Burundi : La pression sur le président Evariste Ndayishimiye est trop forte ; le risque d’explosion est grand.

Burundi : La pression sur le président Evariste Ndayishimiye est trop forte ; le risque d’explosion est grand.
S’il peut y avoir des situations inconfortables pour un président de la République, c’est de prendre une décision qui ne sera pas exécutée. Ce qui montre que le centre de décision est ailleurs. Pour un honnête homme, c’est la démission qui devrait suivre immédiatement. Ce qui n’est pas le cas en Afrique en général et dans notre pays en particulier.
Ici, nous parlons du président Ndayishimiye qui vient d’annoncer des pourparlers immédiats entre le CNC (Conseil National de la communication), un organe qui dépend de la présidence de la République et les responsables des médias fermés ou sous sanctions afin de les rouvrir dans les meilleurs délais pour contribuer tous ensemble au développement du pays, selon les propres mots du président. C’était le 28 janvier 2021 quand il rencontrait les responsables des médias et les porte-paroles des institutions. La déclaration du président de la République équivaut normalement un ordre, une décision. Attendons pour voir sa mise en exécution.
Le président Ndayishimiye a aussi fait savoir qu’un journaliste doit dire la vérité. Oui, Monsieur le Président. Mais, dans quel pays ? Ce n’est pas au Burundi en tout cas. Dire la vérité dans ce pays, c’est dire ce que le cnddfdd pense ou fait. Voilà la vérité dont vous parlez.
Parmi les médias qui n’opèrent plus au Burundi, il y a des médias locaux sous sanctions, il y a des médias étrangers comme la BBC et la VOA interdits par le pouvoir cnddfdd, il y a des radios et télévisions locales qui ont été brulées par les policiers chargés de la sécurité présidentielle ( API : appui aux institutions) dont les responsables ont fui le pays et pour qui le pouvoir cnddfdd a collé des mandats d’arrêt internationaux , accusés , sans jugement aucun, d’être des putschistes. Sont-ils aussi concernés Monsieur le Président ? La réponse nous semble être NON. Attendons la déclaration de Nestor Bankumukunzi, président du CNC qui pourrait faire des éclaircissements sur ce point après avoir consulté le cercle de prise de décision du cnddfdd qui risque de lui donner d’autres instructions qui aillent presque dans le sens contraire de ce qu’a annoncé le président Ndayishimiye. Que personne ne soit étonné demain d’entendre le président du cnc dire que le président n’a parlé que des médias locaux qui sont sous sanctions ou suspendus par les décisions du cnc.
C’est donc une déclaration du président qui ne sera pas suivie d’actes concrets comme il en a l’habitude de les faire. Rien de nouveau. Nous pouvons jeter avec vous un regard en arrière et voir ce qu’il a déclaré qui a été exécuté depuis qu’il a été investi à ces hautes fonctions de l’Etat. Où sont les prisonniers dont il a annoncé la libération à la fin de l’année 2020 ? Toujours en prison. Savez-vous qu’il y a dans les prisons des prisonniers qui a gagné les procès ou qui ont bénéficié de la grâce présidentielle mais qui viennent d’y passer plus de 3ans. Où est ce qu’on en est avec la lutte contre la corruption et les malversations économiques dont il ne cesse d’annoncer avec des menaces de châtier exemplairement ceux qui seront attrapés ? La mise en place des boites à suggestion annoncées sont-elles déjà installées sur toutes les communes du pays ? Combien d’hôpitaux ont-ils été construits sur les chef-lieu des communes ? Il disait lui-même lors du congrès du cnddfdd le 24 janvier 2021 que rien n’a été fait depuis qu’il a fait cette annonce. Combien de leaders ont-ils déjà fait la déclaration de leurs biens avant leur entrée en fonction comme le prévoit la constitution ? Nous nous en arrêtons là et chacun peut donner les réponses à toutes ces interrogations.
Nous le savons Monsieur le président, la levée des sanctions européennes vous préoccupe beaucoup. Vous avez gagné la bataille au conseil de sécurité des Nations Unies en obtenant, sans le mériter, le retrait du Burundi sur son agenda politique. Le respect des droits de l’homme demandé par le conseil de sécurité dans sa déclaration est loin d’être une réalité au Burundi car depuis le 4 décembre 2020, plus de 30 cadavres ont été découverts dans différents endroits du Burundi. Et les criminels ne sont que des gens sous votre commande.
Le président Ndayishimiye est sous pression pour que la date non encore annoncée du mois de février 2021 arrive après avoir fait beaucoup de déclarations de bonnes intentions pour ne pas dire avoir posé des gestes allant dans le sens de ce qu’exigent les 27 pays de l’UE pour lever les sanctions qui pèsent lourd sur le Burundi depuis bientôt 4 ans. Il a libéré les 4 journalistes du journal Iwacu ; une des exigences de l’UE. Un point marqué. Il lui a été demandé de libérer les prisonniers politiques du CNL d’Agathon Rwasa arrêtés avant, pendant et après les élections de mai 2020 ; il n’a pas pu. Malgré la bonne volonté qu’il pouvait avoir, les faucons du cnddfdd ont dit non. Il a réussi, en collaboration avec son père Magufuli, à forcer les réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie de rentrer. Aujourd’hui, les envoyés de Magufuli menacent de fermer tous les camps et renvoyer par force au Burundi les réfugiés qui avaient encore résisté. En Rd congo, les imbonerakure envoyés dans les camps de réfugiés ont réussi à les révolter pour qu’ils demandent de rentrer au Burundi en violation de toute procédure règlementaires. Une centaine d’entre eux du camp de Kavimvira ont fait un sit-in le 28 janvier 2021 devant les bureaux de la commission nationale en charge des réfugiés, antenne Uvira, pour exiger qu’ils soient rapatriés immédiatement au Burundi.
Toutes ces actions et déclarations faites par le président Ndayishimiye vise à manifester les bonnes intentions afin de séduire les pays de l’UE pour qu’ils se décident finalement à débloquer des aides directes qui pourraient permettre au gouvernement Ndayishimiye de fonctionner normalement.
URN HITAMWONEZA estime que les discours d’Evariste Ndayishimiye vont rester au niveau des mots, que la mise en œuvre sera presque impossible, du moins pour certains dossiers importants. S’il arrivait qu’il tente de forcer la main, il aura plus de risque d’exploser car ceux qui ne veulent pas la normalisation de la situation au Burundi sont puissants que lui. Encore une fois, il revient aux burundais, dans toutes leurs différences, de se lever comme un seul homme pour leur barrer la route et ne laisser évoluer que ceux qui rêvent la paix, la sécurité et le développement de tous les burundais sans exception.

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