Burundi : Beaucoup de listes des hutus assassinés par le pouvoir en 1972 étaient récupérées des poches des criminels ou leurs complices

Burundi : Beaucoup de listes des hutus assassinés par le pouvoir en 1972 étaient récupérées des poches des criminels ou leurs complices
Ceci ressort des témoins oculaires qui ont vécu les évènements malheureux de 1972, qui commencent à sortir de leur silence après avoir suivi sur les radios ou médias sociaux des déclarations tout azimut de certaines personnes dites ‘’ autorités’’ qui commencent à déformer les faits pour des intérêts sectaires.
URN HITAMWONEZA regrette d’abord toute vie humaine qui disparait et spécialement quand il s’agit d’un burundais, qu’il soit hutu ou tutsi, il est la création divine ; elle a droit à la vie.
Nous revenons souvent sur ces malheurs vécus par des burundais pendant les différentes crises qui ont frappé notre pays par simple souci de recherche de la vérité. Beaucoup ont leur demi-vérité et cherchent à la faire avaler à tout le monde ; mais la vérité est unique. La vérité blesse certains (surtout ceux qui s’accusent de quelque chose) mais guérit beaucoup d’âmes innocentes.
Le cas des évènements de 1972 fait aujourd’hui couler beaucoup d’encre et de salive parce que le pouvoir cnddfdd est en train de les utiliser comme un tremplin politique ; une manière de récupérer le maximum de hutus extrémistes derrière lui car il lui manque de projet de société bénéfique pour ces hutus et pour tous les burundais. Montrer aux hutus que ce pouvoir est en train de chercher la vérité qui les console afin de les mobiliser pour des buts électoraux n’est que leur seul objectif. Sinon, où étaient-ils pendant 20 ans qu’ils viennent de passer à ce pouvoir ? Pourquoi aujourd’hui ? Parce qu’ils ont vu que d’autres hutus qui ne sont pas membres du cnddfdd sont capables de leur arracher le pouvoir. Le peuple a déjà remarqué que cette clique militaire du cnddfdd à la tête de l’Etat ne vaut rien, elle ne fait que remplir leurs poches et le pays reste le plus pauvre du monde. La clique militaire veut alors toucher la corde ethnique pour remobiliser tous les hutus derrière le cnddfdd ; peine perdue.
Dans ces mensonges autour de la CVR organisés par le cnddfdd, le pouvoir cherche à démontrer que c’est le pouvoir Micombero qui a organisé les groupes de criminels qui ont attaqué le pays tuant tout tutsi sur leur passage. Il montre aussi que ce pouvoir a dressé à l’avance des listes des hutus à assassiner ; en commençant par les fonctionnaires, les intellectuels, les commerçants et les élèves. C’est trop cynique de penser que le pouvoir Micombero a organisé les tueries des milliers de tutsis pour avoir un prétexte de tuer les hutus. Et le plus malheureux pour ces extrémistes hutus du cnddfdd, en parlant du pouvoir Micombero, ils savent que dans les têtes de nos pauvres paysans hutus (qui ont vu peut-être leurs grands-parents partir sans les revoir), ils comprennent que ce sont les tutsis qui ont tué les leurs. Or, aucun tutsi n’a pris une machette pour tuer son voisin hutu. Sur cela, il n’y a aucune objection.
Nous regrettons la répression aveugle que le pouvoir Micombero a faite après l’attaque des groupes d’extrémistes hutus en 1972. Ce pouvoir a fait tuer des hutus sans aucun jugement, même s’il avait des preuves qu’ils étaient dans le coup. Il y a aussi sans doute parmi eux des victimes innocentes et c’est regrettable.
Mais, dans notre recherche de la vérité, nous avons eu des témoins oculaires qui nous disent que beaucoup de listes sur base desquelles le pouvoir se basait pour arrêter des gens à tuer ont été saisies dans les poches des criminels ou de leurs complices. Certains hutus ont même donné eux-mêmes ces listes aux autorités pour qu’ils soient épargnés de cette chasse.
En effet, beaucoup de hutus, des petits fonctionnaires (enseignants du primaires), jusqu’aux ministres du gouvernement Micombero, beaucoup d’officiers de l’armée, avaient minutieusement préparé la conquête du pouvoir par la force, après avoir éliminé le maximum de tutsis, en commençant par les fonctionnaires qui devraient participer aux différentes soirées dansantes organisées à travers tout le pays. Le coup d’envoi devrait être donné par radio ; ce qui n’a pas eu lieu suite à une heureuse erreur humaine. Tous ceux qui étaient derrière ce coup se faisaient enregistrer sur des listes de cotisation pour que l’action puisse réussir. Comprenez que tous ceux qui espéraient participer dans la gestion du nouveau pouvoir qu’ils voulaient conquérir devraient ‘’faire un geste’’ pour avoir prochainement des postes de responsabilité. Raison pour laquelle, chacun devrait se retrouver sur l’une ou l’autre liste de ceux qui ont aidé dans la conquête de ce pouvoir. Voilà pourquoi beaucoup de fonctionnaires, de commerçants, de riches et même des étudiants ou élèves qui s’intéressaient à la politique (ou tout simplement qui avaient été sensibilisés pour la cause) se sont retrouvés sur des listes des gens à tuer par le pouvoir Micombero, nous a confié nos sources qui se trouvaient à Minago (dans Rumonge), à Vugizo ( dans Makamba), et à Songa, Rutundwe ( dans Bururi), le jour du 29 avril 1972.
Une autre information souvent répandue par des extrémistes hutus qui veulent déformer les faits et qui a été démentie par nos sources, est que les hélicoptères qui ont tiré sur des gens ne visaient pas des citoyens hutus rassemblés pour être tué. Ces hélicoptères ont tiré sur des groupes de criminels rassemblés sur des terrains, entrain de festoyer autour de la viande des vaches récupérées dans les ménages des tutsis qu’ils venaient de tuer. Cela s’est passé à Vugizo, mais aussi à Minago où notre source nous a signifié que ces criminels jetaient certains morceaux de viandes non mangés sur les toits des maisons où ils étaient cachés. C’est à ce moment que les hélicoptères ont tiré sur des groupes de criminels. Nous ne pouvons pas affirmer qu’il n’y a pas eu de victimes innocentes, loin de nous cette intention. Mais, affirmer que des hélicoptères ont été utilisés pour tuer indistinctement des hutus rassemblés par le pouvoir est loin de la logique élémentaire.
URN HITAMWONEZA regrette encore une fois que notre pays ait traversé beaucoup de crises causées par des extrémistes qui ne cherchaient que leurs propres intérêts. Il est aussi regrettable de voir aujourd’hui des soit disant politiciens en mal de projets de développement à vendre au peuple, qui ne cherchent qu’à exploiter ces évènements malheureux pour semer la haine et les divisions au sein d’une population paisible uniquement pour chercher à se maintenir au pouvoir. Nous disons que nous ferons tout ce qui est à notre hauteur pour faire éclater la vérité au grand jour afin que tous ceux qui ont commis des crimes dans notre pays soient dévoilés et mis devant les juridictions compétentes. Nous voulons que les innocents se sentent en paix, écartés des criminels qui se cachent derrière eux pour les exploiter à leurs profits propres. C’est pour cette raison que nous appelons encore une fois tous ceux qui ont les mains propres de se désolidariser des criminels (sans tenir en compte leur ethnie ou appartenance politique) afin de pouvoir les mettre tous hors d’état de nuire et les traduire en justice.

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