Burundi : Pierre Nkurunziza méritait-il vraiment le Titre de Guide Suprême du Patriotisme ? (Deuxième partie)

Burundi : Pierre Nkurunziza méritait-il vraiment le Titre de Guide Suprême du Patriotisme ? (Deuxième partie)
Nous ne sommes pas les seuls à se poser cette question. Elle est sur toutes les lèvres et la réponse est, d’une façon générale, Non. Il reste aux uns et aux autres de donner leurs opinions et démontrer pourquoi réellement il ne mérite pas ce titre. Aux yeux des membres du cnddfdd, l’avis est aussi partagé. Pour les plus zélés ou plutôt ceux qui ont eu comme vache laitière son pouvoir, ils l’affirment haut et fort sans y croire. Les autres savent très bien que c’est un titre forgé par son parti et spécialement la clique militaire au pouvoir pour mener une campagne de mobilisation des militants, (qui n’ont remarqué aucun changement positif dans leur vécu quotidien dès le règne du cnddfdd), autour de son nom.
Nous avons dans notre précédente édition montré l’identité de cet homme, né d’un père hutu et d’une mère tutsie ; ce qui n’a pas manqué d’impact son comportement durant toute sa vie ; un véritable extrémiste (comme ses compagnons de lutte) intelligent ou malin, déguisé en Muhuza (le médiateur). Il a fait comme études, l’éducation physique et sport ; il était aussi surnommé ‘’Black Panther’’ en raison de son intérêt pour les mouvements d’émancipation des Noirs américains ; disent ceux qui l’ont côtoyé. Il avait l’intention de devenir officier, mais il n’a pas pu ; il est devenu finalement, en 1991, professeur de gymnastique à l’université. Il a même enseigné à l’Institut Supérieur des cadres militaires. En 1995, il a rejoint la rébellion des Forces de défense de la démocratie (FDD), créée deux ans plus tôt après l’assassinat de Melchior Ndadaye le 21 octobre 1993, le premier président hutu du pays. Après quelques mois de guérilla, il est grièvement blessé mais a échappé à la mort. ‘’Il est très croyant depuis lors et son épouse est en relation avec des églises évangéliques américaines et australiennes qui soutiennent financièrement sa cause’’ , disent certaines sources.
Deux points importants à souligner à ce stade. Le premier consiste à se poser la question de savoir comment quelqu’un peut être croyant et oser piler un enfant par le simple fait qu’il est né tutsi ? C’est un témoignage qu’il a publiquement fait lui-même. Comment les gens peuvent-ils affirmer qu’ils ont mis Dieu en avant (Dieu est amour, nous dit la Bible) et oser arrêter des gens dans les bus sur la route, séparer les hutus des tutsis, tuer les tutsis et laisser les hutus continuer leur voyage ? La fameuse rébellion qu’il dirigeait n’était qu’une bande de génocidaires qui tuaient sélectivement les tutsis partout où ils passaient. La plupart d’entre eux avait commis le génocide des tutsis en 1993 sous le chapeau du Frodebu, ils ont rejoint cette rébellion après l’intervention tardive des militaires qui leur ont, quand même, empêché d’exterminer tous les tutsis du Burundi comme ils l’avaient planifié.
Le deuxième point qui devrait pousser les burundais à réfléchir est de savoir comment Pierre Nkurunziza, chef rebelle qui tuait, chaque fois que l’occasion se présentait, tout tutsi à sa portée, garde sa femme Denise Bucumi au Burundi, fonctionnaire de l’Etat. De plus, il n’a jamais cessé de mettre au monde des enfants issus de la même union conjugale. Comment ? Pour ceux qui ne le savent pas, Denise Bucumi se rendait régulièrement en Tanzanie saluer son mari et revenait au Burundi sans inquiétude. Ce qui est un peu incompréhensible aux yeux de certains, c’est que ce sont des officiers tutsis (alors que son mari chassait comme des antilopes dans la brousse les tutsis) qui transportaient dans des véhicules commandement avec escorte Denise Nkurunziza jusqu’à la frontière avec la Tanzanie et l’accueillaient au retour. Etaient-ils convaincus de la cause de la lutte des FDD ? Si oui, servir deux maîtres de la sorte est un signe de traitrise. Et ils sont restés impunis ; peut-être que le commandement l’a su plus tard. Mais, si réellement les membres de cette rébellion étaient des gens sensés, ils devraient savoir que leur problème n’était pas les tutsis et cesser de tuer des innocents endormis chez eux par le simple fait qu’ils sont tutsis. L’idéologie de génocide tournant toujours dans leurs veines, il est normal qu’ils perdent automatiquement toute notion d’humanisme. Ils sont jusqu’aujourd’hui des tueurs, et ils ont les moyens de l’Etat pour le faire. Pauvre Burundi dirigé par des criminels.
URN HITAMWONEZA reste convaincu que tous les hutus comme tous les tutsis ne sont pas mauvais ; tous les membres du cnddfdd ne sont pas des criminels. Il existe des groupes de hutus, infectés par l’idéologie de génocide, qui ne rêvent qu’à exterminer les tutsis et les hutus qui dérangent leur pouvoir pour s’y maintenir et continuer à piller les ressources du pays. Il faut alors qu’on mobilise toutes les énergies, des hutus et des tutsis, de toutes les régions et tendances politiques, pour s’attaquer à ces groupes afin de les détruire après leur avoir ôté le pouvoir sur lequel ils s’appuient pour continuer leurs crimes aussi bien économiques que des crimes de sang.

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