Burundi: Le CNDDFDD distribue des armes aux imbonerakure comme le MRND les distribuait aux interahamwe avant 1994
Après le passage des groupes armés qui se sont faits entendre au Burundi depuis le 23Aout 2020, le calme semble régner au pays, on ne parle plus d’attaques depuis un certain temps, mais on ne cesse de trouver , ici et là, des cadavres d’hommes et femmes tués ligotés. Le gouvernement de Gitega a qualifié ces groupes qui se réclamaient de Red Tabara de bandits armés. Pourtant, la peur était perceptible aux yeux des autorités, aussi bien militaires que civiles. Le General Niyongabo Prime a vite fait le tour des divisions pour alerter les militaires et leur donner de nouvelles instructions ; les représentants de la milice imbonerakure et du parti cnddfdd au niveau national, provincial et communal, ont parcouru tout le pays, mobilisant tous les imbonerakure. Vous vous souviendrez du discours du ministre Ezéchiel Nibigira à Kayanza en date du 29Aout 2020 quand il demandait à la milice imbonerakure de reprendre leur travail de patrouille ‘’tout de suite’’, un travail que le gouverneur de cette province, le colonel Remy Cishahayo leur avait formellement interdit, leur promettant la prison pour quiconque sera surpris en patrouille. Il savait de quoi il parlait car ce travail est légalement confié aux seules forces de défense et sécurité.
Le discours du ministre Nibigira rappelle, pour ceux qui ont suivi la politique du Rwanda pendant la période qui a précédé le génocide des tutsis rwandais en 1994, celui de Ngirumpatse Mathieu, alors président du MRND qui disait : ‘’ J’ai donné des ordres, que les préfets et les présidents du parti fassent tout pour qu’au mois de juillet, les interahamwe soient déployés partout dans le pays’’. Et Jean Kambanda, brandissant son pistolet, a déclaré au public venu l’écouter, que ‘’ des armes sont déjà arrivées, elles seront bientôt distribuées en premier lieu à ceux qui ont déjà fait une formation militaire ; d’autres sont attendues d’ici peu pour que tous les jeunes ( interahamwe) aient leurs propres armes pour combattre l’ennemi ; ces jeunes tutsis ( parlant des combattants FPR) n’ont pas de force plus que vous’’
Au Burundi, des discours de haine ethnique ne sont pas prononcés publiquement au stade sauf Reverien Ndikuriyo qui disait, dans un langage imagé ‘’ Kora’’ (il s’adressait aux imbonerakure pour qu’ils tuent les tutsis pour récupérer leurs propriétés et maisons). Ce terme de Ndikuriyo, alors président du Senat, rappelle celui de Sindikubwabo Theodore au Rwanda qui incitait les hutus rwandais à commencer le travail leur demandé le plus vite possible. Le pouvoir de Gitega utilise les Kenny Claude Nduwimana pour répandre ces discours de haine via les réseaux sociaux ; envoie Pierre Claver Ndayicariye déterrer les restes des corps des gens tués au cours des crises cycliques qui ont endeuillé le Burundi et faire savoir que ce sont des hutus tués en 1972, une façon d’inciter les hutus à la vengeance.
Aujourd’hui, l’heure est à la distribution des armes aux imbonerakure à travers tout le pays. Et ce n’est pas la première fois que cette opération est faite, il s’agit maintenant d’un renfort. Au moins 200 AK47 et beaucoup de grenades viennent d’être distribuées dans des provinces frontalières avec les pays voisins sous la supervision des chefs du cnddfdd au niveau provincial et communal. Il s’agit des provinces de Cibitoke, Bubanza, Kayanza, Kirundo, Ruyigi, Makamba et Rumonge. Selon une source proche de la milice imbonerakure, des démobilisés du cnddfdd et des imbonerakure en provenance d’autres provinces seront déployés en renfort dans ces provinces ci- haut citées quand commencera la guerre.
C’est quand le début de cette guerre ? Quelle est la mission confiée à ces imbonerakure et démobilisés du cnddfdd à qui les armes sont distribuées ? Le pouvoir de Gitega sait pour quand il a planifié cette guerre. C’est Evariste Ndayishimiye et la clique militaire au pouvoir qui savent quand et comment elle sera menée et contre qui elle sera dirigée. Mais, selon des sources bien informées proches des imbonerakure, les armes distribuées ne seront pas utilisées pour se défendre contre un ennemi venu de l’extérieur du pays même si le gros des armes ont été distribuées dans les provinces frontalières ; ces armes seront utilisées pour, disent-ils, tuer tous les tutsis et les membres du CNL partout où ils se trouvent.
URN HITAMWONEZA alerte encore une fois les burundais, la communauté des pays de l’Afrique de l’Est, l’union africaine et les Nations Unies sur l’imminence du génocide au Burundi. Si aujourd’hui nous crions et que personne ne réagit, demain risque d’être trop tard. Au lieu que l’Union Européenne envisage discuter avec le Burundi sur la reprise de leur coopération, il faudrait plutôt renforcer les sanctions pour le contraindre à abandonner son projet macabre de génocide au Burundi, mais aussi dans la sous-région. Au cas contraire, cette organisation portera la lourde responsabilité d’avoir appuyé le pouvoir de Gitega dans ce projet. Les jeunes imbonerakure ne devraient pas oublié que les armes qu’ils reçoivent ne sont pas des pains, mais des outils à double tranchants. Ils deviennent des gibiers et chasseurs à la fois. Ils portent avec eux leur mort certaine. Et ceux qui les distribuent seront les premiers à fuir quand les moments seront durs. Tous les burundais doivent désormais être vigilants, Evariste Ndayishimiye et sa clique nous réservent des surprises désagréables.