Burundi: Les véritables commanditaires de l’assassinat du Président Ndadaye seraient la France de Mitterrand et le Rwanda de Havyarimana :Analyse (2eme partie)

Burundi: Les véritables commanditaires de l’assassinat du Président Ndadaye seraient la France de Mitterrand et le Rwanda de Havyarimana :
Analyse (2eme partie)
Des peines de perpétuité, d’emprisonnement pour 20 ans ont été prononcées le 19 octobre 2020 par la cour suprême du Burundi, à la veille de la commémoration du 27eme anniversaire de l’assassinat de feu Président Melchior Ndadaye. Des politiciens et des officiers, membres des anciennes forces armées burundaises, ont été condamnés, y compris l’ancien président Pierre Buyoya, le prédécesseur de Ndadaye.
En cette date mémorable du 21 octobre 2020, nous nous permettons de nous poser plusieurs questions sur les véritables commanditaires de l’assassinat de ce premier président hutu, dit ‘’ démocratiquement élu’’ ; des élections que nous qualifions sans hésitation aucune d’’’élections ethniques’’. La campagne électorale a été faite sur base ethnique, les portes à portes effectuées même la nuit étaient sur simple critère ethnique, les slogans pendant la campagne électorale était basés sur l’ethnisme et les menaces de génocide des tutsis. Bref, un vote ethnique pour sanctionner les tutsis qui avaient monopolisé le pouvoir, voire même les éliminer physiquement comme c’était planifié dans leur ‘’plan juin’’
Ce qui nous occupe aujourd’hui est d’analyser ensemble le rôle de la France de François Mitterrand et du Rwanda de Juvénal Havyarimana dans l’assassinat de ce président. D’aucun penserait d’ores et déjà que les deux ne joueraient aucun rôle dans cet assassinat car soutenaient que la majorité ethnique accède au pouvoir pour écraser la minorité ethnique, les tutsis. Oui, du simple œil d’un observateur non avisé, le constat est celui-là. Au-delà de la vérité que c’est le fameux caporal Kiwi qui l’a égorgé et qui a été emprisonné avec d’autres caporaux, au-delà du procès politique qui vient de se terminer, vient le moment de tenter de découvrir les véritables commanditaires. Nous basons notre analyse sur des faits observés avant et le jour même du coup d’Etat, le 21 octobre 1993.
Nous lisons dans un extrait du livre de Diomède Rutamucero : « La démocratie du nombre, arme pour le génocide contre les Tutsi au Burundi (1959-2005) » que la nuit fatidique du 21 octobre 1993, le chargé du service de renseignement de Havyarimana était à l’hôtel Source du Nil et un capitaine français du nom de Paul Barril avait passé sa nuit à l’hôtel le Doyen. Les deux observaient avec intérêt l’attaque du palais de Ndadaye. Est-il un fait de hasard que les deux hommes soient à Bujumbura la même nuit du coup d’Etat ? Seuls les naïfs peuvent le penser ainsi.
Nous lisons aussi que le président rwandais Juvénal Havyarimana n’était plus en bonnes relations avec Ndadaye en 0ctobre 1993. Là aussi, il n’est pas facile d’y croire quand on sait qu’il était le parrain de tous les extrémistes hutus, qui voulaient, comme la France et la Belgique, la prise du pouvoir au Burundi par la majorité ethnique hutue comme chez lui. Havyarimana avait aidé Ndadaye en tout, mais ce dernier avait commencé à se comporter comme un véritable Chef d’Etat et non comme Evariste Ndayishimiye devant John Pompe Magufuli. Nous lisons qu’il avait même commis un péché mortel envers Hvyarimana qui voulait le considérer comme son petit frère : il avait accordé en 1993 une audience à Paul Kagame, actuel Chef d’Etat Rwandais, qui était au maquis en ce moment pour combattre le gouvernement de Havyarimana. Le maquisard lui demandait de convaincre son homologue rwandais pour qu’il accepte les accords d’Arusha et adopte la politique d’unité nationale. Le président Ndadaye a transmis ce message à Juvénal Havyarimana dans son discours d’accueil au stade de Ngozi au moment où il était en visite au Burundi. Gratien Rukindikiza, alors officier d’ordonnance de feu président Ndadaye a vu le président Havyarimana se gratter les cheveux, un signe de protestation et de colère. Il est aussi dit qu’en septembre 1993, le Président Habyalimana avait encouragé Kabura Cossane, chef du Palipehutu, à attaquer le Burundi.
Vous comprenez que la haine de Habyalimana contre Ndadaye ne serait pas étrangère à son assassinat. Sa mort aurait, pour lui et la France, un double but. De un, il était intéressant de se débarrasser de ce président qui ne se montrait pas jusque-là aussi virulent envers les tutsis (jusqu’à accueillir à la présidence le rebelle Paul Kgame) qu’ils le voulaient. De deux, ils savaient que une fois tué , la majorité ethnique aurait eu un prétexte pour appliquer ‘’le plan juin’’ et se débarrasser des tutsis. C’est ce qui s’est passé après sa mort. Des milliers de tutsis ont été assassinés par des hutus extrémistes du Frodebu et du palipehutu.
URN HITAMWONEZA reste alors convaincu, aux yeux de ces témoignages, que la mort de Ndadaye n’est pas une affaire du lieutenant Kamana ou de quelques militaires caporaux burundais, ou de ces seules personnalités condamnées ce 19 octobre 2020 ; il y a aussi l’odeur de Habyalimana et de son ami Mitterrand. Nous demandons que cette affaire soit poussée plus loin pour que tous les commanditaires, comme les exécutants et toute personne impliquée soient connus et jugés par des juridictions compétentes. Nous exigeons aussi que tous les planificateurs et exécutants du génocide des tutsis (ils sont connus) qui a suivi cet assassinat soient punis à la hauteur des crimes commis.

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