Burundi: Quand et comment le Burundi serait-il doté d’une armée et d’une police réellement nationales? (deuxième partie)

Burundi: Quand et comment le Burundi serait-il doté d’une armée et d’une police réellement nationales? (deuxième partie)
On l’a vu dans notre précédente édition ; la composition, l’organisation et le fonctionnement des Corps de Défense et de Sécurité a toujours été parmi les éléments clés à la base des crises cycliques qu’a connu le Burundi au lieu d’être des solutions. L’armée et la police ont toujours été des instruments du pouvoir (pour y accéder et s’y maintenir). Dans ce cas, ces organes cessent automatiquement d’être professionnels et réellement nationaux car ils finissent par servir les intérêts des patrons ou des groupes de personnes. La question en cours est de savoir comment le Burundi arriverait-il à avoir une armée et une police qui respectent scrupuleusement la constitution et les règlements qui les régissent sans se mêler de la politique.
Avant d’arriver à la proposition des voies de solution, nous avons voulu interroger nos ancêtres pour avoir une vue globale de l’organisation de l’armée pendant la période coloniale car avant celle-ci, ce corps était formé par les guerriers du Mwami ou des baganwa , considérés comme l’armée nationale.
Nos sources nous disent qu’entre 1949 et 1962, il n’y avait pas de forces armées appartenant uniquement au Burundi, la garde territoriale était un mélange de burundais, congolais et rwandais sous le commandement du colonisateur belge. Ces éléments pouvaient recevoir des mutations ou des missions d’aller dans l’un ou l’autre des trois pays.
C’est en 1962 qu’une armée nationale fut mise en place sous le commandement du Flamand Verwanen. Ce dernier restera à la tête de cette institution naissante jusqu’à l’arrivée de Thomas Ndabemeye, premier Chef d’Etat Major burundais . Le 22 Novembre 1963, il a été créé une gendarmerie nationale du Burundi commandée toujours par un colon belge. Il sera remplacé plus tard par un burundais du nom de Mahembe, selon nos sources.
Le recrutement était fait sur critère de taille et de force physique ; ce qui excluait les gens de courtes tailles. Ces critères fixés par les belges seraient, selon certains analystes, à la base de l’exclusion d’une certaine catégorie de personnes. Le colonisateur qui avait établi les critères de distinction entre hutus et tutsis (des faux critères ), avait un objectif précis : révolter les hutus ( qui avaient une majorité numérique), pour qu’un jour ils exterminent les tutsis ( dits minoritaires au point de vue numérique). Un plan qui a réussi au Rwanda en 1959. Des chambardements de l’administration en excluant les hutus jugés incapables par le colon étaient aussi un des éléments catalyseurs.
Les unités des militaires et gendarmes étaient encore peu nombreuses au Burundi. Par exemple, l’actuel Camp Muha date de la période coloniale. Elle était appelée Camp Bodwin. Cette unité était la deuxième compagnie fusiliers. L’unité communément appelée UGL qui héberge aujourd’hui la police militaire était la Base des forces armées. Elle était connue comme le premier peloton lacustre. L’actuel Institut Supérieur des Cadres militaires, Iscam, était appelée Ecole. A Gitega, actuel Bataillon longtemps connu comme camp commando était la troisième compagnie commando. A Ngozi, il y avait la quatrième compagnie des fusiliers tandis qu’à Bururi, il y avait un centre d’instruction appelé CI.
Au niveau de la gendarmerie, on ne comptait que le Camp Buyenzi actuel et le groupe mobile qui était aussi la garde loyale, une unité qui était à l’ancienne DCA à Kamenge (actuel BSPI : Brigade spéciale de protection des institutions).
Voilà grosso modo les informations recueillies auprès de nos sources ; les historiens ne se sont pas beaucoup penchés sur ce sujet en rapport avec l’organisation militaire.
Pour éviter la politisation à outrance de nos Corps de défense et de sécurité, faudrait-il faire recours à la mise en place d’une force commune régionale qui interviendrait en cas de dérapage dans un des pays membres ? Certains la voient comme une des solutions même si la mise en pratique serait problématique quand l’intégration régionale longtemps souhaitée n’a pas réussi.
URN HITAMWONEZA s’est donné comme mission de proposer une voie de solution possible à ce problème quand on aura fini de voir comment les différents régimes qui se sont succédés au pouvoir au Burundi ont réussi à faire des Corps de défense et de sécurité leurs outils pour conquérir le pouvoir et le garder même en violation de la loi.

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