Burundi: Les attaques se multiplient et le pouvoir de Gitega fait silence radio
Le gouvernement dirigé par la clique militaire ne cesse de dire à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de guerre au Burundi, que la paix et la sécurité sont sans faille au Burundi. Aujourd’hui, il s’attèle à rapatrier les réfugiés en leur garantissant la sécurité et le bien être chez eux.
Pourtant, les réseaux sociaux et les medias étrangers rapportent ces derniers jours des passages des groupes armés qui enlèvent des gens, qui tuent ; on voit sur les réseaux sociaux des cadavres, des gens capturés, mais le gouvernement ne dit mot. Le seul qui a osé parler aux medias sur ce dossier est le gouverneur de Rumonge, mais il a aussi nié qu’il s’agit des combattants, il les a qualifié de voleurs. Qui qu’ils soient, ils pillent et tuent sur leur passage. Le peuple mérite des informations officielles sur ces attaques.
Tout a commencé la nuit du 22 au 23 Aout 2020, quand un groupe de combattants estimés par la population à 80personnes armées ; ces combattants auraient débarqué les bateaux sur le lac Tanganyika, ils se seraient dirigés vers Muhuta et Bugarama de la province Rumonge. Ils seraient passés par Kiziba, puis par Gahuni où ils auraient volé des vaches et des objets de boutique. Partout où ils passaient, ils enlevaient des gens pour transporter leur butin. Onze parmi ces transporteurs seraient tués par ces combattants. Ils auraient ensuite pénétré la forêt de Monge que l’armée aurait bombardé avec de l’artillerie lourde. Sur les réseaux sociaux, tout le monde a vu des images de la forêt qui brulait ; d’un jeune de 12ans arrêté et embarqué dans un pickup par les militaires disant que c’est un combattant capturé. Mais, il s’est avéré que ce jeune soit connu, il a été arrêté sur l’itinéraire près de chez lui, il n’avait rien à faire avec les combattants. Jusque-là, aucun vrai combattant n’a été capturé ou tué, sinon le gouvernement l’aurait déjà montré aux medias. Voilà qu’il a préféré garder silence.
L’opinion croit toujours que c’est le mouvement Red Tabara qui a fait cette attaque parce qu’il a sorti un communiqué le 23 Aout 2020 revendiquant cette action. Un document peu fiable car n’importe qui peut le rédiger et y coller la signature du porte-parole de ce mouvement. C’est aussi le silence de ce côté ; son porte-parole ou son chef d’Etat-major n’a pas voulu s’exprimer sur cette attaque.
Il y a lieu de s’interroger sur la destination finale d’un nombre aussi impressionnant de 80 combattants armés. Pendant plus de trois jours, on n’a pas parlé de ce groupe. Des personnes contactées sur place disent qu’ils ne savent pas comment ces combattants se volatilisent dans la nature
Soudain, les medias sociaux rapportent encore une fois une attaque d’hommes armés en commune Mukike, à Ndayi. C’était la nuit du 28 au 29 Aout 2020. Ils ont blessé gravement à la machette des gens, et enlevé deux jeunes hommes, Jonas et Lameck. Selon une source locale, le cadavre de Jonas serait trouvé ce matin. Un parmi les blessés serait mort à l’hôpital. Personne ne peut dire où ces hommes se sont volatilisés. La population a crié secours, mais aucune intervention des forces de l’ordre ne sait rendue juste après l’action dans cette localité.
D’autres informations qui circulent sur les medias sociaux signalent qu’à Bugarama, dans la province Muramvya, un autre groupe d’hommes armés aurait attaqué les habitants de la localité de Ruhinga la nuit du 28 au 29 Aout 2020 et aurait tué 12 personnes.
Un autre groupe armé a été signalé par la population le matin du 29 Aout 2020 en commune Mpanda dans Bubanza. Ces hommes seraient passés par la rivière Mpanda et se dirigeraient vers Musigati. Ils auraient eux aussi enlevé des gens sur leur passage.
Jusqu’à la rédaction de cet article, aucune autorité officielle n’a dit un mot sur ces attaques. L’opinion se contente des messages audio de détresse envoyés via les réseaux sociaux par la population.
Pourquoi cette attitude adoptée par le pouvoir cnddfdd ? De toutes les façons, ce n’est pas une manière de minimiser ces attaques comme il a l’habitude de le faire. C’est peut être une attitude d’un complice
Le fait que depuis le début de ces attaques aucun combattant n’a été arrêté ou tué (le gouvernement n’a rien dit, on considère que rien n’a été fait), une certaine opinion pense plutôt que c’est un montage du pouvoir cnddfdd. Les soit disant combattants seraient des imbonerakure envoyés pour simuler une attaque rebelles afin d’en profiter pour massacrer les opposants politiques ou les tutsis. D’où le circuit de ces groupes reste les zones proches des lieux où se concentrent des tutsis ou des cnl (les ennemis jurés du cnddfdd ). Après ce simulacre d’attaque, les militaires et policiers se seraient rués sur les communes de Mugamba, Mukike et Mugongomanga pour y arrêter des tutsis, les accusant d’avoir caché les rebelles. C’était l’objectif du cnddfdd.
Une autre partie de l’opinion semble bouleversée par le fait que Red Tabara a sorti un communiqué revendiquant l’attaque de ses éléments dans Muhuta et Bugarama. Les gens pensent que c’est ce mouvement qui serait en train de combattre le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye ; mais ne comprennent pas pourquoi il ne s’attaque pas aux imbonerakure et aux forces de l’ordre. Pourquoi le pouvoir n’en dit un mot ? Pourquoi les forces de l’ordre n’y mettent pas le paquet double pour anéantir rapidement ces éléments qui se sont déclarés par un communiqué ? Pourquoi ces éléments se dirigent ils seulement vers les zones habitées par les tutsis ? Ceux qui ne le savent pas croiraient que Red Tabara est un mouvement composé essentiellement de tutsis et que c’est là où (dans les localités habitées par beaucoup de tutsis) ils peuvent se cacher et trouver facilement le ravitaillement. Qu’ils se détrompent. Les combattants de ce mouvement sont constitués de plus de 80% de hutus comme son leader (Alexis Sinduhije : de mère tutsikazi de Mwaro et de père hutu de Kamenge). Tout le monde sait qu’il a une haine viscérale envers tout ce qui s’appelle Ex fab (forces armées burundaises) et toute personne originaire de la province Bururi ; il rivalise avec le cnddfdd sur ce côté.
Selon une information non encore confirmée, Alexis Sinduhije serait déjà entré en pourparlers avec le pouvoir Ndayishimiye pour le laisser rentrer au pays. L’une des exigences de ce pouvoir est qu’il rentre avec les combattants que Red Tabara dispose pour que les uns soient intégrés et d’autres démobilisés. Les combattants qui circulent dans le pays et qui tuent qui ils veulent sans s’inquiéter seraient un mélange d’imbonerakure et de quelques éléments de Red Tabara. Personne n’ignore, dans son arrogance, qu’Alexis Sindihije a toujours fait entendre à l’opinion que le seul mouvement rebelle qui existe est Red Tabara . Le jeu du pouvoir serait alors de dire à l’opinion internationale que les réfugiés sont rentrés, et que même les groupes rebelles ont déposé les armes ; que la paix est totale.
URN HITAMWONEZA s’insurge contre l’usage de la force pour trouver des solutions aux problèmes burundais. Que ce soit les imbonerakure ou Red tabara ou les deux à la fois, nous exigeons que la sécurité de la population soit garantie. Si le mouvement Red Tabara joue la complicité du cnddfdd pour tuer les tutsis et les opposants, ils partageront la responsabilité des crimes qu’ils auront commis. La population doit être très vigilante pour refuser à temps d’être victime des jeux politiques dont elle ne connait ni les tenants ni les aboutissants.