Burundi: Ressemblances et différences entre le génocide de 1993 et les tueries de 1972
Notre pays a connu beaucoup de violences qui ont emporté beaucoup de citoyens, hutus comme tutsis, ganwa ou twa ; tous sont des enfants d’une même nation, ayant la même langue et la même culture. Il est regrettable que notre pays soit toujours en turbulences, jamais de stabilité qui devrait nous conduire au développement. Tout ceci est l’œuvre des leaders non éclairés, avides du pouvoir, qui, au lieu de rassembler les burundais, s’appuient plutôt sur des divisions sans fondement pour se maintenir sur ce pouvoir. Et ici, pouvoir devient synonyme de richesse. Malheureusement, le peuple sur lequel ils s’appuient pour accéder à ce pouvoir, est le même qui est manipulé pour s’entredéchirer alors qu’il ne bénéficie rien de ce pouvoir.
Nous avons déjà démontré dans nos éditions l’origine de ces chicanes ethniques répétitives dans notre pays ; nous avons aussi montré que tous les pouvoirs ont toujours essayé d’avoir la majorité des membres des forces de défense et de sécurité de leurs côtés, les uns pour se protéger et protéger leur ethnie menacée d’extermination, d’autres pour renforcer leurs pouvoirs pour s’y maintenir.
Nous abordons ce sujet qui consiste à dégager les ressemblances et les différences entre uniquement deux évènements les plus sanglants de l’histoire de notre pays. Notre objectif est d’éclairer ceux qui se contentent des déclarations de certains politiciens malintentionnés qui veulent exploiter ces évènements pour des intérêts égoïstes ; des exploitations qui ne font que creuser d’avantage le fossé entre les composantes de la société, au lieu de leur dire la vérité qui réconcilie.
La grande ressemblance entre les deux évènements est que partout, ce sont des citoyens burundais qui sont morts, tués par d’autres citoyens burundais (dans toutes leurs différences). L’autre petite ressemblance est que pour les deux, il y a toujours eu un déclencheur dans une atmosphère de tentions pour acquérir ou garder le pouvoir. En Effet, une attaque des éléments rebelles dits mulelistes sur le Sud du pays a fait que le pouvoir de Micombero, (qui croyait que la monarchie voulait reprendre le pouvoir alors que c’étaient des extrémistes hutus) ait réagi de la manière la plus atroce. Le génocide des tutsis de 1993 (nous l’appelons génocide par référence au rapport des NU S/1996/682) a été déclenché par l’assassinat du président Melchior Ndadaye par un groupe de militaires lors d’un coup d’Etat du 21 octobre 1993. Le génocide qui en a suivi était intervenu après des menaces à peine voilées des hutus du frodebu envers les tutsis durant toute la campagne électorale. Une autre ressemblance qui a son importance est que lors des deux évènements, nous y retrouvons des hutus qui ont sauvé des tutsis et des tutsis qui ont cachés des hutus.
Les différences sont les plus nombreuses. L’attaque de hutus extrémistes dits ‘’mulelistes’’ de 1972, n’a touché qu’une seule région du pays. Et , elle ne visait que des tutsis sans distinction de partis politiques. La répression aveugle exercée sur les hutus par le pouvoir Micombero s’est étendue sur presque tout le pays ; mais elle était sélective. Les cibles étaient principalement des hutus mâles les plus influents (fonctionnaires, étudiants ou élèves, commerçants, chefs administratifs etc..) ; ils ont été rassemblés par l’administration et tués. Les femmes et les enfants ont été épargnés. Soulignons qu’aucun citoyen tutsi n’a pris une machette pour tuer son voisin hutu. Une certaine opinion fait croire que ces tueries avaient été planifiées à l’avance par le pouvoir, faisant référence au temps requis pour élaborer les listes des gens à tuer. Mais, les mêmes personnes malintentionnées se posent la question de savoir ce qui s’est passé pour que des soldats n’interviennent pas le plus rapidement possible quand un pays est attaqué ( ils veulent faire croire que l’attaque était un montage de Micombero). Effectivement dans certains endroits comme Vugizo l’intervention a été très tardive à tel point que les rebelles ont eu le temps de hisser même le drapeau comprenant l’emblème du ‘’soleil levant’’. Il est alors compréhensible que pendant ce temps de guerre et d’après-guerre l’administration ait fini d’élaborer ces listes. Nous regrettons tous que des gens innocents se retrouvent sur des listes des gens à tuer et soient effectivement tués. Certains tutsis se sont aussi retrouvés sur ces listes ; une histoire des règlements de compte. Il est aussi regrettable qu’il n’y ait jamais eu d’enquête indépendante sur ces évènements pour dégager les responsabilités et punir les coupables.
Le génocide des tutsis de 1993 visait les tutsis de l’Uprona et a été fait par les hutus du Frodebu ( ethnie et partis politiques interviennent en même temps). C’est le rapport d’enquête d’une commission des Nations Unies qui le mentionne. Mais, la réalité vécue sur terrain est que le génocide visait tout tutsi, du plus vieux au fœtus qui est dans le ventre de sa mère. Seuls certains hutus de l’Uprona qui ont tenté de cacher les tutsis ont été tués, les autres devraient seulement payer des pots de bière pour demander pardon d’avoir adhérer à l’Uprona ( parti dit des tutsis par l’extrémisme hutu) ( kwimenjura). Nos enquêtes ne nous ont jamais révélé des tutsis Frodebu qui auraient eu la vie sauve ( peut être ceux qui étaient dans les hautes sphères du parti).Soulignons que pour ce cas de 1993, ce sont des citoyens hutus qui ont pris les machettes pour tuer leurs voisins tutsis et c’était toute l’administration, de la base au sommet , qui activait les tueurs et quelque fois qui donnait l’exemple pour les inciter à vaincre la peur. Certains qui avaient des femmes tutsies donnaient l’exemple sur leurs propres femmes et enfants.
Voilà les quelques ressemblances et différences relevées ; elles ne sont pas exhaustives, vos ajouts sont les bienvenus pour enrichir ce document qui pourrait servir de références aux autres générations.
URN HITAMWONEZA regrette que des burundais, des hommes et femmes créés à l’image de Dieu , pensent toujours à ôter la vie à leurs frères sur incitations des politiciens en manque de visions pour leur bien-être et l’avenir du pays. Que les hutus du parti au pouvoir (ou ceux qui se disent hutus power) ne pensent jamais que tant que ce sont les hutus qui sont au pouvoir, ils seront toujours en sécurité et en paix au moment où ce même pouvoir continue de harceler les autres hutus et tutsis de l’opposition. Souvenez-vous de l’adage rundi qui vous rappelle que quand la maison du voisin brule, la vôtre est aussi en danger. Il vaut mieux que tu ailles aider à éteindre le feu avant qu’il ne soit tard. Les hutus et tutsis de la diaspora qui seraient bien éveillés pour comprendre cette théorie de nos ancêtres devraient se mettre ensemble pour crier halte à ce qui se fait au Burundi ; sinon, notre pays restera toujours dans des cycles de violence sans fin. Le Burundi est pour nous tous, hutus, tutsis ,twa et Ganwa. Nous avons les mêmes droits et devoirs, nous devrons vivre ensemble dans le respect mutuel. C’est de cette seule manière que le pays retrouvera son harmonie sociale et sa stabilité d’avant la période coloniale. Le développement s’en suivra automatiquement. WhatsApp contact: +31685638237
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