Burundi : Le président Evariste Ndayishimiye sait qu’Elie Ngomirakiza et les autres disparus sont des criminels qui sont au Rwanda ( Itw RFI)
Le Burundi a la malchance d’être dirigé par un président qui parle sans trop réfléchir. C’est pourquoi il se retrouve en train de dire une chose et son contraire. Ce qui est grave ! Ceux qui n’ont pas pu entendre le brave président du Burundi à la RFI sont invités à chercher l’interview qu’il a donné aux journalistes de la RFI et France 24 le 14 juillet 2021. Nous nous permettons de partager avec vous quelques phrases qu’il a prononcées qui nous serviraient de base d’analyse et commentaire
Selon le président Evariste Ndayishimiye, ‘’les criminels se cachent toujours dans les partis politiques ; quand il est criminel, il est criminel ; il n’a pas de parti politique’’. Et d’ajouter ‘’Il fallait plutôt nous dire celui qui a été arrêté pour voir si c’est politique ou criminel’’. ‘’Nous avons l’obligation de protéger les citoyens, de poursuivre et juger les criminels’’. ‘’En tout cas, à ce que je sache, il n’y a pas de disparition au Burundi, sinon vous me diriez un nom, telle personne est disparue ; ce que je sais aussi, c’est qu’il y a des criminels, qui, juste après le crime, ils vont au Rwanda et nous n’avons pas le droit d’aller fouiller au Rwanda et les gens disent qu’ils sont disparus ; mais je sais qu’ils sont quelque part’’.
Ce sont là les mots que le président Ndayishimiye a osé lâché sachant que beaucoup de familles sont en pleure suite à la disparition des leurs dont ils ne verront même pas les cadavres pour les enterrer avec dignité. Le ridicule ne tue pas, dira-t-on.
Monsieur le Président, quelles réponses auriez-vous données à ces questions si la journaliste te les avait posées ? Comment savoir si tel est criminel ou pas quand il n’a pas été jugé ? Si vous pouviez au moins les appeler des ‘’présumés criminels’’ ! Et vous dites souvent que vous avez fait le droit ! (le peu d’années que vous avez passé à l’Université du Burundi). Seraient ce les imbonerakure, certains membres zélés de l’armée et de la police ou les agents du SNR (qui arrêtent quotidiennement les gens) qui ont le droit et les capacités techniques de juger si telle personne arrêtée est criminelle ou pas ? Et s’elle est qualifiée de criminelle par vos escadrons de la mort, ont-ils le droit de la tuer directement quand on sait que la peine de mort est abolie au Burundi ?
Quand le président Ndayishimiye ose dire qu’il n’y a pas de disparitions au Burundi, était-il capable de montrer où se trouve Elie Ngomirakiza, ce membre cnl arrêté le 9juillet 2021 au grand jour sur la route Gatumba- Bujumbura par le Lieutenant-Colonel Aron Ndayishimiye, commandant du 212eme Bataillon ? Etait-il capable de justifier la provenance de ces centaines de cadavres qui sont quotidiennement ramassés sur les rives de la Risizi, sur les montagnes et dans les caniveaux de la province Cibitoke et ailleurs et qui sont enterrés en hâte par son administration sans aucune identification ? Ces cadavres sont pour la plupart ligotés. Tous ces cadavres sont des corps des gens qui sont régulièrement arrêtés ou enlevés par les services de l’Etat ; ils les font passer quelquefois par le service des renseignements qui sont sous la responsabilité première du président Ndayishimiye, pour aller les tuer et les jeter loin de leurs lieux d’origine. Et le président ose dire qu’il n’y a pas de disparitions au Burundi. Ce n’est pas parce qu’il ne le sait pas ; c’est juste pour narguer ceux qui l’écoutent et les familles des victimes. Il ne sait pas peut être qu’il est en train de mettre à nu sa responsabilité dans tous ces crimes.
Et grave encore, le président Evariste Ndayishimiye accuse ouvertement et gratuitement le Rwanda voisin d’héberger tous les criminels qui fuient la justice burundaise. ‘’ce que je sais aussi, c’est qu’il y a des criminels, qui juste après le crime, ils vont au Rwanda et nous n’avons pas le droit d’aller fouiller au Rwanda et les gens disent qu’ils sont disparus ; mais je sais qu’ils sont quelque part’’. C’est une grave accusation gratuite sur les médias internationaux. Il l’a dit après avoir annoncé que les relations avec ce pays voisin qu’il qualifie de ‘’cousin’’ s’améliorent de plus en plus. Est-ce comme ça qu’on traite un ami, ou un ‘’cousin’’ Monsieur le Président ? On ne dirait pas qu’Evariste Ndayishimiye manque de langage diplomatique, mais d’éducation de base pour savoir quoi dire et ne pas dire. Comment le Burundi est-il tombé si bas jusqu’à avoir un tel président ?
URN HITAMWONEZA vous rappelle encore une fois ce que nous avons l’habitude de dire. Le président Evariste Ndayishimiye fait toujours des déclarations de bonnes intentions sachant que rien ne sera jamais mis en œuvre. Voilà qu’il vient encore une fois de mentir au grand jour sur les médias internationaux que les droits de l’homme sont respectés au Burundi, qu’il n’y a pas de disparitions au Burundi au moment où le monde entier est témoin des crimes que les organes de l’Etat sont en train de commettre sur les citoyens burundais dits de l’opposition. Elie Ngomirakiza est un parmi des centaines d’autres qui ont été arrêtés et exécutés par les escadrons de la mort du cnddfdd. Evariste Ndayishimiye pense que nier l’évidence est une solution. La solution est simple : que les burundais se lèvent comme un seul homme et chassent du pouvoir ces criminels pour les traduire devant des juridictions indépendantes.