Burundi : L’Allemagne doit aussi se préparer pour réparer les dommages causés par la colonisation allemande au Burundi.

Burundi : L’Allemagne doit aussi se préparer pour réparer les dommages causés par la colonisation allemande au Burundi.
Nous condamnons la Belgique d’avoir instauré au Burundi la politique de ‘’Diviser pour régner’’ lors de la colonisation ; et nous considérons que cette politique est à la base des différentes violences cycliques qui ont régulièrement endeuillé le Burundi. Cette période coloniale a été dure pour le peuple burundais.
Aujourd’hui, nous nous penchons aussi sur la période de la colonisation allemande qui n’a pas été non plus des moindres. Partons de la Conférence de Berlin tenue entre le 15 novembre 1884 et le 26 février 1885 à l’initiative de Bismarck. Quatorze pays (l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Empire ottoman, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la Suède-Norvège ainsi que les États-Unis) étaient présents, mais aucun représentant africain n’a été convié alors qu’en gros la conférence ne concernait que des questions africaines. Compréhensible peut être car ils devraient parler de l’organisation et la collaboration européenne pour le partage et la division de l’Afrique à base d’une carte d’Afrique réalisée par le géographe allemand Kiepert.
En 1896, les allemands atterrissent sur le sol Burundais, commencent à s’établir sur la côte du lac Tanganyika précisément à Kajaga, pour envahir l’intérieur du pays par la suite. Mais, ils se sont heurtés à la résistance farouche de la royauté et son armée. En dépit de leur infériorité technique, les burundais ont résisté pendant 7 ans. Ils étaient armés, selon les historiens de leur unité, animés d’un esprit patriotique et soudés autour de leur souverain Mwezi Gisabo. Pourtant ils n’avaient que des lances et des flèches. Signalons que les mêmes lances et flèches avaient été mobilisées avec succès lors de l’invasion de l’esclavagiste Mohamed Bin Khalfan dit Rumaliza dans sa recherche forcée d’esclaves.
Cependant, Mwezi Gisabo finira par céder en juin 1903. Il accepta de signer avec les colons allemands le traité de Kiganda. Un évènement que les historiens mettent à la base de la destruction de la croyance, l’histoire et la culture burundaises. Mwezi Gisabo devrait aussi payer une amende de 424 vaches.
117 ans après, les burundais devraient se mobiliser pour réclamer la réparation des dommages causés par l’Allemagne lors de la colonisation du Burundi. Il ne s’agit pas seulement des 424 vaches que certains semblent vouloir chiffrer en termes d’Euros, il s’agit aussi des vaillants combattants tombés sur le champ d’honneur, du déshonneur du Roi Mwezi Gisabo, des travaux forcés pour le traçage des routes, les biens détruits etc..
Nous ne devrons pas non plus oublier que les allemands et les belges sont responsables de la nouvelle délimitation de notre pays le Burundi qui est devenu trop petit alors qu’au temps de Ntare Rugamba, le pays était plus grand car comprenait aussi bien le Bugufi et Buha ( presque deux tiers de la superficie actuelle du Burundi), mais aussi, selon les historiens, l’Est de la RDCongo . Ils disent que le lac Tanganyika n’était pas partagé comme il est aujourd’hui, mais était entièrement à l’intérieur du Burundi. Les colons, en délimitant les pays ne considéraient que les barrières naturelles, sans tenir compte des réalités locales (Lac Tanganyika et la Rusizi entre le Burundi et la Rdcongo ; Lac Tanganyika et la Maragarazi pour le Burundi et la Tanzanie)
URN HITAMWONEZA considère que la colonisation a réduit le Burundi et le Rwanda en de petits pays dans le but de pouvoir les contrôler avec beaucoup de facilités car ils avaient une organisation solide, une armée vaillante et une économie forte. Il a fallu aussi y instaurer une politique de divisions ethniques pour les affaiblir d’avantage. Ce qui causa d’énormes pertes. C’est pourquoi nous exigeons que les deux pays (Belgique et Allemagne) présentent officiellement leurs excuses aux burundais et acceptent de payer les dommages et intérêts de tout ce que leurs colonisations ont détruit ; qu’ils fassent la remise et reprise en bonne et due forme et qu’ils fassent tout ce qui est à leurs pouvoirs pour remettre les frontières du Burundi à leurs places initiales (du temps de Ntare Rugamba). Cela évitera des guerres inutiles dans l’avenir entre le Burundi et la Tanzanie, le Burundi et la Rdcongo, juste pour récupérer ces territoires qui font partie intégrante du Burundi. Les pouvoirs qui se sont succédés au Burundi n’ont pas osé aborder cette question, juste pour protéger leurs intérêts privés. Dans la même logique, nous incitons les burundais à user de tous les moyens pour changer de fusil d’épaule et trouver des leaders qui se soucient de l’intérêt général du pays et de son peuple sans exclusion.

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