Burundi: Pourquoi les vrais planificateurs de l’assassinat du président Ndadaye n’ont-ils pas pensé à la protection des tutsis?
Nous continuons nos analyses sur les évènements qui ont entouré l’assassinat du feu président Ndadaye Melchior. Ce dossier revient à la surface avec les condamnations des autorités militaires et politiques, dont l’ancien président Pierre Buyoya, par la justice du cnddfdd ; des jugements qui interviennent 27 ans après les faits. La justice s’est penchée sur ce dossier depuis longtemps, des condamnés ont déjà purgé leurs peines. Beaucoup estimaient que seuls les exécutants ont été jugés, mais les planificateurs sont restés impunis. Que 27 ans après, le cnddfdd remette à la table le dossier, cela n’est nullement pas par souci de justice pour Melchior Ndadaye et ses collaborateurs, mais c’est tout simplement une exploitation politique de l’affaire pour remobiliser tous les hutus autour de la clique militaire du cnddfdd en perte de confiance du peuple pour n’avoir pas réussi à faire un seul pas vers le développement du pays. Son objectif aujourd’hui est de semer les divisions ethniques au sein de la population burundaises ; montrer que les leaders actuels sont entrain de défendre la cause hutue. C’est cet esprit de vengeance qui les animent et qui leur pousse à poser des actes irréfléchis, en dehors de toute logique élémentaire et de la loi. En plus de ces condamnations fantaisistes, Pierre Claver Ndayicariye sillonne les collines du pays pour chercher les restes des corps enterrés au cours des différents évènements qui ont endeuillé le peuple burundais faisant croire à l’opinion que ce sont tous des hutus tués en 1972. Il n’a jamais montré des restes des corps des tutsis tués en 1993 par ses patrons qui sont au pouvoir aujourd’hui. Et il sait très bien que lui et son équipe regroupés dans ce qu’ils ont appelé abusivement ’’ commission vérité et réconciliation’’ n’ont aucune compétence de déterminer si un tel os date de 1965, 1972, 1988,1993 ou 2015, puisque des restes de corps avec des habits encore en bon état ont été montrés aux médias par la fameuse CVR de Pierre Claver Ndayicariye.
Ndayicariye et la clique militaire du cnddfdd qui le manipule sont sans ignorer que dans beaucoup de provinces du pays, plus de 99% des tutsis ont été massacrés par les hutus du frodebu et du palipehutu ; les uns parmi eux ont participé activement dans ce génocide, ou encore leurs frères, leurs pères ou proches. Où sont les restes des corps de tous ces tutsis assassinés ? Certains ont été jetés dans les rivières en leur disant que l’eau va les conduire chez eux en Egypte, d’autres dans les latrines, d’autres encore dans des fosses communes que Ndayicariye est entrain de fouiller.
Tous ces tutsis ont été tués atrocement sans aucun dérangement par des bandes de hutus activés par l’admiration frodebu, du gouverneur jusqu’aux chefs de collines. Ils ont pris le temps de les rassembler, les ligoter et les tuer comme ils voulaient sans aucune intervention. Où étaient les forces de défense et de sécurité sensées les protéger ? S’il est vrai que ces criminels avaient détruit les ponts, barricadé les routes par des troncs d’arbres pour éviter ou freiner toute intervention, il est aussi vrai que dans beaucoup de coins, l’intervention a trop tardé ou n’y est même pas arrivée du tout. Pourtant, les militaires et les policiers étaient dans presque tous les coins du pays au moment des élections de 1993. Ils ont sans doute regagné leurs unités respectives après les élections.
Beaucoup d’analystes estiment que si ces militaires et policiers avaient gardé les mêmes positions qu’ils avaient avant et au moment des élections, il n’y aurait pas eu autant de victimes. Les militaires auraient sauvé beaucoup de tutsis ; les criminels hutus n’avaient pas encore d’armes à feu, ils n’utilisaient que des armes blanches.
Comment les chefs militaires, stratèges qu’ils étaient, avec un commandant suprême militaire, n’ont-ils pas pensé à garder les militaires sur position pendant un délai raisonnable après les élections sachant que la campagne électorale était si mouvementée, ponctuée de slogans hostiles aux tutsis upronistes. La menace était visible et connue de tous. Planifier un coup d’Etat pour un président élu de cette manière sans avoir pris des mesures suffisantes de protection des tutsis, était une erreur grave. Le président Buyoya, convaincu de sa politique d’unité nationale, ne croyait peut être pas que des hutus se lèveraient un jour pour prendre des machettes et tuer systématiquement tous leurs voisins tutsis.
Le rapport de la commission des NU (Rapport S/1996/682 du 22 Aout 1996) montre qu’avant l’assassinat de Ndadaye, au moins deux tentatives de coups d’Etat avaient été faites. Ici revient la question de savoir qui sont les vrais planificateurs de l’assassinat de feu président Ndadaye. Nous avons montré dans nos éditions précédentes que beaucoup d’acteurs (aussi bien burundais qu’étrangers) auraient influencés de près ou de loin dans la planification de ce coup d’Etat de 1993 suivi de l’assassinat de Ndadaye et ses collaborateurs. Ceci semble confirmer que ce n’est pas un groupe de militaires et de politiciens de l’UPRONA seuls qui sont à la base de cet acte ignoble car ils auraient au moins pensé à mettre en place un dispositif de protection des tutsis éparpillés à travers le pays. Ne pas le faire serait plus que criminel.
URN HITAMWONEZA estime que la justice cnddfdd ne peut en aucun cas juger de tels dossiers ; qu’il faut mettre en place un autre mécanisme avec des compétences suffisantes pour le faire. Le Burundi a besoin d’une justice réconciliatrice ; non pas pour s’auto amnistier, mais pour faire des enquêtes objectives, séparer les coupables des innocents ; arrêter et juger tous les vrais coupables, pour que tous ceux qui ne sont pas impliqués dans ces dossiers de sang puissent vivres ensemble en paix. Il faut que chacun puisse répondre de ses actes, les assassins de Ndadaye comme les auteurs du génocide de 1993 et tous les crimes de sang qui ont suivis jusqu’à ce jour. Seule la neutralisation de tous les criminels pourra donner un espoir pour un bon avenir de tous les burundais. Puisqu’ils ont le pouvoir et l’argent, il faut d’abord réunir tous les moyens nécessaires pour enlever le pouvoir aux mains de cette clique militaire qui prend aujourd’hui en otage tout un peuple. WhatsApp contact: +31685638237
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