Burundi: Il ne faut pas jouer avec Covid-19 Monsieur le Président: La vie des millions de burundais en dépend.
On s’adresse au président Ndayishimiye Evariste qui dirige le pays le plus pauvre de la planète, le Burundi. Il est pauvre non pas parce qu’il manque de ressources aussi bien humaines que minières, mais parce qu’il est mal géré. Il manque de leadership visionnaire. Là où il n’y a pas de vision, le peuple périt (Proverbe 29 :18)
Au moment où le monde entier était mobilisé contre le coronavirus, au Burundi, les leaders disaient que leur ciel était protégé par Dieu. Pourtant, les gens continuaient à se contaminer, d’autres à mourir en silence absolu. Il fallait que les élections finissent pour oser en parler, sinon, dire qu’il y a coronavirus au Burundi était un péché mortel. Quand le General Ndayishimiye s’est bien installé sur le fauteuil qu’il venait de voler au grand jour, il a commencé à mobiliser les burundais contre corona virus. Le dire ne suffit pas, un bon chef doit prêcher par l’exemple. Mais, Evariste Ndayishimiye est le contre-exemple, ce qu’il fait est ce qu’il ne faut pas faire. Il oublie que ses gestes mettent en danger des millions de burundais. Jouer avec Covid-19, c’est jouer avec le feu.
Avant de revenir sur les agissements du General Président, jetons un coup d’œil sur la situation actualisée de covid-19 dans quelques pays : Les Etats Unis viennent en tête avec 4,9 millions de personnes contaminées, et plus de 160 mille morts. Ce nombre élevé de cas de Covid19 dans ce pays dépend aussi du comportement de leur président face à cette pandémie (l’importance du leadership). Le Brésil vient en seconde position avec 2,86 millions de cas contaminés avec 97418 cas de décès. En Afrique, l’Afrique du Sud compte 530 mille cas déjà contaminés, avec 9298 morts. Au sein de l’EAC, le Kenya enregistre 23873 cas de contamination avec 391 morts ; l’Uganda a 1213 personnes contaminées, avec seulement 05 morts ; le Rwanda a aussi perdu 05 personnes avec 2104 cas déjà testés positifs. En Tanzanie, les rapports officiels donnent 509 personnes testées positives et 21morts, tandis qu’au Burundi, on signale seulement 395 cas testés positifs et une seule personne déjà morte.
Ce n’est pas qu’il y a dans les rapports officiels un seul cas de mort au Burundi qu’il n’y a pas de covid19. Tout le monde sait très bien que ce rapport est faux et archifaux. Chaque lecteur de cet article connait au moins une ou deux personnes mortes de covid19 dans son entourage ou au sein de sa famille proche ou élargie. Pourquoi chercher à cacher ces chiffres ? Quel intérêt pour le pouvoir ? Ne pas le dire lui épargnerait d’être dans l’obligation de prendre des mesures rigoureuses jusqu’au confinement ; ce qui risquerait de ruiner une économie déjà agonisante. Comment les autorités de Gitega parviendraient ils à cacher le feu quand il y a la fumée ? Covid19 est présent au Burundi, et il fait des ravages. Seulement, disposant de peu de moyens pour y faire face, Ndayishimiye et sa clique minimisent ses effets, mais les gens continuent de mourir. Le minimum était de sensibiliser les gens à grande échelle (dans les églises, les marchés, les gares, utilisation des medias et réseaux sociaux etc…) et prendre des mesures barrières pour la prévention (éviter les lieux de rassemblement de plusieurs personnes comme les fêtes, les églises, les écoles, les cabarets, les boîtes de nuit, les marchés, et utiliser les masques, se laver régulièrement les mains etc…). Est-ce que cela demande beaucoup de moyens ? Même si c’était le cas, la vie des gens est une chose primordiale, il suffit d’un faire une priorité, les moyens ne manqueraient pas. Il faut d’abord que les leaders soient conscients du danger et qu’ils aient le minimum d’amour pour leur peuple.
On le disait tantôt, le bon discours d’Evariste Ndayishimiye sur la lutte contre Covid 19 ne suffit pas. Il faut plutôt prendre des mesures y relatives et il faut prêcher par l’exemple. Peter Drucker disait qu’’’un leadership effectif ne consiste pas à faire des discours ou à être aimé. Le leadership est définit par les résultats, pas par les attributs.’’
On l’a vu le 01 Aout 2020 lors de la fête des communes assis avec des milliers de gens de son entourage dans sa commune natale ; le président Ndayishimiye partageait avec tout le monde de la bière de sorgho ou de banane avec quelques trois ou quatre chalumeaux, pas de distanciation sociale, pas de masques de protection. Et ces images ont circulé à travers le monde entier sur les réseaux sociaux. La première réaction de toute personne consciente de la dangerosité de Covid19 était : ‘’existe-t-il de covid19 au Burundi’’ ? On verra le président porter le masque uniquement quand il rencontre des délégués étrangers accrédités à Bujumbura ou quand il a visité des poules pondeuses à Ngozi ou encore lors d’une visite d’un laboratoire d’analyse Covid19 à l’hôpital de Gitega. Mais, dans les grands rassemblements de burundais, on dirait que le Covid19 est absent.
URNHITAMWONEZA demande à tous les burundais de prendre en main leur destin. Si le gouvernement ne parvient pas à imposer des mesures barrières pour lutter contre cette pandémie, si les dirigeants ne prêchent pas par l’exemple, nous les citoyens, nous sommes assez intelligents pour suivre l’évolution de cette pandémie et en tirer des leçons nous permettant de nous protéger nous-mêmes. Que le Président et sa clique militaire s’apprête à assumer les conséquences des dérapages qui découleront du manque de prise de décisions efficaces et au moment opportun en matière de lutte contre Covid19.