Burundi : Quand un criminel rend hommage à un autre.

Burundi : Quand un criminel rend hommage à un autre.
Le 7 janvier 2021, le Burundi a perdu deux personnalités très connues de l’opinion tant nationale qu’internationale. Le premier est Mgr Jean Louis Nahimana, ce serviteur de Dieu connu pour son franc- parlé et qui a dirigé la commission vérité et réconciliation. Il est mort de maladie à l’hôpital Bumerec à Bujumbura. Que la terre lui soit légère.
Le deuxième s’appelle Jérôme Ndiho, un homme connu pour avoir été porte-parole d’un groupe rebelle qui a commis le génocide des tutsis au Burundi. Il est mort d’un accident de véhicule sur la RN1.
Jérôme Ndiho est connu spécialement pour avoir revendiqué l’assassinat de 40 séminaristes de Buta en province Bururi le 4 mai 1997 tués par des criminels génocidaires du cnddfdd. Ils ont investi les dortoirs des élèves la nuit et leur ont demandé de se séparer, les hutus à part, les tutsis à part, afin de ne tuer que les tutsis. Ils étaient dans la continuité du plan de génocide des tutsis qu’ils avaient commencé depuis 1993. Les enfants ont refusé, préférant mourir ensemble comme des frères. Ce sont les mêmes génocidaires qui ont tué plus de 600 tutsis du camp de déplacés de Bugendana, rescapés du génocide de 1993. Ils ont aussi tué Mgr Joachin Ruhuna suite à son homélie leur demandant de ne pas continuer à tuer des innocents. C’était lors des funérailles de ces déplacés de Bugendana. Jérôme Ndiho était donc le porte-parole de ces criminels.
S’il est vrai qu’il pouvait ne pas avoir mis son nez dans ce génocide, le simple fait d’accepter de revendiquer leurs actes ignobles signifie cautionner ce qu’ils ont fait, assumer donc l’entière responsabilité de leurs actes. Il devient automatiquement génocidaire comme eux.
Comme un criminel rend hommage à un autre, nous lisons sur un tweeter sorti par Evariste Ndayishimiye que Jérôme Ndiho est un véritable patriote qui s’est sacrifié pour le retour et la défense de la démocratie au Burundi. Nous nous disions c’est plutôt Mgr Jean Louis Nahimana, un serviteur de Dieu, qui a œuvré pour le rapprochement des cœurs comme nous le demande la bible qui les méritait. Difficile pour Evariste Ndayishimiye et sa clique de rendre hommage à de tels hommes qui mettent en avant le bien de tous, dont leurs paroles et actes répondent aux normes de la logique élémentaire, qui n’acceptent pas d’être manipulés comme Pierre Claver Ndayicariye . Nous y reviendrons.
Rappelons qu’après le génocide des tutsis par les hutus du Frodebu et du palipehutu en 1993 dont le prétexte était l’assassinat du président Ndadaye Melchior, la plupart des criminels ont pris le chemin du maquis soi-disant pour aller combattre pour le retour de la démocratie. Ils y seront rejoints par beaucoup de jeunes hutus sensibilisés et recrutés sur base des divisions ethniques (les tutsis ont tué notre président hutu, ils ne veulent pas qu’un hutu puisse accéder à la tête du pays, disaient-ils). Des étudiants des Universités, des élèves des écoles secondaires, les rejoindront progressivement les années qui ont suivi, sans oublier la majorité des candidats officiers hutus de l’Institut Supérieur des cadres militaires ISCAM. Parmi ces derniers se trouve un certain Ngurube Melchiade qui a été un grand criminel pendant le génocide de 1993. Juste après l’assassinat de Ndadaye, il est parti organiser les hutus de sa province Gitega pour tuer les tutsis. Il a lui-même tué de ses propres mains, le 24 octobre 1993, un certain Jean Marie ; NYANDUZA Acquiline, veuve de Michel YOYA ; Pascasie CIZA, épouse de NAHIMANA Charles, ainsi que ses 3 enfants. Il est parmi les premiers éléments qui ont commencé la rébellion à l’intérieur du pays, mis à part Adolphe Nsimirimana et son équipe qui l’ont commencé à Kamenge dans la capitale Bujumbura . Il mourra dans le lac Tanganyika, tué par l’armée régulière quand lui et son groupe tentaient de rejoindre la Rd Congo passant par le Sud du Burundi. La plupart des membres de la clique militaire au pouvoir aujourd’hui sont allés les rejoindre vers les années 1995 après avoir quitté les universités ou écoles secondaires. Evariste Ndayishimiye et d’autres éléments qui nous sont inconnus ont d’abord passé par une formation militaire au sein des FDRL Interahamwe au Rwanda par les français avant de les rejoindre.
Ils ont alors continué à pourchasser les tutsis rescapés partout où ils étaient dans les camps des déplacés et dans les écoles, sans oublier les attaques des ménages des tutsis et les embuscades sur les routes pour sélectionner et tuer les tutsis comme s’ils étaient tous responsables de la mort du président Ndadaye. Voilà ce que Jérôme Ndiho ne cessait jamais de revendiquer. Et il est le premier homme à qui Evarste Ndayshimiye de hâte à rendre hommage. Sous d’autres cieux, lui comme Ndayishimiye et toute la clique devraient être à la Haye.
URN HITAMWONEZA voudrait encore une fois rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale que tous ceux qui ont tué les tutsis en 1993 sont bien documentés, leurs noms sont connus, colline par colline ; ceux ont commandé l’opération de l’assassinat des enfants de Buta, de Mgr Joachin Ruhuna sont connus, ils se la coulent douce aujourd’hui au sein des corps de défense et de sécurité, de même que ceux qui ont fait assassiner les déplacés de Teza, de Bugendana et ailleurs. Qu’ils sachent que le jour où ils ne seront plus sous la protection de ce pouvoir génocidaire, ils devront répondre de leurs actes. Il en est de même pour tous ces criminels du système cnddfdd qui ont continuellement tué les tutsis et les hutus de l’opposition depuis 2005 jusqu’à ce jour.

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