Burundi : Pourquoi et comment la milice imbonerakure du cnddfdd a été formée ? (Deuxième partie)

Burundi : Pourquoi et comment la milice imbonerakure du cnddfdd a été formée ? (Deuxième partie)
Dans notre édition d’hier le 5 avril 2021, nous sommes partis de cette incompréhension qu’un parti politique qui est au pouvoir/ ou tout simplement un pouvoir qui a les corps de défense et de sécurité à son contrôle puisse penser à mettre en place une milice IMBONERAKURE du cnddfdd. Cela parait presque incompréhensible, mais c’est une réalité. Nous avons vu hier les motifs apparents qui ont poussé le pouvoir cnddfdd à créer cette milice. Nous avons aussi vu que les éléments de base étaient des démobilisés cnddfdd qui ont été d’ailleurs utilisés pour intimider la population afin qu’elle élise le cnddfdd en 2005. Beaucoup d’autres jeunes hutus ont été alors approchés pour suivre cette formation qui a commencé dans les quartiers de Kamenge et Kanyosha, puis dans la kibira en province Bubanza et enfin en RDCongo à Kiriba Ondes.
Aujourd’hui, nous nous pencherons surtout sur la question de savoir comment cette formation était organisée, qu’est-ce que les jeunes hutus apprenaient au cours de la formation.
Au niveau idéologique, ils n’ont appris que la haine ethnique. ‘’Les tutsis nous ont tué en 1972 et ont récupéré nos biens, tout jeune hutu doit savoir manier les armes pour qu’on puisse garder le pouvoir à vie, et qu’à notre tour, on arrive à les exterminer et récupérer tous leurs biens’’. Ici, il faut noter que la majorité de ces jeunes étaient des domestiques (grooms et Bonnes). Ils ont été rassurés que chacun récupèrera la maison et les biens de son patron. Il fallait alors, le moment venu du génocide, exterminer toute la famille sans exception afin qu’il ne reste aucun élément gênant qui pourrait réclamer les biens familiaux. Ces jeunes étaient motivés dans cette formation car étant convaincus que les maisons de leurs patrons seront un jour sous leur contrôle.
Au niveau technique, ils ont d’abord été habitués au sport fatiguant, puis appris certaines techniques de combat sans armes, ensuite à défoncer les portes sans faire trop de bruits, ouvrir les serrures des portes sans que ceux qui sont à l’intérieur de la chambre ne s’en rendent compte, à faire photocopier les clés des portes et garder les copies.
Ensuite, ils ont appris les parties qui composent une arme (AK47 appelée Kalash), puis son démontage et montage. A ce niveau, cela était suffisant car il fallait attendre une nouvelle formation dans la Kibira pour apprendre, cette fois ci, à tirer avec armes. C’est ainsi que dans la suite, une formation dans la Kibira de Musigati en province Bubanza a été organisée, pour les jeunes hutus qui ont été formés dans les quartiers, mais aussi pour d’autres recrutés, spécialement dans les provinces de Bubanza , Cibitoke , Muramvya et Kayanza.
Ici, il faut noter la participation active d’Anselme Nyandui , alors Gouverneur de la province Bubanza, du commissaire provincial Remegie, alias Kajisho et du commissaire communal Gihanga, Guillaume Magogwa ( il était appelé à ce moment chef de poste de police Gihanga). Ces gens ont joué un grand rôle dans les déplacements et l’organisation de cette formation dans la Kibira. On estime entre 10 et 12.000 jeunes hutus qui seraient formés en ce moment. Des hélicoptères de BINUB ont été dépêchés pour vérifier réellement s’il y avait formation dans la Kibira et ils ont même pris des images comme preuves. C’est à ce moment qu’ils ont arrêté cette formation et ils ont pensé à l’organiser à l’Est de la RDC à Kiriba Ondes entre 2011 et 2012.
Nous reviendrons sur cette formation à Kiriba Ondes, une formation qui, au départ était secrète, mais qui a été mise à nu par différentes organisations des droits de l’homme, aussi bien burundaises que congolaises et qui a fait un scandale mondial avec l’assassinat des sœurs italiennes de Kamenge. Le pouvoir cnddfdd a commis tant de crimes qu’il devra répondre de ses actes un jour.
URN HITAMWONEZA ne cessera jamais de rappeler aux burundais et à la communauté internationale que le Burundi n’aura jamais de paix tant que ces criminels leaders du cnddfdd seront encore au pouvoir. Ils sont prêts à tout ; ils savent que les crimes qu’ils ont commis ne seront jamais tolérés, c’est pour cette raison qu’ils sont toujours prêts à en commettre d’autres jusqu’au génocide régional. C’est alors à chacun de nous et à nous tous d’arrêter des stratégies de chasser cette clique au pouvoir avant qu’elle n’arrive à son objectif final. Unis, nous y arriverons.

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