Burundi: Le président Ndayishimiye face aux défis du respect des droits de l’homme dans le pays.
Notre analyse consiste à démontrer que même si Evariste Ndayishimiye avait la bonne volonté de changer les choses au Burundi dans le sens positif, il est incapable de le faire car il est lié les mains et les pieds. Le système qui l’a mis en place est verroué. Il est déjà plongé dans des crimes sans nom et s’en sortir pour œuvrer dans le sens du respect des droits de l’homme demande des sacrifices. Ceux qui devraient sauter pour que tous les autres aient la paix sont plutôt catégoriques ; ils sont prêts à verser autant de sang possible pour se maintenir dans leurs positions. Impasse !!
En effet, avant d’aborder le sujet, la question qu’on doit se poser est de savoir qui réellement violent les droits de l’homme au Burundi ? Les véritables exécutants sont connus de tous car ils ne se cachent pas. Le premier groupe est constitué par la milice imbonerakure éparpillée à travers tout le pays, qui a été entrainée et armée par le pouvoir et qui a reçu des pouvoirs exorbitants de droit de vie et de mort sur les citoyens burundais. Ils arrêtent, torturent ou tuent qui ils veulent sans aucune poursuite. Ils arrivent même à donner des ordres aux membres des corps de défense et de sécurité car ils savent qu’ils ont tout le soutien nécessaire du pouvoir. Le président Ndayishimiye a tenté de les remettre à leur place, mais il a été contraint de laisser le système continuer comme avant (nous avons eu l’occasion de démontrer cela)
Le deuxième groupe est constitué par les agents du service national des renseignements. Ils enlèvent des gens, les torturent et les tuent, puis jettent les cadavres dans les caniveaux, rivières et lacs ou dans les buissons et sur les collines. L’administration se charge de les faire enterrer le plus rapidement possible avant qu’ils ne soient identifiés.
Le troisième groupe comprend certains militaires et policiers, membres des corps de défense et de sécurité, qui acceptent volontiers ou par contrainte d’être de véritables outils du pouvoir pour écraser ses opposants et tous ceux qui osent contrarier les décisions prises par le système cnddfdd. Ils reçoivent beaucoup d’avantages par rapport aux autres car ils sont appelés des hommes de confiance.
La deuxième grande question à laquelle il faut répondre est celle de savoir qui donnent ces ordres ou pour quelle autorité ces criminels travaillent. Ils obéissent aux ordres de qui ? Dans une situation ordinaire normale, c’est le président de la République, le chef de la grande famille, qui a le dernier mot. Malheureusement, et c’est là où réside le grand danger pour le peuple burundais, nous avons beaucoup de décideurs et chacun se croit puissant. Nous avons à la tête de l’Etat une clique militaire qui a pu se faire facilement de l’argent pendant plus de 15ans et qui décide sur tous les domaines de la vie du pays. La clique n’est pas non plus soudée, elle n’est pas coordonnée ; sinon, le président étant membre, les autres devraient normalement l’obéir.
Deux grands blocs s’observent aujourd’hui. Un bloc qui suit les instructions et qui obéit aux ordres du premier ministre Allain Guillaume Bunyoni et un autre qui obéit aux ordres d’Evariste Ndayishimiye. Le troisième bloc qui est celui qui était derrière l’ancien président Pierre Nkurunziza constitue le maillon faible de la chaine et ces gens se rangent de plus en plus du côté du plus fort entre les deux premiers blocs. Aujourd’hui, le constat est que le groupe d’Allain Guillaume Bunyoni semble prendre le devant car il arrive même à défier le président pour certains dossiers. Quand Evariste Ndayishimiye prend/ou annonce une décision et au lieu qu’elle soit exécutée il se retrouve dans une situation où il est obligé de la changer ou de se démentir lui-même devant ses dirigés, c’est qu’il n’a pas les mains libres, c’est qu’il y a un autre cercle de décision qui lui dicte quoi faire. On l’aura vu quand il a annoncé la publication des biens des leaders avant leur entrée en fonction (qui est consignée dans la constitution) et qu’il a par la suite été obligé de dire publiquement le contraire en soulignant que les biens de quelqu’un est un secret personnel. Ceci semble compréhensible pour deux raisons : d’abord, il n’a pas été élu, il a été imposé. Par qui ? Par cette même clique militaire qui prend toutes les décisions car il est connu de tous que feu président Nkurunziza avait proposé Pascal Nyabenda, alors président de l’assemblée nationale, comme candidat du cnddfdd à la présidentielle. Ce parti a perdu les élections de mai 2020 et c’est la même clique militaire qui a imposé la décision de changer les résultats en faveur d’Evariste Ndayishimiye acceptant la responsabilité de toutes les conséquences qui en découleraient. La deuxième raison est que Evariste Ndayishimiye lui-même n’a pas le caractère d’un leader charismatique qui prend des décisions réfléchies et concertées, qui parle après avoir tourné la langue 7 fois pour sortir une vraie parole digne d’un chef d’Etat. C’est un homme terre à terre, un vulgaire homme.
Voilà pourquoi n’importe quel imbonerakure peut faire tout ce qu’il veut sans s’inquiéter car il sait qu’il travaille dans un système qui a donné dès le départ des ordres de mater/ tuer toute personne qui ose s’opposer à leur vision et qui ne parvienne pas à en contrôler le suivi . Dès la prise du pouvoir par Evarsite Ndayishimiye , il a commencé à s’ouvrir et ouvrir le pays vers le monde extérieur, certains partenaires commencent déjà à faire pressions au pouvoir Ndayishimiye pour plus de respect de droits de l’homme au Burundi tout en promettant la reprise de la coopération et des aides au gouvernement. Malgré la bonne volonté qu’Evariste Ndayishimiye puisse avoir, la majorité des membres de la clique militaire ont des dossiers des crimes qu’ils ont commis et ne voudraient pas que les choses se normalisent. Il va y avoir un véritable combat entre qui voudraient que le pays soit gouverné sur base du respect des droits de l’homme et ceux qui veulent plutôt le statu quo pour se protéger et protéger les biens qu’ils ont volés.
URN HITAMWONEZA demande toujours aux burundais d’ouvrir les yeux et de voir clair sur ce qu’il se fait dans notre pays par la clique militaire au pouvoir. Ils sont loin de voir dans la même direction sur la gestion du pays dans les jours à venir. Et c’est le peuple qui subira les conséquences fâcheuses de cette crise. A nous de prendre les choses en main et éviter que la situation en arrive là.