Burundi : Qu’est ce qui empêche le retour effectif à la paix et à la sécurité dans la sous-région des grands lacs ?
La sous-région des grands lacs est en insécurité permanente suite à des groupes rebelles qui sont généralement basés en RDC et qui s’y préparent pour perturber la sécurité des pays voisins, mais aussi qui perturbent la sécurité de la population congolaise.
Avec l’arrivée au pouvoir du nouveau président Felix Tshisekedi, il a manifesté la volonté d’en finir avec cette situation, mais, sa concrétisation tarde à venir, selon les lamentations de la population congolaise et spécialement celle de l’Est de ce grand pays qui souffre des atrocités commises par ces groupes rebelles qui pullulent dans cette région.
On retrouve dans l’Est de la RDC des groupes de génocidaires qui ont commis l’irréparable au Rwanda en 1994 et qui cherchent désespérément à reconquérir le pays depuis leur défaite en 1994 malgré les appuis multiformes dont ils bénéficient de certains partenaires extérieurs. Parmi leur partenaire incontournable se trouve le pouvoir du cnddfdd dirigé aujourd’hui par Evariste Ndayishimiye. Même s’ils n’ont pas réussi à les déloger tous, le pouvoir de Felix Tshisekedi, avec ses FARDC, les ont déstabilisés à tel point qu’ils ont choisis de déplacer certains éléments de leur Etat-major vers le Burundi. C’est dans ce même pays qu’ils ont installé des positions solides (dans la Kibira), afin de pouvoir attaquer le Rwanda et s’y replier avec facilité. La récente attaque du 25 mai 2021 l’a démontrée ; un communiqué des forces de défense nationale du Rwanda le précise sans ambiguïté. Comme celui qui est pris la main dans le sac, les Forces de Défense nationale du Burundi ont démenti cette information, précisant qu’aucun membre des FLN n’est passé par le sol burundais pour attaquer le Rwanda, que la frontière avec ce pays est bien gardée par ses hommes (alors que ce sont les mêmes hommes qui leur facilitent le passage et leur donnent la logistique nécessaire ; des tenues de combat des militaires burundais ont même été saisies sur les rebelles tués). Comme simple coïncidence ou tout simplement action coordonnée, le porte-parole des FLN a déclaré ce même jour sur les micros de la VOA que les FLN n’ont pas de positions au Burundi, que leurs positions se trouvent sur le territoire rwandais.
Cette attaque du 25 mai 2021 est venue faire reculer de dix pas en arrière l’étape déjà franchie dans le réchauffement des relations entre le Rwanda et le Burundi, estiment certains observateurs. Mais, Urnhitamwoneza avait déjà dit à maintes reprises que le pouvoir de Gitega est en train de jouer le malin, qu’il n’a aucune intention de barrer la route aux éléments des FDLR/FLN qui attaquent le Rwanda. Cette attaque est venue confirmer ce qu’on ne cesser d’écrire que Evariste Ndayshimiye et sa clique militaire a un projet de génocide régional, qu’il ne peut pas ne pas appuyer ces génocidaires rwandais. En admettant des pourparlers avec Kigali, son objectif était de faire une sorte de diversion pour permettre plutôt à ces éléments d’avoir le temps de se préparer à lancer des attaques plus musclées.
Et voilà qu’il vient de trouver un allié de taille. C’est le président Museveni avec qui il vient de signer des conventions solides d’entraide dans plusieurs domaines dont la défense et la sécurité. Le président Ougandais a promis à son homologue Evariste Ndayishimiye, lors de sa visite en Uganda, le 14 mai 2021, à l’occasion de l’investiture de Musaveni pour son 6eme mandat, qu’il va envoyer, dans les brefs délais, des militaires au Burundi. Les deux présidents ont aussi trouvé un moyen de contourner le Rwanda et faire du commerce entre leurs pays après avoir amélioré l’état de certaines routes ou construit de nouvelles passant par la Tanzanie et entrant au Burundi.
L’Ouganda vient aussi, de commun accord avec la RDC de déployer les premiers éléments de son armée sur le sol congolais, à Beni. Une information diffusée par la VOA le 26 mai 2021. Officiellement, ces éléments ont la mission de combattre le groupe rebelle ougandais ADF qui opère dans cette région depuis plus de 20 ans et qui a fait beaucoup de victimes congolaises. Ces éléments sécuriseraient aussi le traçage des voies de communication entre les deux pays. Selon la VOA du 08 octobre 2020, l’Ouganda s’est engagé à débloquer 300 millions de dollars pour construire des routes en RD Congo : routes Uganda- Bunia, Uganda- Goma et Uganda-Beni( Bunagana-Goma ; Mpondwe-Beni ; Gori-Bunia).
Officieusement, ces militaires ougandais auraient d’autres missions ultérieures, compte tenue de l’évolution de la sécurité dans cette partie Est de la RDC. Ils pourraient, pourquoi pas intervenir dans les pays voisins en cas de nécessité. Le Burundi qui n’a pas de frontière avec l’Uganda pourrait faire liaison avec ce pays via ces contingents ougandais officiellement présents en RDC au moment où le Burundi ne cesse d’y envoyer des militaires mélangés avec les imbonerakure soit disant pour rechercher et combattre les groupes rebelles qui chercheraient à l’attaquer.
Cette possibilité de liaison entre les troupes d’Evariste Ndayishimiye et de Yeweri Kaguta Museveni en passant par l’Est de la RDC devrait inquiéter le Rwanda vue que cette partie de la RDC est aussi une des bases arrières des FDLR/FLN qui se meuvent comme des poissons dans l’eau entre ce pays et le Burundi. Trois ennemis du Rwanda qui trouvent une facilité de liaison et de coordination d’actions.
URN HITAMWONEZA a toujours crié que le point centrale d’un génocide en préparation est la clique militaire du cnddfdd au pouvoir au Burundi. Ses liens avec les génocidaires rwandais font que ce pouvoir ne puisse en aucun cas arriver à une paix sincère et durable avec les autorités rwandaises. S’il y avait un minimum de volonté pour arriver à la paix, qu’est ce qui empêcherait que les deux pays frères arrivent à organiser des opérations conjointes pour déroger les FDLR/FLN se trouvant dans la Kibira ? Evariste Ndayishimiye trouvera toujours des prétextes pour refuser un tel exercice. Il dit par exemple que le Rwanda abrite des putschistes qu’il souhaite être remis au Burundi pour y être jugés ; mais ils sont partout au monde, pourquoi les demander uniquement au Rwanda comme condition sine quoi non pour ne pas appuyer des génocidaires qui attaquent ce pays. De toutes les façons, face à cette situation décrite ci haut, si l’union africaine, le conseil de sécurité des Nations Unies ne fassent pas quelque chose dans l’immédiat, la situation risque de tourner mal. L’autre remède, et le plus direct, c’est la réaction du peuple burundais consistant à se débarrasser de ce régime qui ne cherche qu’à allumer le feu entre frères au lieu de se pencher sur des questions de développement du pays. Au regard de cette sérieuse menace pour notre pays, tous les burundais épris de paix, hutus comme tutsis, devrions nous lever comme un seul homme pour barrer la route à cette clique militaire qui prend notre pays et notre peuple en otage. Ensemble, nous vaincrons.