Burundi : La France n’a jamais cessé de soutenir les hutus extrémistes dans leur projet d’exterminer les tutsis de la sous-région des grands lacs (partie2)

Burundi : La France n’a jamais cessé de soutenir les hutus extrémistes dans leur projet d’exterminer les tutsis de la sous-région des grands lacs (partie2)
Le rapport de la commission Duclerc remis le 26 mars 2021 à Emmanuel Macron, l’actuel président français sur l’implication de la France dans le génocide des tutsis rwandais de 1994 nous pousse encore une fois à exploiter le côté soutien militaire de la France lors du génocide et après génocide. Le rapport conclu que la France a ‘’des responsabilités lourdes et accablantes’’ dans la tragédie.
Nous avons montré que les soldats français ont fourni des armes et munitions aux hommes de Juvénal Havyarimana ; certains ont même participé au combat contre le FPR en utilisant l’artillerie lourde. Son rôle dans la formation des miliciens interahamwe a été aussi relevé dans notre édition précédente. Nous continuons à exploiter certains écrits pour voir le rôle de la France après le déclenchement du génocide.
Beaucoup se sont posés la question de savoir si la France a continué à fournir des armes au gouvernement intérimaire après le 6 avril 1994, date du début du génocide, et surtout après le 17 mai, date de l’embargo imposé par l’organisation des Nations Unies. Il est dit qu’officiellement, le gouvernement français a cessé les livraisons d’armes depuis le 8 avril 1994. Cependant, quelques mois plus tard, M. Bernard Debré, ministre de la Coopération, a posé la question à M. François Mitterrand qui lui répondit : « Vous croyez que le monde s’est réveillé le 7 avril, au matin, en se disant : aujourd’hui, le génocide commence ? Cette notion de génocide ne s’est imposée que plusieurs semaines après le 6 avril 1994 » ; ce qui laisse entendre que les livraisons d’armes se sont poursuivies.
Lors de son audition par la Commission de la défense de l’Assemblée Nationale sur la politique de la France au Rwanda, le 16 avril 2014, Hubert Védrine, qui était en 1994 secrétaire général de la Présidence française, reconnaît implicitement que des armes ont été livrées aux Forces armées rwandaises après le 8 avril 1994 pour résister à l’offensive du FPR. Nous lisons que selon la revue XXI, ces livraisons d’armes se seraient poursuivies jusqu’à l’opération Turquoise où l’ordre aurait été donné de réarmer les Hutus en fuite qui franchissaient la frontière.
Il est dit que pendant toute la durée du génocide, d’autres armes et munitions destinées au gouvernement rwandais étaient fournies par des sociétés privées de diverses nationalités. Les munitions étaient censées être destinées au Zaïre, mais elles étaient débarquées à Goma et acheminées au Rwanda voisin. Certaines livraisons se seraient poursuivies jusqu’en juillet 1994. Bien que la résolution 918 du Conseil de sécurité demandait aux États membres d’empêcher la vente ou la livraison d’armes au Rwanda, les forces françaises, présentes à Goma, n’ont jamais procédé à aucune saisie, sous le prétexte qu’elles ne sont pas mandatées pour contrôler ce que transportent des avions privés affrétés par des sociétés civiles. Il faut noter que les chefs génocidaires se sont échappés du Rwanda à la fin du génocide, passant par la zone sécurisée par l’opération turquoise.
La France aurait même continué à armer et encadrer ces génocidaires qui se sont rassemblés au Zaïre pour tenter d’attaquer les troupes du FPR qui avaient déjà conquis le territoire. Mais, là aussi, la France a subi un échec avec ces génocidaires qui auraient été dispersés dans les forêts du Zaïre.
Jusqu’aujourd’hui, ces génocidaires cherchent encore à perturber le Rwanda. Quel serait alors le rôle de la France dans ces nouvelles opérations. Il n’est pas du tout visible, mais indirectement, la main de ce pays n’est pas loin. Après la prise du pouvoir par Felix Tshisekedi en RDC, beaucoup d’opérations des FARDC ont déstabilisé ces forces négatives FDRL/FLN qui ont été obligé de déplacer leur Etat-major stratégique vers le Burundi, un pays dirigé par un pouvoir génocidaire qui les accueille à bras ouverts. Les deux avaient déjà de bonnes relations depuis longtemps ; ils échangeaient minerais contre armes et munitions. Ils ont aussi érigé des positions solides dans la Kibira d’où ils partent en attaquant le Rwanda et se replient après attaques ; et ceci au su et au vu des militaires burundais qui leur fournissent quelquefois munitions et logistique.
En commençant la coopération militaire avec le pouvoir cnddfdd, le gouvernement français appuie indirectement ces génocidaires rwandais qui ont commis le génocide des tutsis rwandais en 1994. Il y a lieu de penser que la France cherche encore à récupérer ce qu’il a perdu en 1994 en passant par le Burundi. En effet, la collaboration du pouvoir Evariste Ndayishimiye avec les FDRL/FLN pour se mouvoir facilement au Burundi et à l’Est de la RDC, en vue de préparer une offensive sur le Rwanda montre que la paix est encore loin dans la sous-région des grands lacs. Appuyer militairement le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye signifie ni moins ni plus appuyer ces forces négatives qui cherchent à déstabiliser le Rwanda.
URN HITAMWONEZA alerte encore une fois le conseil de sécurité des Nations Unies pour qu’il soit trop attentif sur l’appui militaire de la France au gouvernement burundais. Nous craignons qu’au moment où ce gouvernement est entrain d’appuyer les forces négatives FDRL/FLN qui veulent déstabiliser le Rwanda voisin, il y a risque d’un déclenchement d’un génocide régional qui commencerait par le maillon faible, le Burundi.

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