Burundi: Les imbonerakure et interahamwe sont plus considérés par le pouvoir de Gitega que les corps de défense et de sécurité (1ere partie)

Burundi: Les imbonerakure et interahamwe sont plus considérés par le pouvoir de Gitega que les corps de défense et de sécurité (1ere partie)
Ce constat est amer. Il est incompréhensible qu’un pouvoir qui a une armée, une police (que la constitution de 2018 appelle les corps défense et de sécurité : CDS) et un service national des renseignements, imagine à recruter, entrainer et armer une milice du parti au pouvoir et lui donner des pouvoirs qui dépassent ceux des corps supposés être professionnels (probablement qu’ils ne le sont pas, raison pour laquelle le pouvoir cherche d’autres forces comme imbonerakure et interahamwe). Nous aurons l’occasion de parler de cet aspect de professionnalisme de ces CDS.
Pour faire une analyse de ce sujet, nous allons progressivement utiliser les articles de la constitution qui parlent de l’organisation, des missions et du fonctionnement des CDS, pour voir si réellement cette constitution (celle de 208 fabriquée par le cnddfdd) est respectée.
Avant d’analyser ce que dit la constitution, nous partons de la déclaration du colonel Remy Cishahayo, nouveau gouverneur de la province Kayanza pour montrer à quel point les CDS sont allergiques face à cette situation ; celle qui consiste à faire exécuter aux imbonerakure et interahamwe une mission légalement confiée aux CDS. A la prise de ses nouvelles fonctions, le Col Cishahayo a dit que ‘’ un imbonerakure que je croiserai sur la route en patrouille, je l’embarquerai dans mon véhicule et le conduirai au cachot’’. Cette colère du gouverneur illustre bien celle qui règne dans les cœurs de beaucoup de membres des CDS qui n’osent pas l’exprimer car risqueraient leur vie sans rien changer. La preuve est que deux semaines après, le ministre Ezéchiel Nibigira est allé dans la même province démentir ce que le gouverneur avait dit et a donné l’ordre de reprendre les patrouilles’’ tout de suite’’. Le colonel a été déshonoré dans sa province, tous les membres des CDS ont été humiliés. Les imbonerakure et leurs chefs dictent l’attitude à prendre en matière de sécurité, ils ont le dernier mot. Personne ne le démentira car cette milice arrête, torture et tue qui elle veut dans l’impunité totale. Le président Evariste Ndayishimiye a tenté d’instaurer l’ordre au sein de cette organisation en ordonnant de sanctionner les coupables. Cela a été faite une ou deux fois (cas de Kayogoro où des coupables, composés des imbonerakure , policiers et administratifs ont été emprisonnés), la pratique n’a pas continué. Rien ne nous dit que même ceux qui ont été emprisonnés ne seraient pas déjà relâchés. C’est dire que le président a eu des menaces et a adopté une attitude contraire ; celle de se taire pour laisser les choses continuer comme avant. Cela montre à qui veut comprendre que le président de la République n’est pas lui le capitaine du navire, il y a d’autres qui prennent des décisions à sa place. Souvenez-vous de sa déclaration à la fin de la croisade de prière à Ngozi demandant à tous les leaders de se préparer pour déclarer leurs biens comme le demande la constitution. Un mois après, il a changé lui-même le discours disant cette fois ci que les biens de quelqu’un est un secret qu’on ne peut pas dévoiler. Pauvre président !!
Revenons à nos moutons. L’article 246 de la constitution de la République du Burundi stipule que’’ les Corps de défense et de sécurité sont établis conformément à la loi. En dehors de ceux-ci, il ne peut être créé ou levé aucune autre organisation armée’’. La présence des imbonerakure et des interahamwe au Burundi viole cet article de la loi mère. Comment un pouvoir qui viole lui-même la constitution du pays pourrait-il, dans la logique des choses, demander que le peuple la respecte ou respecte d’autres lois issues de celle-ci ? C’est de là que vient l’impunité observée à travers tout le pays.
A qui profite cette impunité ? Au pouvoir qui l’institutionnalise comme mode de gouvernement car il en profite pour se maintenir au pouvoir en trichant les élections, en faisant taire toute voix gênante, en intimidant les gens par les arrestations arbitraires, les emprisonnements, les tortures et même des assassinats ciblés. C’est un pouvoir qui restera dans des manœuvres défensives et qui ne pensera jamais au bien-être et au développement de son peuple.
Nous allons continuer notre analyse , dans nos prochaines publications, sur la composition, mission et fonctionnement des CDS en se basant sur la constitution pour montrer qu’ils ne font pas de façon professionnelle leur mission, raison pour laquelle le pouvoir de Gitega confie ces missions à des groupuscules les plus confiants auxquels il associe les milices imbonerakure et interahamwe
D’ores et déjà, URN HITAMWONEZA réaffirme que le Burundi ne pourra pas retrouver la paix avec ces milices et propose que tout soit fait pour les démanteler et laisser le travail aux CDS. Ces derniers sont aussi à réformer pour qu’on arrive au finish à mettre en place des CDS professionnels, réellement républicains. WhatsApp contact: +31685638237
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