Burundi : Le colonisateur a réduit les superficies du Burundi et du Rwanda pour affaiblir les tutsis et mieux contrôler ces Etats (deuxième partie)
Il étonnant que des Etats vastes comme la RDC et la Tanzanie aient bénéficié de la part du colonisateur d’autres territoires qui revenaient au Burundi et ont laissé ce dernier avec une si petite superficie. Nous le disions dans notre édition d’hier, s’il est vrai que la conférence de Berlin subdivisait l’Afrique sur carte et non sur base des réalités sociales, il est aussi vrai que certains peuples d’Afrique, dont les Burundais qui nous concernent aujourd’hui, ont opposé une résistance farouche à l’arrivée du colonisateur. L’exemple le plus cité est celui de Mwezi Gisabo et ses troupes qui ont résisté devant des allemands armés de mitrailleuses durant 7 ans alors qu’ils utilisaient des arcs et des flèches, des lances et des boucliers. On ne se tromperait pas si on disait que Mwezi Gisabo a vaincu les allemands, à voir la capacité du matériel utilisé par les deux parties qui ont fini par la signature du traité de Kiganda. Même si beaucoup de burundais sont tombés sur le champ de bataille, nous devons reconnaitre leur bravoure et leur esprit patriotique. Le cas de Bihome devrait être un bon exemple d’un patriotisme sans faille ; lui qui a accepté de porter les habits du Mwami pour qu’il soit tué à sa place quand il a vu qu’il était sous menace. Il savait que quand le chef meurt au combat, le risque est grand que la troupe perde moral et se disperse en désordre. Il a alors préféré donner sa vie pour sauver le pays et le peuple.
Aujourd’hui, nous nous intéressons de savoir pourquoi les régimes monarchiques avant l’arrivée de l’homme blanc étaient très forts. Leur organisation était sans faille. Une organisation bien structurée, chacun connaissant son rôle pour la bonne marche de la société. De la base au sommet, la justice était assurée, les bashingantahe (notables) étaient des hommes justes et honnêtes qui sont allés même à faire perdre le procès au Roi. Ses conseillers étaient des hommes d’honneur qui veillaient à ce que les décisions du Roi ne compromettent pas la bonne marche de la Nation entière. Une situation carrément différente de la situation actuelle où la justice tranche des litiges sur injonctions des chefs qui gouvernent ; les conseillers ne cherchant qu’à dire simplement ce qui plait au chef qui les a engagés, juste pour rester à ce poste et avoir son salaire à la fin du mois. Et on se dit patriote instruit. Le ridicule ne tue pas.
Tous les domaines de la vie étaient bien organisés, à tel point que rien d’utile ne manquait à la société. La force de défense des Princes, du Roi et du pays était formée dès le bas âge, en commençant par apprendre à viser avec des jets de restes des troncs de maïs ( ibitiritiri) ; puis avec de flèches et des lances. A partir de 18 ans, les burundais devraient s’entrainer au combat. Beaucoup de sélections étaient opérées pour trouver le plus performant pour défendre le Roi et sa suite.
Nous avons aussi mentionné que le territoire du Burundi avant les années 1850 était trop vaste car comprenait aussi bien le Burundi actuel, le Nord et le sud Kivu de la RDC ainsi que le Buha du Nord et Buha du Sud du côté de la Tanzanie. Toutes les personnes qui vivent dans ces parties ont des origines burundaises.
Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions
URN HITAMWONEZA rappelle à la clique militaire qui prend en otage le peuple burundais que se proclamer ‘’patriote’’, plus grave ‘’père de la Nation’’ n’est ni moins ni plus du copier-coller de la période monarchique alors qu’en réalité, ils font le contraire de la gouvernance royale. Le roi était le véritable père de la Nation car dirigeait pour tout le monde sans exclusion. Aujourd’hui, tu n’es pas membre du parti au pouvoir, tu n’as pas droit de participer à la gestion de ton pays si tu n’es pas tué, emprisonné ou forcé à l’exil. Quel genre de parent qui nourrit certains de ces enfants et tue les autres ? Le Burundi a besoins des leaders qui aiment tous les citoyens sans exclusion. Il reste à imaginer les stratégies de mettre hors d’état de nuire ceux qui sèment la haine et la violence Le plus tôt serait le mieux