Burundi : Pierre Nkurunziza méritait-il vraiment le Titre de Guide Suprême du Patriotisme ? (Troisième partie)
Pierre Nkurunziza désigné Guide suprême du patriotisme par la clique militaire du cnddfdd au pouvoir ; un titre qui n’est reconnu que par ce groupe de leaders et quelques sympathisants qui ont eu la chance de partager le gâteau avec ce premier et quelques zélés qui ne font que suivre aveuglement. C’est à ceux-là que nous voulons donner une lumière afin qu’ils sachent distinguer le bien du mal. Beaucoup d’observateurs ne cessent de dire que s’il n’était pas mort, sa place finale serait sans doute en prison. En lui attribuant le titre de Guide Suprême du patriotisme, la clique militaire voulait masquer ou faire oublier au peuple burundais les crimes qu’ils ont commis ensemble avec lui.
Au moment où ils étaient en brousse pour ‘’défendre la démocratie’’ comme ils le disaient alors qu’en réalité leur premier objectif était de tuer les tutsis qui avaient échappé à la mort lors du génocide de 1993 préparé et exécuté par le Frodebu comme le montre le rapport de la commission des Nations Unies ( S/1996/682 du 22 Aout 1996) , Pierre Nkurunziza est condamné à la peine de mort par la justice burundaise pour sa responsabilité dans la pose des mines anti chars dans la capitale Bujumbura, un crime qui a emporté des vies humaines innocentes. Malgré cela, il prend la tête des FDD en 2001, après avoir été désigné secrétaire général adjoint en 1998. Nkurunziza et les FDD refusent de participer aux négociations qui ont abouti à l’accord de paix d’Arusha de 2000 entre partis politiques burundais et qui ont marqué le début de la fin de la guerre civile burundaise. En décembre 2002, Nkurunziza a signé à Arusha un accord de cessez-le-feu avec le président Buyoya mais les FDD ont continué les combats contre l’armée régulière. À l’initiative des chefs d’États de la région, le président burundais Domitien Ndayizeye et Nkurunziza, ont négocié et signé un accord de paix, dit accord de Prétoria, en novembre 2003 sur la base d’une répartition du pouvoir politique, militaire et économique sur une base ethnique. Les FDD se sont ensuite transformées en parti politique : le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) ; Nkurunziza a par la suite été provisoirement amnistié et devenu ministre de la bonne gouvernance.
Nkurunziza n’a pas voulu signer l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation. Est-ce la raison qui a poussé le pouvoir cnddfdd à violer ces textes qui constituaient pourtant une base du vivre ensemble des burundais ? Autre question non moins importante : comment le cnddfdd a-t-il été admis comme parti politique comme tel avec l’appellation FDD (force de défense de la démocratie) ? Est-ce la raison qui pousse aujourd’hui les militaires et policiers à contrôler tous les leviers de l’Etat ? En tout cas, il faudra analyser la nature des responsables du ministère de l’intérieur qui étaient en charge de l’agreement des partis politiques au cours de cette période. Il est visible qu’ils étaient complices avec Nkurunziza et ses compagnons et ont violé la loi en la matière au profit des maquisards qui venaient à peine de rentrer au pays.
Voilà un peu d’historique qui nous trace brièvement le parcours de cet homme avide du pouvoir et des richesses car ceux qui l’ont connu disent qu’il ne laissait tomber aucune pièce d’argent. Aucun investisseur qui voulait commencer un business au Burundi ne devrait commencer les travaux sans avoir payé une certaine somme qui allait sur son compte. Deux hommes étaient désignés pour collecter ces commissions. Jean Marie Rurimirije était responsable de la collecte des grosses sommes en provenance des grandes sociétés et des ONG au moment où le Général Agricole Ntirampeba s’occupait de la collecte et du placement de l’argent donné par les petites sociétés locales ou les individus. Malheureusement, il est mort sans jouir de ces fonds acquis de façon illégale. Les gens n’ont jamais oublié les malversations économiques enregistrées dans la plantation des avocats (appelés Peter), les dizaines de propriétés qu’il avait récupéré dans beaucoup de provinces disant qu’il cherche à donner un bon exemple à la population en matière d’agriculture et élevage. Là, on ne parle pas de lourds dossiers de vente des avions et d’achat d’autres qui n’ont jamais volé.
Voilà l’homme qui mérite, aux yeux de la clique militaire du cnddfdd au pouvoir le titre de Guide Suprême du patriotisme. Les actes posés au cours de son pouvoir n’ont rien de patriotisme. C’est juste le contraire : les cas de tueries des tutsis et des hutus de l’opposition, les tortures, les arrestations arbitraires et emprisonnements, sans parler des cas de vols, de corruption et de malversations économiques dont sont responsables les membres de la clique militaire au pouvoir depuis 2005.
URN HITAMWONEZA pense comme beaucoup d’autre burundais que la place de Nkurunziza Pierre, s’il était encore vivant, ainsi que celle de la poignée d’hommes et de femmes du cnddfdd qui ont pris en otage le pays et son peuple était en prison. Lui, il est parti, mais ceux qui restent, en commençant par son successeur qui a juré de poursuivre ses œuvres, n’échapperont pas. Si ce n’est pas aujourd’hui, c’est demain. Nous devons tous nous coaliser pour leur barrer la route, les chasser de ce pouvoir qui leur donne la force des armes, les arrêter et les traduire devant les juridictions compétentes. Le plus tôt serait le mieux