Burundi : Qui seraient derrière le trafic des êtres humains au Burundi ?
La question mérite une réponse claire car elle comporte beaucoup de zones d’ombre. Mais, d’ores et déjà, il y a lieu de donner une réponse non précise mais qui est proche de la vérité : C’est un homme ou un groupe d’hommes très puissant du système cnddfdd. C’est dans ce cercle qu’il faut chercher le premier responsable de ce trafic des burundais.
Les faits le prouvent à suffisance. Tenez : ces gens doivent obligatoirement trouver des passeports pour pouvoir voyager. S’il est vrai que certains documents peuvent être fabriqués dans le quartier de Buyenzi, les informations à notre disposition disent que beaucoup de documents de voyages qu’ils utilisent sont délivrés par la police qui a ce service dans ses attributions. C’est donc un réseau bien constitué qui fait tous les préparatifs, avec des gens en charge du recrutement, d’autres qui se chargent de la recherche des documents de voyage, d’autres donnent quelques cours sur la manière de se comporter dans ces pays arabes, d’autres encore négocient le marché avec les premiers acheteurs etc… C’est toute une chaîne. Et, ce commerce d’êtres humains serait le plus florissant au monde, celui des drogues viendrait après.
Un autre fait fragrant qui montre que ce commerce est fait par de gros poissons du système cnddfdd qui contrôlent la police du Burundi, c’est que depuis longtemps, la police a régulièrement arrêté des gens impliqués de près ou de loin dans ces dossiers, mais, ne se sont jamais inquiétés ; ils pouvaient être privés de liberté quelques jours et relâchés par après. On est arrivé même à ce qu’une centaine de femmes soient arrêtées et relâchées en douceur. Il s’agit des 101 femmes qui ont été arrêtées dans un hangar à Buterere au moment où elles s’apprêtaient à partir vers les pays arabes. C’était le 14 décembre 2020. Quatre jours après, le 18 décembre 2020, 20 parmi elles étaient dans un groupe de 130 personnes qui sont parties vers ces pays arabes. Comment les 20 femmes ont-elles pu quitter les mains de la police ? Qui les a fait libérer pour qu’elles puissent continuer leur route ? Pas n’importe qui. Il paraitrait que même parmi les 89 femmes arrêtées par la police kenyane à Nairobi le 24 février 2021, il y avait un bon nombre de celles qui avaient été arrêtées à Buterere. Elles ont été remises à la police burundaise au poste frontière de Kobero, entre le Burundi et la Tanzanie , en date du 26 Février 2021. Elles avaient été embarquées à bord des véhicules, de Nairobi jusqu’à Kobero, accompagnées par la police kenyane et un représentant de l’ambassade du Burundi au Kenya. Nous avons appris que d’autres burundais ont également été arrêtés en Tanzanie, en tentant d’utiliser ce pays pour arriver dans ces pays arabes.
Il est alors étonnant d’entendre les porte-parole de la police faire des déclarations musclées pour montrer à l’opinion que ces trafiquants d’êtres humains seront sévèrement punis alors que même ceux qui sont arrêtés sont relâchés un jour après. Le porte-parole adjoint de la police (actuel porte-parole du premier ministre) disait pour le cas de Buterere, le 14 décembre 2020, quand ces femmes ont été arrêtées, que la police est déterminée à décourager cette pratique prohibée au niveau international. Peut-il montrer aujourd’hui où sont ces femmes ? Peut-il dire à l’opinion nationale et internationale, à laquelle il adressait des mensonges ce jour-là qui ont été arrêtés, après enquête auprès de ces femmes, parmi les organisateurs de ce trafic ? Aujourd’hui, Pierre Nkurikiye, porte-parole du Général Gervais Ndirakobuca en charge du grand ministère de l’intérieur, développement communautaire et sécurité publique est entrain de crier haut et fort que ce commerce de burundais vers les pays arabe est entrain de ternir l’image du Burundi. Est-ce que son patron Ndakugarika et Allain Guillaume Bunyoni, qui ont été depuis longtemps à la tête de la police nationale du Burundi seraient loin de ce dossier ? Nous osons y mettre trop de doute. Malheureusement, nous saurons la vérité seulement au moment où ces gens ne seront plus aux commandes de l’Etat burundais. Mais, que Pierre Nkurikiye cesse de verser des larmes de crocodile comme s’il se souciait des problèmes que subissent ces femmes vendues par des hors la loi de chefs issus du système cnddfdd dont il est porte-parole. Dire que ce trafic ternit l’image du pays, tout le monde sait que les leaders actuels qui prennent en otage le peuple burundais s’en moquent ; l’important pour eux, c’est que leurs poches soient remplies. Remarquez que le président Evarsite Ndayishimiye n’a jamais dit un mot sur ce dossier même s’il aime bavarder, parler du tout ou rien. Nous ne disons pas qu’il y serait impliqué ; la probabilité serait trop faible. Nous pensons plutôt, sans risque de nous tromper, qu’il a peur de toucher sur les gros poissons qui téléguident ce commerce illicite, pour ne pas s’attirer des coups de foudre. Il préfère garder silence sur ce cas et crier haut et fort sur d’autres cas mineurs de malversations économiques. Là aussi, les burundais ont toujours attendu des actes concrets, mais en vain.
Figurez-vous que ces burundais vendus dans les pays arabes ne trouvent pas de l’emploi tous comme ils s’y attendent. Certaines femmes sont prostituées par leurs patrons, d’autres personnes se voient retirer des organes pour les vendre trop chers à ceux qui en ont besoin, d’autres sont pris comme des esclaves car aucune loi, aucune convention ne régit ces burundais.
URN HITAMWONEZA trouve qu’il est temps que les burundais prennent en main leur avenir car l’eau commence à déborder le vase. Il est inacceptable que les leaders qui nous gouvernent soient à la tête d’un commerce illicite des êtres humains prohibé au monde entier. Trop, c’est trop. Si le conseil de sécurité n’est pas capable de prendre des mesures pour un tel pouvoir qui viole des lois internationales, c’est à nous burundais de chasser du pouvoir ces hors la loi et les traduire par la suite devant les juridictions pour répondre de leurs actes. Nous en sommes capables, il suffit de nous coaliser pour cet intérêt commun. Si nous ne le faisons pas aujourd’hui, demain risque d’être trop tard.