eu lieu samedi 29 et 30 avril 1972. Selon des informations que les élèves ont recueillies, ces élèves seraient parmi le groupe qui a intercepté et tué Kinyomvyi et compagnons à la hauteur de la cathédrale Regina Mundi qui se dirigeaient au Mess des officiers pour préparer l’arrivée du président Micombero qui devrait participer à la soirée dansante ; une activité organisée ce même jour dans tout le pays.
Pierre Karihanze n’oubliera jamais aussi un certain Ndikumana Sylvestre, enseignant à Masama dans Kabezi, mais qui habitait Migera, qui avait invité Mr Gabriel, hutu et parrain de mariage, à partager un verre le soir du 28 avril. Il a quitté le domicile de Sylvestre minuit, mais le matin, c’est lui qui a amené chez Sylvestre un groupe de criminels, couverts de feuillage d’arbres avec une teinture blanche au visage, criant mayi mulele. Ils ont enlevé Ndikumana Sylvestre, sa femme et ses deux filles et les ont conduits à la route principale Bujumbura-Rumonge. Là, Sylvestre a été étonné de voir Mr Ndaruzaniye Stanyslas, lui-même enseignant à Mutumba , monté sur une camionnette, avec un mégaphone, criant à haute voix’’ révolution, révolution, nous devons nous débarrasser des tutsis’’. Il était accompagné par un certain Murigancuro, hutu rwandais, fils de Kiraryana qui habitait à Kabezi. Ndikumana Sylvestre a été tué avec une lance sur le champ tandis que sa femme et ses filles seraient tuées plus tard quand ils ont découvert leur lieu de cache. Elles avaient été libérées car les criminels disaient dans un premier temps qu’il ne faut pas tuer les femmes et les filles car ils prévoyaient les épouser.
Pierre Karihanze s’est rappelé de la révolution du Rwanda de Kayibanda en 1959 et a fait savoir qu’un groupe d’extrémistes hutus a toujours essayé de faire le copier-coller de ce qui s’est passé au Rwanda sans y parvenir tout à fait. Les évènements de 1965, 1972 et 1993 sont des exemples parlant. Il est dit qu’une réunion qui regroupait les représentants des hutus de toutes les provinces (les intellectuels), à laquelle aurait participé Mirerekano aurait été tenue à la paroisse Mutumba à une date qui n’a pas été précisée, justement pour étudier comment faire au Burundi une révolution semblable à celle de 1959 au Rwanda.
Mr Pierre a fait savoir que 15 élèves hutus qui étaient soupçonnés de participer dans ces massacres des tutsis auraient été tués après les évènements.
Il rappelle à Pierre Claver Ndayicariye, qui n’a aucun moyen technique de distinguer un os d’un hutu à celui d’un tutsi, que Kabezi, Mutumba et Muhuta regorgent de beaucoup de fosses communes dans lesquelles les corps des tutsis ont été jetés en 1972.
URN HITAMWONEZA saisit cette opportunité pour déclarer à Pierre Claver Ndayicariye que le moment venu, il devra comparaitre devant des juridictions compétentes pour montrer où se trouvent les fosses communes des tutsis tués en 1972 et en 1993, puisqu’il se permet de mentir l’opinion se croyant protégé par le pouvoir cnddfdd qui l’a mandaté. Demain ou après-demain, ce pouvoir ne sera pas là ; où ira-t-il s’il a la chance d’être encore en vie ? L’histoire nous dira. Beaucoup de nos témoins regrettent les paroles de Sylvestre Ntibantunganya qui ose confirmer le génocide des hutus en 1972 (il n’en a même pas les compétences), alors que ce sont des extrémistes hutus qui ont planifié et exécuté le génocide des tutsis, même s’ils n’ont pas pu arriver à leur objectif. Ntibantunganya devrait d’abord se préparer à répondre des actes commis en 1993 lors du génocide des tutsis commis par des hutus extrémistes du FRODEBU (Rapport des NU S/1996/682 du 22 Aout 1996), car il est dit qu’il est parmi les premiers planificateurs. Nous disons toujours que tous les criminels ne devraient pas donner des leçons de morale aux burundais, qu’ils doivent plutôt être arrêtés et conduits devant les juridictions compétentes pour répondre des crimes qu’ils ont commis. C’est de cette seule façon que le Burundi retrouvera une paix durable pour tous et un développement social.