Burundi : Samia Suluhu Hassan aurait-elle oublié de donner de nouvelles directives à ses hommes en charge de la gestion des réfugiés burundais ?
Le monde entier tourne les regards vers la situation des réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie après la disparition de l’ancien président John Pompe Magufuli qui avait pris l’option d’aider le pouvoir de Gitega à maltraiter les réfugiés burundais se trouvant sur son territoire afin de les forcer à retourner au pays pour montrer à la communauté internationale que la paix est totale au Burundi, en violation de la convention de Genève de 1951 en rapport avec les réfugiés. Quand Magufuli est parti, les réfugiés croyaient que la Maman Samia Suluhu Hassan allait tout de suite changer leur situation. Espoir partagé par les organisations de lutte contre les violations des droits de l’homme et spécialement celles en charge de la défense des droits des réfugiés.
Cependant, c’est la déception qui risque de céder la place à l’espoir dans les cœurs de tout ce monde car, jusqu’aujourd’hui, aucun signe positif n’est perceptible dans les 3 camps de réfugiés burundais en Tanzanie.
Dans son rapport trimestriel (Janvier à Mars 2021), CBDH/VICAR écrit que la situation sécuritaire et sociale des réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie dans les camps de Nduta , Mtendeli et Nyarugusu s’est dangereusement détériorée. Les violations des droits de l’homme sont monnaie courante. En effet, selon ce rapport, 9 réfugiés ont été tués : 7 du camp de Nduta et 2 du camp de Nyarugusu. Deux cadavres auraient été trouvés près de la position policière à l’extérieur du camp de Nduta. En plus de ces 9 tués, le rapport indique que 4 nouveaux nés sont morts suite au mauvais traitement des femmes enceinte. Aucune enquête n’a été menée. Deux autres ont été tués fusillés durant la nuit chez eux. Le rapport ajoute que 6 réfugiés sont portés disparus, 5 de Nduta et 1 de Nyarugusu. 30 réfugiés ont été arbitrairement arrêtés ; certains ont été relâchés après avoir payé une certaine somme d’argent. CBDH/VICAR regrette que les infiltrations des éléments des forces de l’ordre du Burundi dans les camps de Nduta et Nyarugusu continuent en complicité avec la police tanzanienne
A part ce rapport, les médias continuent à rapporter les violations des droits de l’homme qui se font au grand jour dans ces camps. Le cas le plus flagrant rapporté ces derniers jours est celui du jeune Mbonyimana Orgnel du camp de Nduta No2, V13, Zone3, qui était sur une moto avec un de ses amis et qui se sont vus kidnappés par des hommes habillés en tenues policières tanzaniennes, à bord d’un véhicule à vitres fumés. C’était le 19 mars 2021 à 13hoo. Ils auraient été emprisonnés à Makele (dans le district de Kasuru, alors que Nduta se trouve dans le district de Kibondo) ; l’un a été relâché, et Mbonyimana Orgnel n’a jusqu’ici fait signe de vie. C’est son ami relâché qui a raconté à la famille qu’il était dans de très mauvaises conditions. La famille craint qu’il serait mort. Ni les responsables du camp, ni le HCR, aucun semble inquiété par cette disparition et aucune enquête n’est déclenchée pour retrouver la victime et les bourreaux. Une situation inacceptable dans un pays qui respecte le minimum de règles internationales en matière de droits de l’homme.
Au niveau des Nations Unies qui ont en leur autorité la gestion des activités du HCR, le constat est le même. Des disparitions forcées, des tortures, des retours forcés au Burundi, des actes d’intimidation etc ..sont des actes de violations des droits des réfugiés burundais dont la Tanzanie est responsable. C’est le constat récemment fait par des experts indépendants des droits de l’homme onusiens qui appellent le Burundi et la Tanzanie à respecter les droits des réfugiés burundais se trouvant sur le sol tanzanien.
Face à ce constat amer, la question est de savoir si la nouvelle présidente de la Tanzanie n’a pas encore eu le temps d’analyser ce dossier ou s’elle a laissé le système Magufuli continuer à le gérer de sa manière. Il est regrettable de voir encore une fois des représentants du gouvernement qu’elle dirige se rendre dans les camps de réfugiés pour dire aux burundais qu’ils doivent obligatoirement quitter la Tanzanie sans délais. C’était le 12 avril 2021 au camp de Nyarugusu. Le chef de ce camp a bien précisé que ‘’rien ne justifie que des burundais restent dans ce camp ; que seuls les congolais ont le droit de rester’’ (violation grave de la convention de Genève de 1951 dans son article en rapport avec le volontariat dans le retour des réfugiés dans leur pays d’origine).
URN HITAMWONEZA garde espoir que même si le président Samia Suluhu Hassan évolue dans un système CCM (ami du système cnddfdd) qui serait verrouillé, sa souplesse et sagesse dans la gestion des dossiers en rapport avec le respect des droits de l’homme sont à activer pour qu’elle fasse quelque chose dans l’immédiat. Les pays de la sous-région, l’Union africaine, l’Union européenne et le conseil de sécurité des nations unies ; s’ils ont encore comme principe fondamental le respect des droits de l’homme, devraient tout faire pour que ces réfugiés burundais soient traités humainemen. WhatsApp contact: +31685638237
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