Burundi: Le non-dit sur le choix de la date du 12 décembre 2020 pour célébrer la victoire diplomatique du pouvoir cnddfdd
Le 4 décembre 2020, le conseil de sécurité des Nations Unies a pris une décision de retirer le Burundi de son agenda politique. C’est dire qu’il ne constitue plus une menace sécuritaire dans le monde.
La clique militaire au pouvoir a attendu le 12 décembre 2020 pour organiser des manifestations à Bujumbura, à Gitega et à Ngozi pour montrer sa joie pour une décision si longtemps négociée. Et cette date est connue pour pas mal de burundais, comme une date de malheur et de pleur, une date qui leur rappelle des centaines de tutsis, spécialement des jeunes, qui ont été éveillés dans leurs maisons et fusillés par certains militaires de la BSPI ( Brigade spéciale de protection des institutions) et certains policiers de l’API ( Appui aux Institutions) , appuyés par la milice imbonerakure, dans les quartiers de Ngagara, Mutakura, Jabe, Nyakabiga et Musaga. Vous constatez que ce sont des quartiers habités majoritairement par des tutsis et qui ont massivement participé dans les manifestations contre le 3eme mandat illégal et illégitime de feu Président Pierre Nkurunziza.
Appelons les choses par leurs noms, la clique militaire à la tête du pays a profité de ces attaques des camps militaires de la capitale et ses environs pour envoyer sa machine à tuer, massacrer le maximum de tutsis possible, prétextant que ces jeunes ont participé dans ces attaques. Comment quelqu’un peut-il lancer une attaque sur le camp Ngagara ou même sur l’Iscam à Musaga et se replier sur le quartier Nyakabiga avec la présence des militaires, des policiers et des imbonerakure partout ? Incompréhensible. C’est dire tout simplement qu’à chaque occasion qui se présente, ces criminels du cnddfdd, mettent le paquet double pour essayer d’accélérer son plan de génocide des tutsis et de ses opposants politiques.
Le choix de la date du 12 décembre 2020 comme date de la manifestation de joie était porteur d’un message clair, aussi bien pour le groupe des criminels du cnddfdd et des imbonerakure que pour la communauté internationale en général et le conseil de sécurité des Nations unies en particulier.
Aux premiers, le message était de leur dire : nous avons tué des centaines de milliers de tutsis en 1993 ; quoi que le rapport d’une commission du secrétaire général des Nations Unies, Boutros Boutros Ghali, ait spécifié que c’était un génocide des tutsis par les hutus du Frodebu ( S/1996/682 du 22 Aout 1996), personne n’a jusqu’ici été poursuivie. Nous les avons tués dans les camps de déplacés, dans les écoles, sur les routes, en sommeil dans leurs ménages, et pourtant nous sommes au pouvoir et nous continuons à tuer qui nous voulons. Nous les avons tués le 12 décembre 2015 et nous avons continué à les tuer, l’Union européenne et d’autres organisations onusiennes qui s’étaient méfiées de nous commencent à reprendre la coopération ; et voilà que malgré les cris des organisations des droits de l’homme et le rapport de la commission onusienne des droits de l’homme, le conseil de sécurité des Nations Unies vient, lui aussi, de reconnaitre que nous avions le droit de faire tout ce que nous avons fait. Aujourd’hui, nous avons le feu vert de faire tout ce que nous voulons et personne ne dira plus un mot. Tous ces pays viendront se courber devant nous comme ils l’ont fait ces derniers jours. Voilà un message que la plupart d’insensés criminels du cnddfdd comprennent très bien.
A la fameuse communauté internationale, le message est : nous avons vu votre faiblesse ; nous sommes un pays souverain, nous ferons tout ce que nous voulons, à votre moindre réaction, nous organiserons des marches manifestations contre vous et vous finirez par vous taire.
URN HITAMWONEZA a toujours crié, et il continuera à crier pour faire comprendre à qui veut l’entendre que la clique militaire au pouvoir à Gitega planifie la phase finale du génocide des tutsis et des hutus de l’opposition. Le conseil de sécurité des nations unies et l’union européenne sont aujourd’hui entrain de renforcer sa position comme s’ils étaient ses complices car ils ne diraient pas qu’ils ne voient pas les signes avant-coureurs de ce génocide. Les manifestations du 12 décembre 2020 étaient un signe de victoire du pouvoir de Gitega sur la communauté internationale. Il sait maintenant qu’il peut faire tout ce qu’il veut et personne ne réagira. L’expérience leur a déjà montré que la décision du conseil de sécurité d’envoyer des forces au Burundi a été annulée après qu’ils aient manifesté pour les refuser ; aujourd’hui, ils ont demandé que le Burundi soit retiré de l’agenda politique du conseil de sécurité et ils viennent d’avoir gain de cause. Il ne reste à la clique militaire que de bien organiser ses imbonerakure, coordonner ses activités avec les FDRL Interahamwe qui ont leurs positions au Burundi et les autres groupes de forces négatives se trouvant à l’Est de la RD Congo pour passer à l’action dans le silence total.
Il est temps que les burundais constatent que la communauté internationale ne se soucie plus des problèmes burundais car ferme les yeux sur les violations graves de droits de l’homme jusqu’au génocide que le pouvoir de Gitega inflige aux tutsis et hutus de l’opposition. Il est de notre devoir de nous lever comme un seul homme, nous tous qui avons soif d’un pays de paix et de sécurité pour tous, pour réunir tous les moyens qu’il faut et chasser du pouvoir cette poignée d’hommes qui prennent en otage le pays. De ce seul acte dépendra un bon avenir pour le Burundi.