Burundi: Les non-dits sur le génocide des tutsis en 1993

Burundi: Les non-dits sur le génocide des tutsis en 1993.
Ils avaient raison les membres de la commission désignée par Boutros Boutros Ghali pour enquêter sur le coup d’Etat qui a conduit à l’assassinat de Melchior Ndadaye ainsi que sur le génocide des tutsis qui en a suivi. La commission a dégagé une des conclusions suivante : ‘’La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l’instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes’’.
C’est vrai. Le génocide a été planifié par les membres du Frodebu. L’administration était, de la base au sommet, composée par les seuls membres de ce parti présidentiel. Ils ont été les plus actifs dans la mobilisation des hutus pour tuer tous les tutsis ; certains ont donné des coups d’envoi eux-mêmes. L’assassinat de Melchior Ndadaye aurait été juste un prétexte, sinon, le génocide allait se faire car était bien planifié, les hutus n’attendaient qu’un sifflet pour commencer. Ce témoignage des rescapés de Rutegama est parlant : ‘’ depuis la proclamation des résultats provisoires des élections présidentielles le 2 juin 1993 , les membres du FRODEBU ont , dans la soirée , sonné l’alerte aux coups de sifflets et de tambours , ils ont agressé les tutsis et les hutus upronistes , à commencer par le premier secrétaire communal de l’Uprona , par des insultes , des intimidations , des jets de pierres , des menaces d’expropriation et de mort . Il a fallu que le responsable communal du FRODEBU, Monsieur Siméon NTAHONIKORA, sur pression de l’administrateur communal d’alors, sillonne les collines de Rutegama , pour intimer aux membres de son parti , l’ordre d’arrêter les menaces et les casses , avec le mot de passe : “ Rwa rubanza rwasivye (l’affaire est remise )’’.
Une certaine opinion essaie de blanchir Melchior Ndadaye arguant que si le Frodebu a planifié le génocide des tutsis en 1993, cela aurait été fait à l’insu de Ndadaye. Faux et archifaux. Ceux qui avancent ces théories veulent justifier la qualification d’héro de la démocratie collée à Melchior Ndadaye après sa mort; sinon, il serait incompréhensible qu’il soit appelé héro après tant de centaines de milliers de tutsis qui ont été tués par les membres de son parti. Dire que la planification du génocide a été faite sans lui et sans son aval n’est pas du tout vrai car ses services de la documentation (services de renseignement présidentiel) ont distribué du matériel à utiliser pour tuer les tutsis , bien avant le 21 octobre 1993. Voici un témoignage d’un rescapé de Kayanza : ‘’ déjà le 18 octobre 1993 , 3 jours avant les massacres en commune de Rango , Monsieur Ndikumwami Richard, accompagné de Monsieur Sendegeya Christian respectivement ex –Administrateur Général de la Documentation et Administrateur Général –Adjoint de la Documentation , s’étaient rendus en commune de Rango . Là, ils ont tenu un meeting à la paroisse de Gasenyi au cours duquel ils ont révélé qu’un putsch se préparait et que les hutus devaient alors passer à l’action en exterminant les tutsis et les hutus de l’opposition .Les deux personnages venaient de donner les mêmes enseignements dans d’autres coins comme au chef-lieu de la Province Kayanza’’.
Des machettes neuves avaient aussi été distribuées dans d’autres provinces. Des tronçonneuses pour couper les arbres et obstruer les routes, des bidons d’essence pour bruler les maisons ont été aussi distribués au sein de la population hutue du Frodebu.
Le saviez-vous ? Un vieux hutu nommé Rurankiriza habitant à 100 m de paroisse Gasenyi/Kayanza mérite d’être appelé héro à la place de Melchior Ndadaye. Selon les témoignages des rescapés de Kayanza, il s’est donné la mort en voyant des machettes débarquées dans sa maison par l’ex-administrateur général de la documentation , Monsieur Ndikumwami Richard ; ayant eu écho de la destination de ces machettes ( pour tuer les tutsis ) , Rurankiriza ,qui avait des amitiés profondes avec les tutsis , et , ayant supplié ses deux fils de ne pas s’adjoindre à de tels actes mais obtint de leur part une fin de non-recevoir , préféra plutôt se donner la mort au lieu d’assister à ces massacres.
L’extrémisme le plus extrême s’est fait remarquer chez le fameux TANGITATI Melance , enseignant à GASERA dans commune Mutumba de Karuzi. Ce dernier est l’un des grands organisateurs du massacre des tutsis à la sous-colline BUTAHA. Pour donner le coup d’envoi de ces tueries, il tua sa propre femme, Thérèse FUTUGURU qui était tutsie.
C’est autant de faits soulevés par URN HITAMWONEZA dans son objectif de montrer au public la réalité sur les évènements qui ont endeuillés le Burundi. Le rapport S/1996/682 du 22 Aout 1996 parle aussi des hutus qui seraient tués par les militaires dans la répression après le génocide des tutsis. Notre souci est que la responsabilité de chacun soit établie par des organes indépendants habilités et que chacun réponde de ses actes. Nous nous opposons farouchement à la couverture mutuelle dans les crimes qui conduit automatiquement à l’impunité. Tous ces criminels devront un jour être traduits devant les juridictions et sanctionnés. C’est la seule voie d’espérer une paix durable dans notre pays. WhatsApp contact: +31685638237
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