Burundi: Persistance des violations des droits de l’homme au Burundi et pourtant, certains pays s’apprêtent à relancer la coopération.
C’est étrange, mais c’est vrai. Certains anciens partenaires bilatéraux et multilatéraux du Burundi ont déjà relancé leur coopération, d’autres sont en train de finaliser les modalités de sa reprise après 5 ou 4 ans de suspension. En tête vient la France qui n’a même pas pu cacher son attachement au régime cnddfdd et qui n’a pas hésité à se désolidariser des autres pays de l’Union européenne et qui a repris sa coopération en cachette avec le Burundi depuis le 30 octobre 2018 ; c’est Laurent Delahouse, alors ambassadeur de France au Burundi qui l’a révélé au public le 12 juillet 2019 lors de son discours dans une cérémonie à l’occasion de la fête nationale française. 50millions de dollars avaient été octroyés au Burundi comme aide directe soit disant pour renforcer le secteur de l’éducation. Il a été aussi dit que la France allait appuyer le Burundi dans le domaine militaire. Tout ceci en contradiction avec les décisions de l’Union Européenne prises en vertu de l’article 96 de l’accord de Cotonou. C’est en mars 2016 que l’UE a officiellement suspendu son aide directe au régime de feu Pierre Nkurunziza en réponse aux multiples violations des droits de l’homme qui ont suivi son troisième mandat illégal et illégitime. L’UE avait aussi décidé le 25 octobre 2018 de renouveler ses sanctions contre le régime de Pierre Nkurunziza.
La Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi qui a publié son quatrième rapport le 23 septembre 2020 à Genève stipule bien que le niveau des violations des droits de l’homme n’a pas diminué et que l’espace démocratique reste très restreint, l’impunité persiste. Selon le rapport, ‘’certaines personnes soumises à des sanctions internationales pour leur responsabilité présumée dans des violations des droits de l’homme en 2015 ont plutôt été nommées à des postes de responsabilité dans l’administration de Ndayishimiye ‘’. Et c’est normal que les violences au lieu de baisser d’intensité, ont plutôt augmenté. Les enquêtes faites par différentes associations en charge des droits de l’homme au Burundi parlent de 164 personnes déjà tuées depuis l’investiture d’Evariste Ndayishimiye le 18 juin 2020. Plusieurs cadavres ont été retrouvés décapités, des femmes ont été d’abord violées avant de les décapiter. Un phénomène nouveau observé au cours du mandat du président Neva qui ne cesse de chanter que la paix et la sécurité règne sur tout le territoire du Burundi. C’est peut-être ce discours alléchant qui trompe certains pays et organisations internationales qui ont déjà amorcé des discussions avec cette clique militaire en vue de relancer leur coopération.
A part la France qui s’est engagée depuis longtemps, l’Union Européenne, elle-même qui a imposé des sanctions à ce régime commence à faire des approches dans le sens de leurs suspensions. En témoigne l’audience de Claude Boshu, représentant de l’UE au Burundi, chez le General premier ministre Allain Guillaume Bunyoni en date du 10septembre 2020. Ils ont parlé suspension des sanctions et reprise des projets de développement.
Pourtant, le rapport de la commission d’enquête des NU sur le Burundi qui a été présenté ce 23 septembre 2020 montre très bien qu’il y a eu changement de président, mais que rien n’a changé en matière des violations des droits de l’homme.
Après présentation de ce rapport, le représentants de l’Union Européenne auprès des Nations unies n’a pas caché sa préoccupation face à la persistance des violations des droits de l’homme au Burundi et a demandé au régime de Gitega de libérer les prisonniers politiques, les représentants des associations des droits de l’homme, les journalistes ; de dissoudre la milice imbonerakure et de relancer le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition.
Même le représentants de la France (membre permanent au conseil de sécurité des NU) a exprimé ses préoccupations face aux violations des droits de l’homme au Burundi et a demandé au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye de punir tous les auteurs des différents crimes et de mettre fin à ces multiples violations des droits de l’homme
La question qui est restée en suspend est le renouvellement du mandat de cette commission pour qu’elle continue ses enquêtes au Burundi. Toutes les organisations des droits de l’homme ont exprimé leurs souhaits d’accorder encore une année de travail à la commission pour qu’elle continue à suivre de près l’état des droits de l’homme au Burundi.
Un constat amer : des pays qui prônent à longueur de journée les droits de l’homme dans le monde et qui constatent que la commission d’enquête a parfaitement raison dans tout ce qu’elle présente dans son rapport, mais qui continuent à appuyer un régime qui tue, torture, emprisonne et force à l’exil ses citoyens. Certains analystes disent que les pays le font pour des intérêts simplement politiques (ils continuent à aider de tels régimes malgré ces violations flagrantes des droits de l’homme)
URN HITAMWONEZA constate avec regret que certaines puissances sont en train de faire passer leurs contributions à la déstabilisation de la région des grands lacs par la fameuse reprise de coopération avec le Burundi. Ce sont ces intérêts politiques dont les spécialistes parlent. Nous tenons à rappeler au conseil de sécurité des NU que les soutiens qui sont donnés aujourd’hui au Burundi vont contribuer à commettre un autre génocide des tutsis, non seulement au Burundi, mais aussi dans la sous-région des grands lacs. Le Burundi est devenu le terrain de rassemblement de tous les criminels qui planifient le génocide des tutsis au Burundi, au Rwanda et dans l’Est de la RD Congo. Tous les moyens pour le mettre en exécution sont acheminés au Burundi sous la bénédiction de la clique militaire dirigée par Evariste Ndayishimiye. Les dernières informations disent que même le rwandais Paul Rusesabagina qui a déclaré à New York Times le 15 septembre 2020 qu’il a quitté Doubaï pour se rendre au Burundi sur invitation d’un pasteur (mais qui s’est retrouvé à Kigali) devrait aussi rencontrer le président Evariste Ndayishimiye. De quoi allaient-ils parler ? Affaire à suivre.
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