Burundi : Quand des burundais gardés illégalement en prison demandent secours à l’impitoyable Daniel Gélase Ndabirabe
Ils sont plus de 400 dans l’unique prison centrale de Mpimba, à Bujumbura. Leurs représentants ont écrit une lettre le 19 Avril 2021 et l’ont envoyée au colonel démobilisé du cnddfdd, Gélase Ndabirabe, actuel président de l’Assemblée Nationale du Burundi. Ils lui demandaient d’user du pouvoir lui conféré par le peuple pour plaider auprès des institutions habilitées pour qu’ils soient remis dans leur droit. Ils affirmaient qu’ils ont adressé une telle correspondance au ministre ayant la justice dans ses attributions, mais qu’ils n’ont reçu aucune réponse.
Ces prisonniers ne sont pas les seuls à être dans cette situation. S’il s’agit de 400 qui sont dans la prison de Mpimba à Bujumbura, mais il y en a d’autres dans différentes prisons de l’intérieur du pays.
Dans un pays de paix et de justice ; dans un pays où il y a respect des droits de l’homme ; dans un pays avec un leadership non dominé par la haine, la vengeance et les divisions aussi bien ethniques que politiques, leur place ne devrait pas être la prison. Ils devraient être chez eux à la maison en train de travailler pour le bien-être de leurs familles et par conséquent pour le développement du pays. Mais, voilà que certains d’entre eux ont été gardés injustement dans les prisons pendant plus de quatre ans. Une honte pour des leaders qui se disent chrétiens.
Ces innocents sont constitués des anciens condamnés qui ont purgé leurs peines, d’autres qui ont gagné les procès. Tous ces gens n’ont pas malheureusement pas reçu leurs billets d’élargissement ou billets de sortie pour quitter les prisons. Ils sont donc gardés en milieux carcéraux sans aucune raison valable.
Tout le monde est au courant de la seule raison de leur maintien en prison. Ça ne demande pas de faire des enquêtes pour le savoir ; il suffit de savoir l’esprit qui anime nos leaders ; un esprit de haine et de vengeance. La majorité de ces gens sont accusés d’avoir participé dans les manifestations contre le troisième mandat de feu président Pierre Nkurinziza en 2015 ; d’autres sont accusés sans aucune raison valable d’être de mèche avec les rebelles qui n’existent pas, soit parce qu’ils sont tutsis ou qu’ils sont des hutus du CNL. Le pouvoir décide de les garder en prison, et comme la justice burundaise n’est pas indépendante et travaille sous l’injonction de l’exécutif, des innocents sont contraints de croupir en prison. Ils ont fait recours au ministre de la justice ; aucune réaction de sa part. Ils viennent d’écrire au président du parlement, et nous sommes sûrs qu’ils n’attendent pas une réponse favorable. Non seulement qu’il n’est pas habileté à les faire libérer, mais aussi qu’il ne fera même pas de plaidoyer à leur faveur car il n’en a pas la volonté ; il est du système criminel qui prend du plaisir à les voir moisir en prison.
Nous ne doutons un seul instant qu’ils lui ont adressé cette lettre ne sachant pas la réponse qu’il allait leur donner. Ils connaissent cet homme qui n’a jamais caché sa haine envers les tutsis et les opposants en général ; lui qui a été à l’école de Juvénal Havyarimana au Rwanda en pleine préparation du génocide des tutsis rwandais en 1994. Ils n’attendent rien de lui. Peut-être qu’ils cherchent à épuiser toutes les voies de recours et que demain ils pensent encore adresser une telle correspondance au président de la République, le juge suprême. Oui, il est supposé l’être, mais, il ne l’est pas en pratique. Même s’il l’était, il n’accorderait aucune faveur à ces groupes de personnes car ils étaient là quand il a accordé la grâce présidentielle à plus de 500 prisonniers. Il savait qu’il y a des gens qui sont injustement incarcérés, il n’a pas pensé à eux. Il est lui aussi issu du système criminel cnddfdd même si certains de ses membres influents ne lui permettent pas d’exercer son pouvoir librement. Tous s’accordent sur un même point : tuer, emprisonner, réduire à néant, forcer à l’exil tout burundais qui n’adhère pas au cnddfdd. Le Burundi n’est pas seulement retourné dans un système monopartite, mais, en réalité, le pays est tombé dans une dictature militaire sans nom qui se cache derrière un semblant de démocratie ( par le simple fait que les burundais se présentent aux élections dont les résultats sont manipulés à la faveur de la clique militaire au pouvoir ).
URN HITAMWONEZA interpelle encore une fois les burundais pour qu’ils ne cèdent pas aussi facilement à cette intimidation par les tueries, les emprisonnements arbitraires leur infligés par la clique militaire qui prend en otage le peuple burundais. Nous devons rester éveillés et combatifs, nous devons garder courage car cette injustice finira un jour. La vérité devra remporter sur le mensonge, le bien vaincra le mal tôt ou tard. Nous devons unir nos forces pour résister ensemble contre cette dictature qui semble vivre ses derniers moments. Toutes les stratégies doivent être mises en œuvre pour qu’elle tombe seule sans causer trop de dégâts au peuple burundais. Unis, nous vaincrons.