Burundi : Les non-dits de la visite du président Evariste Ndayishimiye en Egypte
Le président Evariste Ndayishimiye a effectué une visite de travail, sur invitation de son homologue égyptien, le Président de la République Arabe d’Egypte, Son Excellence Monsieur Abdel Fattah AL-SISSI, lit-on dans le communiqué de la présidence. Accompagné d’une forte délégation de 4 ministres (Albert Shingiro, le chef de la diplomatie burundaise, Thaddée Ndikumana en charge de la santé, Déo-Guide Rurema chargé de l’agriculture et de l’élevage, et Ibrahim Uwizeye, en charge de l’énergie et des mines) et de 10 hommes d’affaires, le président Ndayishimiye qui a quitté Bujumbura le 23 mars 2021 terminera sa visite le 26 mars 2021, selon le communiqué. ‘’L’Egypte et le Burundi ont signé des mémorandums d’entente en matière de tourisme, de l’enseignement, de la culture et de la communication ‘’, peut-on lire sur le compte twitter de la présidence ’’Ntare Rushatsi House’’. Selon le même tweet, un accord relatif à l’exemption de visas pour passeports diplomatiques et de service ainsi qu’un autre pour l’exécution intégrée des ressources hydriques au Burundi ont été signés. Les deux délégations ont mené des discussions sur l’investissement, le transfert des technologies, des projets sur le lac Tanganyika, l’appui de l’Egypte dans le domaine des infrastructures et de la santé…Les hommes d’affaires qui sont partis avec le président Ndayishimiye sont notamment : Audace Ndayizeye, Adrien Ntigacika, Rama K. Pandey, Saïdi Niyongabo, Anicet Ndoricimpa, Juma Mohamed, Jean Ndururutse, Méthuselah Niyoyankunze et Gilbert Nzeyimana
Nous rappelons que Denise Nkurunziza avait effectué une visite en Egypte en juin 2019, à la place de son mari qui avait pris la mauvaise décision de ne plus sortir du pays après le coup d’Etat manqué de 2015. Officiellement, elle avait une mission de visiter le Conseil National de la Femme, un organe du gouvernement égyptien en charge de la protection des droits et de la promotion du bien-être de la femme. Elle a profité de l’occasion pour visiter l’Institut Nasser du Caire, un Institut de recherches médicales et de traitement. Le 26 juin 2019, elle a visité l’Institut militaire des langues dans la région de Kobri Al-Quoba, où elle a été chaleureusement accueillie par le Commandant de cet institut militaire et ses collègues. Les images de Denise Bucumi en entretien exclusif avec des officiers haut gradés égyptiens ont fait le tour du monde.
Même si le dossier n’a pas été cité parmi les points à l’ordre du jour, le président Ndayishimiye aurait évoqué avec son homologue une affaire très importante en rapport avec l’armement des troupes. Il est dit que l’arsenal militaire en terme de AK47 (ce que le commun des mortels appelle Kalachnikov) est trop vieux et mérite d’être complètement remplacé. Cela demande beaucoup d’argent que Evariste Ndayishimiye n’a pas aujourd’hui. Il cherche des partenaires partout qui puissent l’aider à sortir de cette crise économique grave. Les militaires interrogés nous ont affirmé qu’après 10 cartouches tirées, l’arme tombe enrayage ; ce qui ne facilite pas leur travail, surtout en période de guerre. A quel genre de guerre le président Ndayishimiye se prépare-t-il ? S’il est vrai qu’on dise que c’est en période de paix qu’on prépare la guerre, rien ne dit que la clique militaire au pouvoir ne songe pas faire la guerre dans la sous-région ou du moins appuyer les forces négatives qui pullulent dans la région ; surtout que ces forces ont érigé leurs positions dans la Kibira pour attaquer le Rwanda voisin. Les pourparlers entre le Burundi et le Rwanda continuent ; certaines mesures sont en train d’être prises pour apaiser les tensions, mais, que les gens sachent que le pouvoir cnddfdd ne cessera jamais de soutenir les groupes génocidaires qui cherchent toujours déstabiliser le Rwanda.
Il a été aussi dit que le pouvoir Ndayishimiye chercherait en Egypte des armes lourdes pour les militaires en mission de maintien de la paix en République Centrafricaine et particulièrement en Somalie où nos militaires meurent en cascade en cas d’attaques par les alshabab parce qu’ils manquent d’équipements adaptés.
Abdel Fattah AL-SISSI ne tardera pas à répondre favorablement à la demande d’Evariste Ndayishimiye de tant plus qu’il a lui aussi besoin du soutien du Burundi dans les conflits nés du partage et de l’utilisation équitable et bénéfique des eaux du Nil ; le Burundi ayant la source la plus méridionale de cette petite rivière de Rutovu en province Bururi mais qui devient un fleuve très important en traversant beaucoup de pays. D’où la création en 1999 de l’Initiative du Bassin du Nil ( IBN). Le nœud du problème est que l’Egypte n’a pratiquement pas d’eau en dehors de celle que lui procure le Nil. Selon des spécialistes comme Mamdouh Hamza, une grave crise de l’eau risque de frapper l’Egypte et le Soudan. Les traités de 1929 et de 1959 donnent beaucoup d’avantages sur l’eau du Nil à certains pays comme l’Egypte et le Soudan au moment où tous les pays d’amont ont besoins d’exploiter cette eau comme ils l’entendent. D’où la proposition qui est en train d’émerger consiste à dire que ces traités doivent être revus pour l’intérêt de tous les pays traversés par les eaux du Nil.
Soulignons aussi que la présidente de la République éthiopienne Sahle-Work Zewde était au Burundi le 9 février 2021 en visite de deux jours, pour renforcer les liens d’amitié entre les deux pays ; a-t-elle annoncé à son arrive à Bujumbura. Le dossier des eaux du Nil n’a pas non plus manqué à l’agenda du programme.
URN HITAMWONEZA reste d’avis que les traités signés pendant la période coloniale sur l’utilisation des eaux du Nil par les pays qu’elles traversent devraient être revisités pour qu’elles soient bénéfiques à tous ces pays et surtout qu’elles ne soient pas source de conflits inutiles. Le soutien du Burundi pour l’un ou l’autre pays qui a des projets à effectuer sur ce fleuve ne devrait pas constituer un fonds de commerce ou une sorte de pression pour recevoir des aides ; chaque pays devrait avant tout penser au genre d’aide à accorder au Burundi. Toute aide qui va directement au secours de la population en détresse est la bienvenue, mais un quelconque appui qui aide la clique militaire à écraser d’avantage le peuple est à éviter. Tout appui en armement et équipement militaire accordé au gouvernement burundais va non seulement aux militaires, mais aussi aux imbonerakure et aux forces négatives FDLR/FLN. Les partenaires du Burundi devraient tenir en compte cette donne avant tout accord avec le pouvoir de Gitega. WhatsApp contact: +31685638237
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