Burundi: Les évènements de 1972 vus par la CVR : Commentaires ( suite)

Burundi: Les évènements de 1972 vus par la CVR : Commentaires ( suite)
Nous avons déjà montré dans nos éditions précédentes que la CVR n’est pas du tout une commission vérité et réconciliation au vu de la façon dont elle est en train de faire son travail. Au lieu de réconcilier les burundais, elle les divise davantage : elle semble être une commission pour rechercher les restes des victimes hutues de 1972 uniquement ; elle semble mettre les tueries de cette époque sur le dos de tous les tutsis à tel point que même les tutsis qui n’étaient pas encore nés se sentent coupables d’un crime qu’ils n’ont pas commis. Ils sentent que ce qu’ils subissent aujourd’hui (harcèlement dans tous les sens par le pouvoir cnddfdd) n’est rien d’autres qu’une vengeance du pouvoir hutu sur des tutsis innocents ( ngo umwana w’imbeba ahogwa urwanko rwa nyina : un petit d’une souris est victime de la haine envers sa maman). Nous avons par ailleurs démontré que les évènements de 1972 ont été déclenchés par des extrémistes hutus qui ont attaqué le sud du pays et dont les répercutions ont été senties même dans la capitale Bujumbura. La répression par le pouvoir Micombero qui en a suivie a été trop aveugle et violente. Beaucoup de hutus (intellectuels, commerçants, responsables administratifs, élèves ou étudiants, hommes influents dans la société etc…) ont été tués. Notre enquête a montré que les femmes et les enfants ont été épargnés car les gens étaient d’abord invités dans des réunions et ils étaient tués sur place. A notre connaissance, aucun tutsi n’a pris une machette pour tuer son voisin hutu. Il est alors incompréhensible que les tutsis soient toujours pointés du doigt par le pouvoir cnddfdd d’être responsables des hutus morts en 1972. Son porte-parole Kenny Claude Nduwimana, reporter de la CVR , ne cessait jamais d’insulter tous les tutsis en général, les accusant du sang des hutus comme si même un enfant qui nait tutsi aujourd’hui, nait avec un péché qu’il n’a pas commis. La garde à vue de Kenny Claude au SRN aurait été causée par le fait qu’il a divulgué des secrets sur un projet de présentation du rapport de la CVR par son patron Pierre Claver Ndayicariye devant le sénat et le parlement. Avec l’éloquence utilisée par ce Monsieur pour susciter les sentiments de haine des hutus envers les tutsis, Ndayicariye devrait au moins apprendre à dire la vérité des faits. Nous disons que les témoins dont il parle sont aujourd’hui tous membres du cnddfdd, ils étaient en 1993 tous membres du parti Frodebu qui a planifié et exécuté le génocide des tutsis de 1993 ( rapport ONU : S/1996/682 DU 22 Aout 1996). Le souci de ses témoins, qui est par ailleurs la volonté du pouvoir cnddfdd, est de cacher les preuves de ce génocide des tutsis de 1993. Ce n’est pas alors étonnant que ses témoins lui montrent d’abord les fosses communes dans lesquelles ils ont jeté les corps des tutsis qu’ils ont tué car le cas de 1993 est différent de celui de 1972 car en 1993, ce sont les hutus qui ont pris machettes, lances et serpettes pour tuer leurs voisins tutsis après avoir brulé leurs maisons et pillé tout ce qui s’y trouvait. C’est pourquoi ces criminels qui ont pris le chemin du maquis après, ont toujours attaqué les camps des déplacés où se trouvaient les rescapés pour faire disparaitre tous les témoins gênants et récupérer leurs terres.
Jusqu’à présent, Ndayicariye n’a rien dit sur les fosses communes dans lesquelles des centaines de milliers de tutsis ont été jetés en 1993. N’a-t-il pas encore eu de témoignages sur ce cas ? A-t-il la mission de chercher des restes des corps des hutus uniquement ? Est-il certain que tous les os qu’il a déjà déterré sont ceux des hutus tués en 1972 puisqu’il n’en a pas les moyens techniques de le savoir.
Les provinces de Gitega et Karuzi dans lesquelles Ndayicariye a découverts beaucoup de restes des victimes des évènements de 1972 sont les plus touchées par les évènements de 1993. Il y a des zones entières où aucun tutsi n’est resté. Un rescapé du génocide des tutsis de 1993 interrogé un mois après le coup a révélé à nos enquêteurs que ‘’dans la journée du jeudi 21 octobre 1993 , toutes les collines de la commune Makebuko en province Gitega avaient reçu un message de commencer à tuer les tutsis . Au cours de la matinée du 22 octobre 1993 , toutes les familles tutsies ont été encerclées . Des hordes meurtrières de militants du Frodebu ont commencé à brûler des maisons et des caféiers et à piller pendant que d’autres ligotaient leurs victimes dont la plus grande partie était conduite à la bifurcation de la R.N 8 et de la Route Gitega-Ruyigi pour les exécuter sur les ordres de l’administrateur communal. Des fosses communes avaient été creusées à cet endroit pendant la journée du jeudi 21 octobre 1993.
C’est un endroit très visible que les gens connaissent, mais rien n’indique que Ndayicariye a eu échos du lieu ou s’il n’a pas d’information que ce sont les hutus qui y sont enterrés.
URN HITAMWONEZA continue à dire que chaque personne est responsable des actes qu’il a posés. Comme en 1993 des enquêtes ont été faites par une commission indépendante et qu’elle a montré les responsables de cette barbarie meurtrière, il est clair que tous les hutus ne sont pas coupables ; ceux qui ont du sang des tutsis sur leurs mains sont bien connus. Tôt ou tard, ils devront répondre de leurs actes. De même, pour les tueries de 1972, les responsabilités devraient être établies pour que tous ceux qui ont commis ces crimes (attaques et massacres des tutsis, surtout au Sud du pays et ceux qui ont tué les hutus à la suite de ces attaques ) soient punis conformément à la loi pour que tous les tutsis ne soient pas injustement accusés de ces crimes dans la globalisation totale. Le pouvoir actuel qui ne veut pas que des commissions neutres fassent ce travail d’enquête pour établir les responsabilités individuelles a probablement un autre objectif ; celui de dresser les hutus contre les tutsis en vue d’un autre génocide en préparation. Qu’il se prépare aussi à en assumer les conséquences. Nous continuerons le monitoring de tous ses faits et gestes afin de les porter à la disposition des juridictions habiletés à juger de tels crimes. WhatsApp contact: +31685638237
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